Chapitre IV « Le prix d'une Rose »

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Je me suis réveillée quelques heures après mon enlèvement avec un mal de tête horripilant. Je me trouvais enfermée dans une petite pièce sur un vieux matelas miteux. J'observais le lieu exigu, sentant mon cœur se mettre à battre plus fort accompagné de sueurs froides, réalisant la situation au fur et à mesure que j'émergeais.

Un homme est entré. Je l'avais reconnu à sa voix lorsqu'il m'avait ordonné de me changer avec une robe de catin laissant paraître plus de peau qu'il y a de tissu : le chef de cette bande de trafiquants.

Je lui ai évidemment dit d'aller au Diable, mais il s'est énervé, m'a jetée au sol et m'a donné un coup dans les côtes. A cause de ma migraine et de la violence de son acte, je n'ai rien pu répliquer. J'ai donc obéi en rangeant ma robe et mes effets personnels dans un sac. Avec difficulté puisque maintenant mes côtes se faisaient de plus en plus douloureuses, j'ai enfilé la robe, gardé mes chaussures et détaché mes cheveux en jetant les roses rouges qui avaient dépérit dans la bataille.

Puis j'avais dû sortir. Il m'avait emmenée me faire photographier les pieds et poings liés, dans des pauses plus ou moins suggestives. J'avais obéi mais je regardais par dessus l'objectif avec rage, comme pour prévenir l'acheteur que je ne me laisserais pas faire si facilement. Ensuite, j'avais été ramenée dans ma cellule, mais je ne retrouvais pas mes affaires. J'ai crié à travers la porte pour savoir où elles étaient. Plusieurs fois, fort, longtemps. Mais on ne m'a jamais répondu...

Puis on m'avait apporté un pichet d'eau et du pain. C'est tout. Une personne était de nouveau venue me déranger pour me dire que ça y est, j'avais été vendue. On m'a donné le prix. J'ai répondu que j'aurais pensé partir pour plus.

Je ne savais plus vraiment qu'elle jour j'était. La nuit ? La journée ? C'est alors que l'une des pires choses que je pouvais imaginer s'était produite : le chef de ses barbares était entré dans ma cellule. Il avait bu, ça se voyait. Il tenait des propos incohérents, disait des choses telles que "sale pute, je vais te baiser", "je vais avoir des problèmes à cause de toi. Il veut me parler".

Je répondais que je ne comprenais pas de quoi il parlait tout en reculant. Mais il continuait ses divagations. "Tu ne sais pas ? Les acheteurs c'est pas des gens qui discutent autour d'un bon verre de champagne comme t'as l'habitude... ils discutent pas vraiment eux..." continuait-il de sa voix pâteuse. Je comprenais juste que mon acheteur devait être en colère contre lui pour une quelconque raison. Moi je m'en fichais bien. Tout ce que je voyais c'était qu'il avait une poutre dans l'oreille. Ivre, il était mou, lent et sans réflexe.

Alors quand il s'est jeté sur moi pour me faire tomber sur le matelas; je me suis débattue, il tirait mes cheveux jusqu'à me les arracher. Il pesait de tout son poids, enserrait mon cou de sa main et y plantait ses ongles sales et je sentais l'émoi de son entre-jambes contre moi. Puis je l'ai frappé au visage, l'ai repoussé de toutes mes forces, et j'ai tant bien que mal couru dans les couloirs malgré les douleurs qui pércluaient, et qui pércluent toujours d'ailleurs, mon corps fatigué. Je n'étais pas allée bien loin car j'ai vite rencontré un second homme qui m'a stoppé. De toute façon je n'avais pas eu espoir de m'évader si facilement, il me fallait juste quelqu'un pour empêcher l'autre individu de m'approcher. Je n'avais plus qu'à supplier...

Mais de façon tout à fait surprenante, il arrêta l'homme ivre de lui-même. "Tu veux te faire tuer ? T'es menacé en l'ayant frappé. Si tu la viole il va se passer quoi à ton avis ? Va dormir, je m'occupe de la ramener". Et il m'avait en effet ramenée et enfermée à quintuple tours dans la cellule.

Finalement, je me retrouve maintenant assise, toujours dans la même tenue, ligotée sur une chaise, un sac de toile de jute sur la tête pour que je ne puisse pas voir et pour que j'ai peur, plongée dans l'obscurité. Mais il m'en faudra plus. Je suis déterminée à survivre et à rentrer chez moi par absolument tous les moyens possibles et inimaginables.

La Rose Des SablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant