Sangs pas si purs

624 45 3
                                    


Je dévalai les escaliers en trombe,manquant à chaque marche de m'écraser pitoyablement au sol, mais je courais après la cape flottante de Severus Rogue. Car, contrairement à ce que m'avait dit Dumbledore, je ne savais pas exactement où était la salle commune des Serpentard. Il ne fallait pas que je perde Rogue de vue, où c'en était fini de ma couverture !

La capte virevoltante du Serpentard disparut soudain de mon champ de vision, et j'accélérai encore le rythme avant de tourner à droite à sa suite, avant de lui rentrer brutalement dedans.


- Sawyer ! Tonna-t-il.


Je reculai en me massant le crâne,alors qu'il ne semblait souffrir d'aucune douleur post-collision,avant de lui faire mon plus beau sourire.


- Oui ?

- Pourquoi me suis-tu ?


Je réfléchis à toute vitesse, sans me départir d'un sourire plus grand que mon visage, ce qui devait me donner un air de citrouille ratée, et finis par choisir un semblant de vérité :


- Eh bien, je suis nouvelle à Poudlard, et, pour être honnête, j'ignore où se trouve notre salle commune bien que je sois détentrice du mot de passe.


Rogue me fixa d'un air interdit.


- Les nouveaux sont assez rares, à Poudlard. Et, si tu comptes te faire accepter parmi nous, il faudrait sans doute éviter de traîner avec la racaille de Gryffondor.

- Je n'ai pas besoin qu'on me dise avec qui passer mes précieuses minutes, mais simplement où se trouve la salle commune, Rogue, soupirai-je.


Il grimaça, fit volte-face dans ce caractéristique bruissement de cape qui le suivrait toute sa vie, et me fit signe de le suivre, de mauvaise grâce. Je lui emboîtai le pas en sautillant gaiement, même si clairement je ne m'en étais pas encore fait un ami.


- J'espère que le programme que l'on va suivre ne sera pas trop élevé par rapport à celui que j'ai eu, blablatai-je, et que je serai au niveau, car...

- Ça m'étonnerait, me coupa Rogue en sifflant, quand on voit tes techniques de Moldue pour nous désarmer.


Je me figeai un bref instant avant de m'élancer de nouveau à sa suite, sans répondre. En effet, j'avais dû paraître bien sotte à leur arracher leur baguette des mains, et j'espérais fortement que les maraudeurs ne tireraient pas de déductions semblables à celles que Rogue s'empressa de m'exposer d'un air hautain :


- Élevée par des moldus, j'imagine ?


À nouveau, les rouages de mon esprit s'enclenchèrent si vite que j'eus l'impression d'avoir mal au cerveau. Pas de Sang-de-Bourbe à Serpentard.


- Mon père était un sorcier, mais il est mort lorsque j'étais plus jeune, confirmai-je en haussant les épaules.


Je n'allais bien évidemment pas dire que j'étais loin d'être certaine de savoir jeter des sorts. Question d'ailleurs hautement préoccupante, au vu des prochains jours. Il n'était cependant toujours pas exclu que je me réveille brusquement, la bave aux lèvres, endormie sur mon livre. Rogue s'arrêta soudain devant un mur lisse, dans un couloir sans fenêtre.

Les Temps les plus SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant