Chapitre 11

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Melody -


Quand rien ne va, rien ne va. Le groupe de prisonniers que je me trimballe est brouillon dans ses déplacements. Les gamins sont à deux doigts de pleurer et les adultes sont complètement largués. À part les deux gars, Fred et Bart, qui ont l'air motivé pour partir, les autres hésitent. Mais pourquoi ? Je préfère encore y passer en tentant de fuir que de finir l'esclave de quelqu'un et de subir tout un tas d'horreurs. Enfin. Ils sont sortis de leur cage, maintenant, ce n'est plus mon problème. Moi, j'ai l'intention de trouver du réseau et de me tirer fissa de ce trou. Je vérifie une seconde fois mon flingue avant de me diriger vers la seule porte, à peine visible dans le mur. Je l'ouvre en priant pour qu'elle ne grince pas. Après une petite demande formulée à Athéna et Arès, je la franchis, talonnée par Fred et Bart, puis part les autres. Je longe un couloir obscur et silencieux. Pour tomber sur un escalier en bois pourrit, bringuebalant et moisi. Le truc tombe en miette. Si c'est ça la sortie, c'est la merde.

Mais je n'ai pas le choix. Je tend mon arme à Bart qui la saisit avec dextérité. Au moins, il doit savoir s'en servir. Je monte les marches avec prudence, pas certaine qu'elles soutiennent mon poids. L'escalier grince et craque. Je souffle, inquiète du bruit que je produis mais je continu malgré tout. En haut, la porte est verrouillée. Évidemment ! Ça aurait été trop beau sinon. Peut importe. Je sors le couteau et trifouille la rainure de la porte pour forcer la serrure. Un petit clic satisfaisant résonne. La porte s'ouvre quand je pousse la poignée. Doucement, centimètre par centimètre. Jusqu'à ce que je puisse passer la tête.


Personne. C'est trop suspect pour être normal. Qui enferme des gens dans un sous-sol sans mettre des gardes partout des fois que. Ils sont soit très sûr d'eux, soit con, soit les deux. Dernière option, c'est un énorme piège. Mais si c'est le cas, je les ai grillée dès mon réveil. Le niveau de surveillance et de détention est bien plus faible ici. Ou alors, ils s'imaginent que même si on se tire, on ne pourra pas aller trop loin. Je ne sais pas. Mais comme la voie semble libre, je m'engage dans la pièce. Bart me suit aussi sec, l'arme prête à faire feu. Mais la salle est désespérément vide. Trop vide mais bon. On se trouve dans le salon d'un vieux ranch je pense. Tout en bois vieillot et poussiéreux. Un canapé qui a vécut trône contre un mur avec une étagère de guingois. Une table couverte de déchets et de restes de nourritures complète l'ensemble. Y'a pas grand chose ici. Et j'ai toujours pas de réseau. Ça fait chier ça !

Je me dirige vers une fenêtre pour observer l'extérieur. Un vieux pick-up sans pneu gît dans un coin et une grange en morceau s'entasse dans un autre. Autour, il n'y a rien. C'est pas le désert puisque tout est vert, mais c'est plat et vide sur des kilomètres je dirais. Il n'y a rien. Je sors doucement de la bâtisse pour voir s'il n'y a pas un véhicule ou quelque chose du style. Les autres me suivent comme des moutons. Je fais le tour de la maison pour me rendre compte qu'à part un pauvre chemin de sable, il n'y a vraiment rien. Un soupir de découragement franchit mes lèvres. Putain quoi.

Comment je vais rentrer chez moi dans cette situation. Un nouveau coup d'œil au téléphone m'annonce que j'ai autant de réseau que dans la Creuse comme dirait maman. Mais, soudain, en bougeant de quelques pas sur la droite, je capte internet. Pourquoi internet et pas le réseau mobile ? Aucune idée. Mais je peux m'en servir c'est tout ce qui compte. Je trouve une application GPS sur le téléphone et prend les coordonnées en photo. Puis je trouve ce merveilleux truc appelé réseau social. Je trouve le compte de ma cousine et lui envoie aussitôt la photo avec un petit « Aled, pas de cran pour appeler, contacte le Club ». Katya vérifie toutes les dix minutes son téléphone alors j'ai bon espoir qu'elle trouve rapidement mon message.


En attendant, j'essaye de structurer les rescapés totalement paumés. Je charge deux adultes plutôt en forme de trouver de l'eau pour les plus jeunes. De mon côté, je cherche des armes. Et j'ai de la chance, il y a un tiroir avec quelques couteaux encore tranchant et une vielle carabine à plomb sur son portique. J'espère juste qu'elle fonctionne. J'entreprends donc de la démonter pour vérifier et la nettoyer un peux. Fred et Bart s'approchent de moi.

Angel's Melody - T4 - Pour toujours et à jamais.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant