66. Deuxième frégate

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Quelques minutes plus tôt, à proximité de la surface lunaire...

L'Amiral se tourna vers le professeur. Ce dernier affichait une mine d'enterrement, tout comme le reste de l'équipage. Elle lui demanda de préparer un saut, d'une vingtaine de minutes... dans le passé !

Un saut qui les repositionnerait à l'instant précis où la tanière, qui abritait les soucoupes volantes, commençait à s'ouvrir. Elle ordonna ensuite aux officiers de tir d'enregistrer la position exacte de l'antenne, qui venait de faire son apparition, dans leur centrale à inertie.

Le professeur exécuta la manoeuvre... L'Amiral se mit alors à réciter intérieurement ce fameux Psaume 23, que Jean et ses compagnons lui avaient appris lors de son bref séjour sur Éden.

L'énorme vaisseau disparu subitement du champ de bataille, comme vaporisé, à quelques centaines de mètres à peine de la surface, provoquant une onde de choc qui souleva un énorme nuage de poussière grisâtre à l'emplacement même où, il aurait dû s'écraser...

Ils se retrouvèrent, à peine quelques minutes plus tôt, au-dessus du premier trou béant qui s'ouvrait à nouveau devant eux. Une frégate, identique à la leur, les précédait de quelques kilomètres à peine. L'Amiral lança alors un appel sur la fréquence radio qui les unissait :

— FXL350, lancez la totalité de vos missiles vers la fourmilière qui est en train de s'ouvrir devant vous... délais d'explosion maximum. Il faut qu'ils rebouchent à jamais ce trou, en détruisant ce qui se trouve à l'intérieur !

— Mais qui diable êtes-vous ? répondit sa version âgée d'à peine une vingtaine de minutes de moins qu'elle. Il ne s'agit peut-être pas de l'antenne...

— Pas le temps de vous expliquer... Faites-nous confiance ; ouvrez le feu avec la dizaine de missiles qui vous restent... nous nous chargeons de l'antenne !

L'équipage de la première frégate n'hésita plus un seul instant, reconnaissant clairement la voix, ainsi que le timbre, de leur Amiral. Sans n'y rien comprendre... mais sachant, instinctivement, qu'il leur fallait faire confiance à ce signe du destin... ils exécutèrent l'ordre qui venait de leur être donné !

Les missiles s'engouffrèrent dans l'entrebâillement des portes de la ruche qui s'apprêtait à libérer son essaim de soucoupes. Une énorme, et aveuglante, boule de lumière remplit l'intérieur de la caverne. Les explosions craquelèrent le sol, tout en libérant une gigantesque colonne de lave, semblable à un volcan en éruption ! Aucune soucoupe ne vint plus s'opposer à l'assaut... de ces deux frégates, cette fois-ci.

L'Amiral donna l'ordre, à son équipe de tir, d'envoyer la totalité de leurs missiles vers l'emplacement qu'ils venaient d'enregistrer, quelques secondes auparavant. Les premiers d'entre eux détruisirent les portes de la caverne qui abritait l'antenne... et les derniers réduisirent celle-ci en un grotesque amas de ferraille !

Ils avaient certainement fait mouche, car les deux trous béants crachèrent encore plusieurs jets de flammes, résultant de nombreuses explosions secondaires. L'Amiral lança un nouvel appel désespéré vers la première frégate :

— FXL350, ne cherchez pas à comprendre... éjectez immédiatement les Blancs, les Verts et les Rouges. Ordonnez-leur de venir apponter sur le vaisseau qui vient d'apparaître, juste derrière vous !

L'équipage obtempéra, sans trop savoir ce qu'il se passait. Les trois escadrilles furent éjectées en un temps record et rejoignirent, à toute vitesse, la mystérieuse frégate apparue, quelques instants plus tôt, dans leur secteur arrière.

La voix de Jean se fit alors entendre à la radio, leur suppliant de lui répondre.

— Amiral, nous arrivons à votre secours... quelle est votre situation ? Cela fait déjà quelques minutes que nous essayons de vous contacter !

— Tout va bien Jean, bienvenu de retour parmi les vivants, lui répondit-elle en souriant, sachant pertinemment bien qu'il ne comprendrait pas ce que cela pouvait signifier. Appontez en vitesse sur la deuxième frégate qui se trouve devant vous ; nous avons beaucoup de choses à vous raconter !

Jean aurait voulu que l'univers ralentisse un peu afin de pouvoir comprendre ce qu'il se passait... Il exécuta l'ordre qui venait de lui être donné en décidant d'atterrir, tout symboliquement, en dernier... juste à temps pour apercevoir la première des deux frégates se désintégrer à quelques centaines de mètres, à peine, de la surface lunaire !

Homo Sum 3 : l'éveil de l'humanité (Episode 3 : Libération)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant