Homo Sum 3 : l'éveil de l'humanité (Episode 3 : Libération)

62. Écatombe

La frégate se matérialisa au-dessus du paysage lunaire... à une altitude lui donnant à peine un délai d'une demi-heure avant de s'y écraser. L'Amiral voulait ainsi bénéficier au maximum de l'effet de surprise que cette tactique occasionnerait. Elle avait fait préparer les douze premiers chasseurs d'alerte dans les tubes d'éjection.

Il ne lui restait plus qu'une dizaine de missiles nucléaires. Elle ne pouvait plus se permettre de les utiliser sur une autre cible que cette mystérieuse antenne, qu'il leur fallait absolument détruire. Les chasseurs devraient assurer leur défense en attendant qu'ils y soient arrivés.

Ce fut alors que, comme elle s'y attendait, la surface de la Lune s'entrouvrit en un trou béant qui libéra, quelques instants plus tard, une multitude d'engins circulaires de petite taille...

La vigie s'exclama :

— Des soucoupes... ils nous envoient leurs escadrilles de soucoupes volantes ! Elles sortent de leur trou comme des guêpes venues défendre leur nid.

— Foutus insectes, répliqua le Second... Envoyez-leur les Blancs. Rechargez immédiatement les tubes pour préparer une seconde vague !

La première formation de chasseurs se dirigea vers leurs mystérieux ennemis. Ils formèrent un véritable mur, offrant une protection maximale à leur frégate. Blanc 1 ordonna d'envoyer une salve de missiles vers les étranges vaisseaux qui s'approchaient dangereusement.

La plupart firent mouche ; un nuage de débris se dirigea vers eux tandis que les soucoupes survivantes se regroupaient, après avoir fait demi-tour. Elles semblaient attendre des renforts... Le Second rappela les Blancs afin qu'ils se regroupent également avec les Verts : la deuxième escadrille de douze chasseurs qu'il venait d'éjecter.

Ils formèrent un nouveau mur, attendant le prochain assaut des engins ennemis... Ils avaient identifié ces derniers comme étant ces fameuses soucoupes que l'on observait, de temps à autre, lorsque l'on survolait la Lune de trop près. Il devait s'agir d'engins issus de la technologie des Gris, bien plus aptes à défendre leur base lunaire que les vieux vaisseaux des Anunnaki.

Un deuxième essaim, d'une cinquantaine de soucoupes, vint rejoindre les survivantes de leur première vague. Les chasseurs de la frégate se retrouvaient à pratiquement un contre trois !

Le Second s'écria :

— Bon Dieu, mais combien y en a-t-il donc à l'intérieur de cette maudite caverne ? Faites préparer les Rouges... attendez mon signal pour les éjecter. Voyons d'abord comment les Blancs et les Verts se débrouillent.

— Blanc 1, permission de lancer une deuxième salve ?

— Accordée Blanc, soyez certain de ne pas tirer à deux sur la même cible, vous aurez besoin de toutes vos munitions...

Les missiles se dirigèrent vers les vaisseaux ennemis. Mais ceux-ci, au lieu de faire demi-tour, lancèrent une multitude de petits engins qui devaient, sans doute, être des leurres électroniques. La plupart des missiles explosèrent à leur proximité, seule une dizaine d'entre eux parvinrent encore à faire mouche.

Le Second ordonna d'enclencher la magnétosphère protectrice de la Frégate après avoir fait éjecter les Rouges, sa troisième équipe de chasseurs. Il était impossible à l'énorme vaisseau de faire demi-tour. Il lui fallait impérativement continuer à pointer ses ogives vers l'emplacement approximatif de l'antenne... L'Amiral voulait être à même de la détruire dès que celle-ci sortirait du trou où elle se terrait encore. La frégate était condamnée à continuer sa course vers la surface lunaire en se rapprochant de plus en plus des vagues ennemies.

Un gigantesque combat tournoyant s'engagea entre la petite quarantaine de chasseurs et une bonne centaine de soucoupes qui venaient de voir leur nombre augmenté par un troisième essaim... Malgré leur dextérité et leur courage, les chasseurs ne purent prendre le dessus contre ces terribles adversaires, bien plus nombreux qu'eux.

Rouge 1, fut immédiatement engagé par trois soucoupes qui s'étaient dangereusement approchées de la frégate. Son appareil fut touché, après qu'il ait abattu deux d'entre elles. Le malheureux pilote réussit à s'éjecter, mais son cocon de survie fut déchiqueté par une salve de canons ennemis.

Son corps sans vie, ensanglanté et gelé, tournoyait au milieu d'un amas de débris et d'autres cadavres, autant humains que gris, éparpillés aux alentours. L'ampleur du carnage devenait dramatique. Quelques derniers survivants réussissaient encore à se défendre héroïquement face aux vagues de soucoupes qui s'abattaient sur eux...