Chapitre VII « La rose fane, mais pas ses épines »

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Première position. Deuxième position. Troisième position. Non ! Non ! NON ! Ca c'était la cinquième position ! Pas la troisième. Ce n'est tout de même pas compliqué de faire la différence ! Si ?
Mais j'en est marre Madame Cross... Cela fait deux heures que nous ne répétons que ceci !
S'il faut la journée entière pour que vous reteniez les positions de bases de la danse classique, et bien nous y passerons la journée !
Mais j'ai mal aux pieds et aux orteils... dis-je avec l'envie de pleurer.

Pourquoi suis-je obligée de faire cette stupide danse classique ?

Vous avez déjà mal ? Alors qu'est-ce que ce sera lorsque vous devrez porter des pointes de grande danseuse ?
Mais je ne veux pas être une grande danseuse... J'aime pas la danse classique !
Mais votre mère...
Madame Cross ? fait une troisième voix féminine, plus mature.
Oui ?
Vous êtes remerciée.
Pardon ?
En tant que maîtresse de maison, je vous renvoie.

Je me tourne vers la voix, trop heureuse et cours me réfugier dans les bras de ma grand-mère Ida.

C'est fini la danse ?
Fini. Je te propose autre chose de plus utile mais plus éprouvant, ma rose.
Tout ce que tu veux ! Tant que c'est plus de la danse ! Et si c'est utile...
Bien, suis-moi alors. Tu vas apprendre à te défendre toute seule.

Rhabillée et tenue de sport je suis présentée à un grand homme à la peau foncée et très musclé.

Voici Monsieur Marcus Hort. Ton professeur de self-défense.
Etes-vous prête à apprendre à vous débrouiller seule ?
Oui !
Même si vous vous faites mal, que vous avez peur, que vous tombez, que vous vous prenez des coups et que vous êtes épuisée ?
Oui ! C'est toujours mieux que de la danse !
Nous verrons si vous tenez le même discours dans deux heures, rit-il.

Au final je m'en sors bien. M. Hort dit que je suis agile, rapide, souple, précise et que je suis plutôt grande pour mon âge mais que je manque de muscle et de concentration. Mais il ne m'en tient pas trop rigueur car je n'ai que huit ans. En plus, il dit que j'ai l'air déterminé.

Alors min rose ? Comment était-ce ?
C'était génial ! J'ai enfin le droit de frapper quelqu'un quand je suis en colère !
C'est bien que cela te plaise ma rose. Tu dois affûter tes épines.

J'ouvre grand les yeux en entendant encore cette vieille voix toujours amusée et mystérieuse. Ce n'était qu'un rêve... dommage... toujours le même... Grand-mère Ida. "La rose fane, mais pas ses épines" comme vous disiez.

Je me redresse et regarde autour de moi. Je suis toujours dans cette même chambre orientale. Rien n'a bougé. Rien n'a changé. Ma situation n'a pas évolué. Je regarde l'horloge murale qui indique presque midi. J'avais besoin de sommeil apparemment. Bon, je n'ai rien à faire à part passer à la salle de bain puis attendre mon déjeuner et mes colis. Ou bien attendre la mort quand le sultan se rendra compte que j'ai commandé des armes blanches qui se font passer pour des bijoux féminins. Au choix, pensé-je en haussant les épaules, faussement inconsciente.


*****


Les femmes de chambres n'ont pas menti, les colis sont arrivés en un ou deux jours au maximum. Mais je n'y ai pas trouvé mes deux "bijoux". En fouillant à plusieurs reprises les cartons, j'ai dû faire face au constat : aucune arme blanche. J'ai sentie une vicieuse sueur froide couler le long de mon échine et mon cœur chevroter. Dès lors, je me suis attendu à recevoir la visite de gardes et d'un sultan en pétard, direction directement les oubliettes... mais rien. Ce fut le calme plat, comme promis. Cela ne me rassure pas pour autant, c'est suspect et je reste vigilante

La Rose Des SablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant