Les dix commandements | Narusasu

Épilogue

Je ne comprendrais jamais ce qui a bien pu m'intéresser chez lui.

J'ai toujours aimé lire en silence dans un coin, et lui il faisait du bruit en regardant des films. Le matin, évidemment, je faisais mon lit, mais lui, il laissait la couette par terre. Je me demandais aussi comment il faisait pour manger la bouche ouverte, c'est pourtant si simple de la fermer. J'aimais porter des bottes, lui bien-sûr, c'était des baskets.

Comment pouvait-on autant s'éloigner ? Était-ce dans un esprit de contradiction ridicule ? Même les choses les plus banales nous ne les partagions pas. Quand j'imaginais le concept d'un classique musical, je pensais bien-sûr au Concerto de Saint Preux, mais lui, il n'y avait que Rap God d'Eminem. Pourtant, en y réfléchissant bien, j'adorais cette manière qu'il avait de rire devant les films, j'aimais aussi le fait qu'il ait toujours quelque chose à redire et que cela le pousse à manger la bouche ouverte. Bêtement, la couette au sol, me rappelait surtout son sommeil agité, et le fait que son corps bouge constamment.

Naruto Uzumaki était et est toujours un abruti fini. Parfois, il me regardait trop longtemps et je rougissais donc c'était moi l'abruti. Parfois, il allumait une cigarette et mettait de la cendre sur mon tapis. Qu'est-ce que ça m'agaçait... Le pire, c'est sûrement quand il essayait d'être romantique. Alors ça lui prenait, comme un réflexe ridicule, il attrapait ma main, m'achètait des crêpes, s'acharnait à m'envoyer des messages tous les matins...

Naruto Uzumaki est fous amoureux de moi, je le vois. Je le sais. Parce qu'il me l'a dit. Il n'a pas peur des mots, ni de leur signification.

Lui ne jure que par la sincérité, la sexualité et le plaisir, il se refuse à la demi-mesure et à la tiédeur du monde, alors que moi je ne jurais que par Dieu. Enfin, nous jurions au moins tout les deux auprès de quelqu'un. Nos dieux n'avaient rien en commun, ça non, le mien servait la raison et le sien les sentiments.

Enfin, nous avions finalement une chose en commun et qui n'était pas des moindre...

Nous avions nos dix commandements, et ça, au fond, ça nous suffisait.

Alors, je le sais maintenant, le premier jour dieu n'a pas créé les cieux et la terre, il m'a envoyé Naruto Uzumaki.

L'histoire s'arrête ici.