41. Dragon Blanc

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— Ce message porta-t-il ses fruits ? demanda le Second, impressionné par ce discours des plus convaincants.

— Hélas non, Commandant. Comme vous l'aurez certainement deviné,  l'humanité n'était pas prête à recevoir de telles informations. Et malgré nos efforts incessants, depuis notre arrivée, nous n'avons pas encore réussi à les convaincre de nous écouter.

— C'est donc à cause de cela que leur société, bien trop matérialiste, sombra dans les cataclysmes qui entraînèrent la création de la Fédération ! reprit-il.

— Exactement... mais, grâce au fait que vous ayez enfin décidé de prendre en main votre destinée, nous pouvons à présent venir vous aider à accomplir votre mission...
Amiral, je propose de nous séparer en deux équipes distinctes. Je vais me joindre à vous et à votre Second pour discuter des détails d'exécution de l'opération Dragon Rouge. Et Jean pourra approfondir ceux du Dragon Bleu avec Maître Lady Nada et l'Amiral Samanda.

La deuxième équipe se rendit, sans plus attendre, dans la cabine du Second ; laissant celle de l'Amiral dans son bureau. Ils préparèrent longuement leurs missions respectives ; en espérant que celles-ci puissent permettre à l'humanité de se libérer de l'emprise des Forces de l'Ombre !

Les informations qu'ils venaient de recevoir du Commandant Ashtar les forcèrent à envisager l'exécution d'une troisième opération. Ils appelèrent celle-ci : « Dragon Blanc », en faisant référence à cette fameuse « Fraternité Blanche » venue s'allier à eux des profondeurs de l'espace...

Cette dernière ne pourrait être exécutée que lorsque les deux premières auraient été accomplies avec succès. Elle serait destinée à détruire l'ultime arme secrète des Anunnaki : leur mystérieux émetteur, caché sous la surface lunaire !

Les Forces de l'Ombre allaient très certainement en faire usage afin d'empêcher le Firmament de Lumière d'achever son activation. Elles ne pourraient se permettre d'attendre plus de quelques minutes avant de déployer son antenne, afin que celle-ci dirige ses rayons néfastes vers la Terre...

La frégate allait donc devoir effectuer un nouveau bond au-dessus de la Lune, près de sa position approximative. Dès que la mystérieuse antenne sortirait de sa tanière, l'Amiral lui enverrait la totalité de ses missiles nucléaires afin de la détruire avant qu'elle ne puisse entrer en action. Mais le temps dont elle disposerait serait très limité...

En effet, l'énorme frégate n'aurait pas l'occasion de ralentir sa course. Elle allait se rematérialiser avec l'inertie spatio-temporelle de son orbite géostationnaire terrestre. Il lui faudrait néanmoins maintenir sa proue pointée vers la surface, afin de lancer ses missiles en direction de l'émetteur dès que ce dernier réveillerait sa position... Elle se rapprocherait donc irrémédiablement de l'astre mort sans pouvoir freiner sa descente.

L'Amiral décida de réunir son équipage dans la salle de briefing. Elle lui présenta leurs trois visiteurs et laissa ensuite son Second expliquer en détail cette troisième mission qu'ils auraient à exécuter...

Les discussions continuèrent pendant quelques instants ; une multitude de bras s'étaient levés pour demander de plus amples renseignements concernant le Commandant Ashtar et son imposante flottille. Ce dernier leur expliqua le but de leur présence, ainsi que les intentions de cette mystérieuse « Fraternité Blanche »... lorsqu'une question insolite vint l'interrompre.

Un des collègues du technicien, qui se trouvait toujours emprisonné dans l'étrange capsule en forme d'œuf, osa enfin demander à leurs interlocuteurs s'ils pouvaient venir l'en libérer. Le malheureux n'avait plus donné signe de vie depuis qu'il y était entré !

L'Amiral remercia chaleureusement le Commandant Ashtar et ses deux collègues pour les précieux renseignements que ceux-ci venaient de leur fournir. Ils se rendirent, sans délai, vers le hangar du vaisseau, où la mystérieuse petite navette les attendait, afin d'en libérer son malheureux occupant.

Celui-ci en sortit encore plus pâle que ne l'avait été l'archange Lucifer lorsqu'il leur apparut, quelques jours plus tôt, sous les traits de Judas. Les trois visiteurs s'y installèrent sans plus attendre et, à la stupéfaction générale, leur engin disparut du hangar comme par enchantement !

Le professeur afficha un sourire discret. Il était à présent pleinement conscient de l'énorme avancée technologique qui les séparait de leurs nouveaux alliés. Ces derniers avaient, très intelligemment, choisi de ne pas en faire la démonstration lors de leur arrivée, de peur de les effrayer.

Il en profita pour expliquer aux membres de l'équipe du Dragon Bleu l'emploi des commandes spatio-temporelles qu'il avait intégrées à l'ordinateur de bord de chacun de leurs engins. Ils n'auraient plus besoin de l'instrumentation complexe de la plateforme, qui se situait dans le hangar de la frégate, pour effectuer leurs prochains sauts. Ils étaient désormais capables de se déplacer, de façon entièrement autonome, dans l'espace et dans le temps !

Le savant avait déjà encodé le premier d'entre eux, qui les mènerait aux coordonnées exactes où le Commandant Asthar leur avait enjoint de se rendre. Il s'agissait d'une gigantesque abbaye émergeant, comme par miracle, à la surface du « Grand Océan Mondial » qui recouvrait la plus grande partie de la planète, après que son niveau se soit élevé d'une bonne centaine de mètres, suite aux cataclysmes nucléaires du début du 21e siècle !

L'Amiral salua une dernière fois Jean et ses deux acolytes. Ils semblaient tous fin prêts. Leur mission avait été préparée dans les moindres détails, grâce aux informations des Maîtres Ascensionnés. Ils s'installèrent dans leurs engins respectifs en révisant les détails de leur prochain saut.

Comme à leur habitude, leurs engins s'élevèrent de quelques mètres au-dessus de la plateforme... Ils positionnèrent leur deuxième anneau à la verticale pour ensuite disparaitre dans un nuage d'éclairs bleutés, qui vint s'évanouir au pied du professeur et de l'Amiral.

Homo Sum 3 : l'éveil de l'humanité (Episode 3 : Libération)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant