Angel's Melody - T4 - Pour toujours et à jamais.

Chapitre 15

Melody -

Ma vie reprend un cours normal. Comme si rien n'était arrivé. Ou presque. Je vois bien qu'il y a toujours deux hommes de plus au garage et partout où je vais. Fang aussi est là, bien qu'il se remette encore de l'accident. Papa est sur les dents et le Club recherche ce connard de Stanley qui a mystérieusement disparut. Mais bien sûr. Le type se cache le temps de trouver un nouveau plan à mon avis. Et de nouveaux collaborateurs puisque les Death's Eagle ont reçut la visite de Cerbère. Et leur joli QG a prit feu après une grande explosion nocturne magnifique qui a embrasée le ciel de la Nouvelle-Orléans. Bilan, trente et uns cadavres carbonisés et un appel anonyme à la police avec envoi d'une clé USB contenant un tas de documents incriminant sur les Death's Eagle. Papa a fait le ménage. Les quelques survivants rivaux font profile bas en espérant échapper au gardien des Enfers. Autant dire que de nouveaux corps vont faire leur apparition. Même si deux des types recherchés sont installés en service trois étoiles dans le sous-sol du Club avec Skull.

Donc j'ai repris ma petite existence tranquille. Je bosse au garage, je sors en ville avec mon petit ami et je profite de cette putain de liberté retrouvée. Se promener en ville, quand j'étais seule,était déjà amusant mais maintenant que je suis suivis par deux types armés et dangereux, main dans la main avec Fang c'est juste hilarant. Les gens paniquent, se bousculent, changent de trottoir, de rue, ou tentent simplement de se faire tout petit le temps qu'on passe. Ajoutez une Toupie folle dingue et c'est encore plus drôle. Même le moment où elle a essayée de manger le caniche nain d'une vieille dame. Enfin, ça me permet surtout oublier. Ma captivité, la peur, l'angoisse, et tout ce qui aurait pût arriver si je m'étais retrouvée dans un endroit bien plus sécurisé. Ça me travaille beaucoup et ça me réveille la nuit en sursaut, en sueur, la gorge broyée par la terreur. À chaque fois, Fang me serre contre lui en me murmurant des trucs rassurants. Je préfère quand il me fait l'amour, là j'ai l'impression qu'il ne m'arrivera rien. Comme quand je suis dans les bras de mon père.

D'après lui, c'est normal d'être hantée par tout ça. Il m'a déjà dit que ça ne partirait pas totalement. Et maman me dit la même chose. Après mon retour, mes parents m'ont raconté ce que ce Stanley avait fait. À ma mère. À mon père. En totalité. J'ai eu du mal à y croire à dire vrai. Ma mère m'a toujours parut si forte que je ne pensais pas une seule seconde qu'elle est pût être ainsi abusée. Mais je comprend mieux certaines choses maintenant. Alors parfois, la nuit, quand je me réveille brusquement d'une cauchemar, je sors de mon lit sans réveiller Fang et me rend dans la chambre des mes parents. On a une maison bien à nous, la vieille maison de papa qu'il a rénové, mais depuis mon enlèvement et mon retour, ils dorment dans la chambre que papa a au Club. Pour être près de moi. Parce que je ne me sens en sécurité qu'ici. Parmi ma famille. Car je sais qu'il faut être suicidaire pour tenter quelque chose au Club.

Cette nuit ne fait pas de différence avec les autres. Mon cœur manque de sortir de ma poitrine quand je me réveille dans un sursaut d'horreur. Mon corps tremble de peur. Fang dort toujours à côté de moi, fatigué car je l'empêche de dormir correctement. Je m'en veux un peu. Il a besoin de sommeil lui aussi. Je quitte donc la pièce doucement et me glisse dans celle de mes parents avant de grimper sur le lit et de me couler sous les draps entre eux. Mon père se réveille doucement et se pousse pour me faire un peu de place. Son bras s'enroule autour de moi et m'attire contre lui. Je m'y blottis et laisse des larmes acides et brûlantes couler sur mes joues. Je déteste tellement être faible comme ça. D'avoir peur de dormir. De sursauter à certains bruits métalliques au garage, d'avoir peur du noir. D'être redevenu une petite fille qui à besoin de dormir avec ses parents. Ça m'énerve tellement. Tellement. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Papa me serre plus fort contre son torse bouillant et mes larmes se changent en sanglots enfantin et lourds. Les petites mains douces de ma mère essuient mes joues et caressent ma peau.