Epilogue.

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Changement de point de vue (Livai)

Je prends place lourdement sur un des hauts tabourets près du comptoir en construction. Je toussote à cause de la poussière qui virevolte partout dans la pièce, malgré les nombreux passages d'aspirateur que j'ai passé.

Je tourne la tête pour voir l'avancée des travaux. Les nouvelles grandes fenêtres de la façade ont été installées aujourd'hui. Il suffit que j'aille chercher de la peinture pour peindre les châssis et que je face graver le nom de mon salon sur les vitres.

Il y a des tabourets et des tables un peu partout, cachés par des bâches transparentes qui les protègent de la poussière. De grands morceaux de plastique recouvrent le sol et sont tachés de nombreuses taches de peinture beige. Je regarde fièrement les murs que je viens de peindre de cette même couleur.

Cela fait 5 mois que j'ai conclu l'acte de location avec le propriétaire. Je n'ai pu démarrer les travaux que 3mois plus tard, lorsque tous mes plans étaient finis.

La façade est faite, les murs sont peints et le comptoir est presque construit. Il ne manque plus que faire l'électricité, l'eau, l'installation des meubles, le nettoyage complet, l'installation de luminaires.

Je soupire.

Il y a encore pas mal de choses à faire et je suis déjà  épuisé entre le travail au café, mon job en tant que photographe provisoire et tous les travaux ici.

D'autant plus que les trajets entre mon studio et mon salon me prennent du temps et l'étage de la boutique doit encore être rénové avant que je puisse y habiter.

Le budget commence déjà à se faire difficile. Mon loyer de studio, mon loyer de salon et tous les meubles et travaux en tout genre ont un prix, très élevé. Surtout qu'Hange à du baisser mon salaire car la clientèle du café devient presque inexistante.

Ça fait quelques semaines que je me nourris de pâtes. Une fois à la sauce tomate, une fois au pesto, une fois sans rien.

Je me replace droit sur le tabouret pour étirer mon dos qui me fait souffrir.

Ma tête se tourne lorsque j'entends la poignée de la porte d'entrée se tourner.

C'est avec un léger réchauffement dans ma poitrine que j'aperçois un grand blond rentrer dans la boutique.

Il s'approche calmement de moi et je remarque ses cernes apparentes et ses petits yeux fatigués. Lui aussi est prit par le manque de sommeil. Il croule sous les commandes de peintures et il s'efforce malgré tout à venir m'aider presque chaque jour dans mes travaux. Sans oublier qu'il continue d'être modèle pour Clothesing. 

J'ai remarqué qu'il a l'air plus distrait et arrive parfois en retard au shooting, ce qui ne lui arrivait jamais lorsque nous nous sommes rencontrés.

Deux fois. Deux fois qu'il m'a appelé à la dernière minute pour me dire qu'il serait absent au rendez vous.

Je me demande si tout va réellement bien de son côté. Il s'efforce de me dire que oui, mais je vois à ses traits tirés que la fatigue l'emportera bientôt sur son moral.

Le visage d'Erwin près du miens vient interrompre mes pensées. Je pose mes deux mains délicatement sur ses joues et pose mes lèvres sur les siennes en guide de bonjour.

-" Tout va bien ici ?" Me demande-t-il.

Je hoche la tête.

-" Ça avance." Dis-je en montrant les murs des yeux.

Il me sourit tendrement et prend place sur un tabouret encore emballé.

-" Tu dois encore faire quelque chose aujourd'hui ?" Me demande-t-il en regardant sa montre, indiquant 17h.

Œuvre sentimentale. [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant