Homo Sum 3 : l'éveil de l'humanité (Episode 3 : Libération)

9. Premier contact

Pendant ce temps, à l'intérieur de la coupole numéro 1, un sifflement lointain réveilla les paisibles dormeurs...

J'entendis soudain un grondement qui me rappela les souvenirs d'enfance que j'avais gardés de ces engins qui venaient parfois survoler mon village. Je me précipitai vers la verrière de notre coupole pour y voir, à ma grande stupéfaction, quatre chasseurs FXS escortés d'une navette !

Ils s'étaient stabilisés en vol stationnaire, à peine quelques mètres en face de moi. Mon regard croisa celui de leur chef de patrouille ! Quelques-uns de mes compagnons m'avaient rejoint. Nous étions tous médusés par cette vision extraordinaire.

Marie s'écria :

— Ils sont arrivés, comme tu nous l'avais dit... descendons les accueillir.

Les cinq appareils se posèrent, côte à côte, à proximité de Magdala. Les pilotes éteignaient déjà leurs réacteurs, lorsque nous arrivâmes en face d'eux. L'odeur du carburant et les sifflements des moteurs qui s'arrêtaient me transportèrent dans le temps...

Je me revoyais, jeune cadet de l'espace, à l'école de pilotage. J'avais tellement envie de prendre place aux commandes d'un de ces chasseurs que je m'en approchai sans crainte ! Marie me retint fermement par la main. Elle en avait peur, n'en ayant jamais vu de pareils auparavant.

Nos visiteurs enlevèrent leurs casques et se décidèrent enfin à sortir de leurs engins. Ils semblaient aussi impressionnés que nous par l'intensité de cette rencontre. Une des deux pilotes de la navette, accompagnée de ce qui semblait être deux gardes du corps, s'avança vers moi. Elle me sourit tout en me tendant la main. Je m'empressai de la serrer, trop heureux de constater cette attitude amicale de la part de nos poursuivants. La femme m'adressa enfin la parole :

— Je suis le commandant du vaisseau qui vous a suivi jusqu'ici. Ma mission est de vous ramener vers la Fédération. Comme vous pouvez vous en rendre compte, nous sommes venus en paix. Je n'ai pas l'intention d'utiliser la force pour vous convaincre de nous suivre, si cela ne s'avère pas nécessaire. Nous voudrions connaître les motivations qui vous ont poussées à commettre ces actes criminels. Inutile de vous rappeler qu'ils ont entraîné la destruction d'une frégate ainsi que trois de ses croiseurs, causant la mort de la totalité des membres de leurs équipages !

Je me tournai vers mes compagnons pour m'assurer qu'ils acceptent que je prenne la parole en leur nom. Marie me fit signe de continuer :

— Amiral... je suppose. Nous attendions votre venue. Comme vous pouvez vous en apercevoir, nous n'avons préparé aucun dispositif de défense. Nous sommes heureux de voir que vous, aussi, préférez une approche pacifique à un affrontement violent... En ce qui concerne les raisons de notre évasion, il m'est impossible de répondre de façon succincte à cette question. Mais vous devez bien vous douter que le triste sort des Indésirables n'y est pas tout à fait étranger... Et quant à la destruction des vaisseaux qui s'étaient lancés à notre poursuite, elle ne nous incombe nullement. Nous ne sommes nullement responsables du comportement étrange des anneaux de la sixième planète !

L'Amiral se retourna vers les membres de son groupe, pour s'enquérir de leur impression à la suite de ce premier échange. Nous fûmes très heureux de les voir acquiescer, à l'unisson, en signe d'approbation. L'atmosphère se détendit immédiatement...

Marie en profita pour prendre la parole :

— Pourquoi ne viendriez-vous pas visiter nos installations, Amiral, et rencontrer l'ensemble de notre communauté ? J'imagine que votre voyage a dû être long et astreignant. Un peu d'exercice, et d'air frais, vous feront le plus grand bien...