Angel's Melody - T4 - Pour toujours et à jamais.

Chapitre 1

Les dialogues en italique sont en français, cajun ou non.

Melody -

Je me sens seule. Paris est magnifique mais ma famille me manque horriblement. Pendant les vacances, après avoir obtenue mon diplôme du lycée, j'ai eu la grande chance de pouvoir faire une année de licence en littérature en France. Ce n'est pas le monde dans lequel je veux travailler, s'en est même très loin et j'aime beaucoup trop la mécanique pour ça, mais pouvoir étudier cette matière que j'affectionne m'a donnée envie d'essayer. Ce n'est que pour un an. Ensuite, je reprend mes études au garage avec maman, oncle Ric et les gars. L'avantage à Paris, c'est qu'il y a le garage d'oncle Ric et de Tim. Je peux donc continuer à apprendre et à bosser. Et j'ai un hébergement.

Mais Luka n'est pas là. De plus, je ne peux pas emmener Toupie avec moi. Je suis donc seule la plupart de la journée. Le décalage horaire nous bloque également. Et à chaque fois que je l'appelle, j'entends les voix nasillardes des brebis autour de lui. Luka étant devenu prospect, il passe beaucoup de temps comme larbin au Club. Papa le fait d'ailleurs trimer bien plus qu'un autre. Mais le faite que toutes ces nanas siliconées tournent autour de mon mec me fait rager. Elles s'imaginent que parce que je ne suis pas là, elles peuvent me le prendre. Comme si Luka allait faire une telle chose. Sans oublier que je dois supporter les remarques douteuses et grivoises des types de ma classe. Quelle bande de guignols sans cervelle.

Enfin, bref. Ça fait déjà un mois et demi que je pose mes fesses tous les jours dans un amphi pour écouter des hommes et des femmes nous parler de Molière, Baudelaire, Maupassant et tant d'autres. C'est très intéressant mais je suis heureuse d'être vendredi. Demain, c'est le premier jour de ma semaine de vacances de la Toussaint. À seize heures, après mon dernier cours, je quitte le bâtiment dans lequel j'étais et slalome entre les groupes de discussions et de fumeurs qui traînent devant. Des bribes de conversations me parviennent mais celle qui attire le plus mon attention vient d'une grappe de filles qui parlent au sujet d'un type super canon qui attend un peu plus loin.

La description exaltée que fait l'une d'entre elles m'interpelle. Les lèvres pincés, j'accélère le pas en fixant mon téléphone plutôt que les gens. Du coup, j'entre en collision avec quelqu'un. Quand je relève les yeux, j'en croise d'un bleu incroyable et unique. Sidérée, je recule de deux pas pour avoir une vue d'ensemble. Ma mâchoire se décroche de surprise. Je rêve ? Ou pas ? Je ne sais plus. Luka se trouve en face de moi, un grand sourire sur le visage et le regard rieur. Derrière lui, une Harley que j'ai déjà vue au garage est stationnée tranquillement.

- Alors Chaton ? Ça va ? Lance Luka, amusé par mon mutisme.

- Luka ? Murmuré-je.

- C'est bien moi.

- Mais ...

- Surprise ! Je t'embarque pour un petit tour de France d'une semaine.

- Oui ?

- Tu vas rester statique longtemps ? On nous observe. Rigole t-il.

Je jette un œil autour de moi. Effectivement, tout le monde nous regarde. Moi j'ai l'habitude, ma veste attire l'attention, même en France, bien que sa symbolique soit bien moins connue. Luka attire les regards surtout grâce à sa manière d'être et de se tenir. Et le patch sur son torse. Euh quoi ? Je m'approche et pose un doigt dessus pour suivre les lettres qui le compose.

- Tu es ?

- Oui. Je suis enfin membre.

- C'est rapide non ?

- Bof. Les frères ont votés. Mais je reste de corvée de récurage.

J'éclate de rire et le force à tourner pour observer son dos. Je caresse le logo des Angel's Melody et son nom de route brodé au dessus en lettres gothiques bleu marine. Fang. C'est original et ça lui va bien.

- Pourquoi Fang ? Demandé-je quand il se remet face à moi.

- Parce que d'après le Près, je montre souvent les crocs aux brebis qui me les brisent. Et pour d'autres trucs. Bon, tu m'embrasses maintenant ou pas ? Dit-il.

Je laisse les larmes couler sur mes joues et lui saute au cou pour m'exécuter. Il me sert contre lui avec force et me soulève. Je m'enroule autour de lui et détache mes lèvres des siennes juste le temps de respirer. J'ignore tout et tout le monde, mon univers se résumant à Luka et seulement lui. Il rit et fini par me reposer. Ses mains glissent sur mes joues et il pose son front sur le mien. On reste un instant comme ça, dans notre bulle de bonheur.

- C'est trop dur sans toi. Murmure t-il.

- Oui. C'est pareil pour moi. Bizarrement, le faite que personne ne sache qui je suis me dérange.

- À bon ?

- Oui.

- Ça va être long jusqu'à la fin de l'année.

- Tellement. Soufflé-je.

- Bon. Tu as fini ? Change de sujet Luka.

- Je suis tout à toi. Lancé-je avec un sourire.

- Ça, Chaton, je le sais déjà !

En rigolant, il attrape un casque et me le lance. Je le récupère et le fixe sur mon crâne. Je passe mon sac à Luka qui le met dans l'une des sacoches. Je m'installe derrière lui et plaque mes mains sur ses abdos que je caresse à travers le tissu de son T-shirt. Il ricane devant la tête des gens et démarre en faisant rugir puissamment le moteur. Il nous conduit jusqu'à l'appart que j'occupe. Pendant que je prépare un sac, Toupie sautille autour de moi en jappant joyeusement. Elle me fait rire. Puis on retrouve Luka au garage.

Il se tient à côté de la vieille Renaud Alpine de Tim. Il me déleste de mon bagage et le range dans le véhicule avec le chien. Après les dernières vérifications d'usages et de chaotiques au-revoir, nous prenons la route pour visiter la France. J'imaginais mes vacances la tête dans une voiture mais ça, c'est mille fois mieux !

Ce pays est incroyable et riche. En prenant les routes nationales plutôt que l'autoroute, on a visité les plus belles villes, mangé un tas de spécialités locales, on a vu des endroits époustouflants et rencontré des gens adorables. Luka m'a fait rire avec son français, mélange de celui de Louisiane et de Paris. J'ai du coup noté qu'il a prit des cours car il était mauvais dans mes souvenirs. Ou maman la gavé pour l'aider à s'en sortir. C'est possible aussi la connaissant. Mon téléphone déborde de photos des lieux dans lesquels on s'est arrêté.

Strasbourg et sa culture alsacienne qui m'a donné des crampes d'estomac, Lille, Rouen, Caen, Orléans et son mythe sur Jeanne d'Arc, Rennes, Brest et ses frégates, Nantes, Bordeaux et son vin, les petits villages des Pyrénées, Toulouse, Aurillac et ses fromages, Nîmes, le pont d'Avignon, Marseille et son vieux port, Nice, puis une remontée le long du Rhône et une pause à Lyon, avant de passer par la Bourgogne et son terroir avec Mâcon, Beaune, Autun, Dijon, et enfin l'Yonne direction Paris.

C'était juste magique et je suis triste que tout se termine. Mais on est samedi après-midi, j'aurais bien assez de mon dimanche pour récupérer avant la reprise des cours. Surtout avec le départ de Luka. C'est le retour d'une solitude à laquelle je ne m'habitue pas.

*** *** ***

Voici !

Bon ptit chapitre mais c'est le premier. ^^

A dimanche prochain pour le deuxième !

Des bisous !