Le lendemain, je dus aller à l'infirmerie en urgence. La main que j'avais enveloppé dans le torchon non identifié, dans la Salle sur Demande, était devenue verdâtre, et était couverte de pustules. L'odeur qu'elle dégageait était épouvantable, et ce fut presque en larmes que je la montrais à Mrs Pomfresh. Visiblement, il ne fallait clairement pas toucher à n'importe quoi dans cette pièce, et surtout, emporter ses propres linges pour éviter de toucher les autres objets. C'était bien noté. L'infirmière ne me crut bien évidemment pas lorsque je dis ignorer la nature du sortilège qui m'avait frappée, et appela Dumbledore.
Lui, cependant, se contenta d'un "Je ne peux pas vous le dire", et me laissa en paix vaquer à mes occupations une fois soignée.
Vendredi arriva bien plus vite que je ne voulais. Ma rencontre avec Seward, le capitaine de l'équipe de Serpentard, m'angoissait terriblement. Mes mains suintaient de façon fort désagréable depuis mon réveil, et chacun des mots que je voulais dire se bloquait dans ma gorge; aussi ne parlais-je que très peu, et particulièrement pas pour répondre aux moqueries de Severus Rogue qui s'acharnait sur ma petite personne depuis le petit déjeuner.
- Eh bah Sawyer, tu ne manges rien? C'est nouveau, ça, tu es malade?
Severus m'avait surprise la nuit précédente, alors que je revenais d'un petit tour dans les cuisines. Je me servais à outrance de mes connaissances du monde magique lus dans mes Harry Potter; aussi étais-je allée chatouiller la bonne poire, sur le bon tableau, afin d'accéder à l'antre de mes désirs.
Je suis un estomac sur pattes, que voulez-vous. La nourriture est mon plus grand plaisir, et les elfes de maison sont forts sympathiques et tout à fait serviables; je songeais sérieusement à en kidnapper un pour le ramener chez moi - si je rentrais chez moi un jour.
Bien sur, Rogue - qui n'avait pas voulu me révéler pourquoi il était debout - en avait profité pour se moquer de moi, et ne me lâchait plus. J'avais terminé cette conversation en lui lançant une tarte à la mélasse au visage.
Je ne lui avais également prêté que très peu d'attention pendant le cours de Potion, et le professeur Slughorn m'avait retiré dix points à cause de l'explosion de mon chaudron. J'avais dû éteindre les sourcils de Rogue et la manche gauche de ma propre robe. Furieux, il me sermonna, alors que nous nous dirigions vers la Grande Salle pour le repas du midi (mon quatrième repas de la journée, donc, en théorie).
- Les tentacules de Pisouf, il ne faut jamais, jamais, Sawyer, tu m'entends, jamais les mettre à froid dans un chaudron! Toujours les faire chauffer au préalable, et je te l'ai dit! Ton livre te le disait aussi!
- Ça suffit, Severus, le repoussai-je, agacée, tu vois bien que je n'ai pas la tête à ça!
Offusqué, Severus me jeta un regard noir. Le Basilic devait lui être apparenté, car je me figeais un bref instant, cloué sur place par sa fureur, avant de me remettre à marcher.
- Ce ne sont que des sourcils, Sev!
Rogue poussa une exclamation indignée, alors que nous passions les portes de la Grande Salle. Une main me tomba brutalement sur l'épaule. Je me retournai, et fut saisie de peur. Seward.
- Je ne suis pas disponible à quatorze heures, finalement, Sawyer. Nous allons y aller avant de déjeuner. Peut-être parviendras-tu plus facilement à décoller...
Mesquin, Severus rit et partit s'installer à la table des Serpentard, alors que je me retrouvais contrainte de suivre Arton Seward, qui m'était de plus en plus antipathique. Soudain, je préférais être face à Rogue, son absence de sourcils, et ses mesquineries, plutôt que de me diriger vers le terrain de Quidditch avec ce vilain garçon.
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Les Temps les plus Secrets
FanfictionMillicent Sawyer aurait pu être une adolescente comme vous et moi, à lire Harry Potter et en rêver. Mais son rêve, elle, elle l'a réalisé! Transportée à Poudlard par une très ancienne magie, la jeune fille se retrouve confrontée à des personnages do...