Chapitre I « Rose et bijoux anciens »

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Je m'habille prestement d'une chemise ample bleu claire passé dans un pantalon droit avec des escarpins à petits talons. J'attache mes cheveux en mon habituel chignon strict à l'arrière de la tête en vérifiant bien mon reflet dans le miroir, me bagarrant un instant avec quelques cheveux rebelles avant d'abdiquer face à l'inutile de la tentative. Je lui souris, malgré tout satisfaite du résultat. J'ai l'air d'une jeune adulte sérieuse et fiable.

Je descends à la petite salle à manger près de la cuisine ou une domestique m'apporte mon petit-déjeuner. Je suis toujours la première levée dans la famille alors en cuisine ils me préparent toujours mes éternels œufs brouillés accompagné d'un fruit et d'un grand thé. Je remercie la femme qui me sert, mange rapidement, ramène les couverts usagés en cuisine et m'en vais accompagné de mon garde du corps, Lars Neilsen.

J'ai un rendez-vous important avec le duc Nikolaï pour organiser une récolte de fonds pour une association qui vient en aide aux orphelinats du pays. Évidemment il n'a pas pu s'empêcher de me donner rendez-vous dans un lieu extravagant : un parc d'attractions.

Malgré le temps qui a passé, je le reconnais d'un seul coup d'œil et le trouve rapidement entouré de ses gardes du corps. Ce sont ses gardes les plus proches, ceux auxquels il fait toujours appel, Asger Jensen, Aksel Handsen, Kent Rode et Ulrick Aidt. Décidément, ils sont encore plus impressionnants que King Kong, Bruce Wayne et Kill Bill réunis. Eux aussi, je les reconnais facilement depuis le temps et malgré le temps écoulé depuis la dernière fois.

― Ravie de vous revoir Duc... débuté-je en m'inclinant avant que celui-ci ne se jette sur moi pour m'enlacer.

Il me soulève même du sol et je manque de faire tomber mon sac !

― Maï arrête d'être aussi coincée avec moi, tu me fais de la peine, se plaint-il. En plus ça fait quoi ? Treize ans que nous nous connaissons maintenant ?

Je laisse échapper un petit rire et répond à son câlin avant de me dégager de ses bras confortables.

― Justement, nous sommes des adultes maintenant. Alors on cesse de se comporter comme des enfants capricieux, le taquiné-je en lui mettant une pichenette sur le bout du nez.

Il s'exclame que je lui fais du mal mais je réussi tout de même à le faire asseoir à une table pour que l'on se concentre sur le travail à faire. Je mets mes grandes lunettes noires, ouvre ma tablette et lui présente quelques documents et graphiques que j'ai déjà pu étudier avant notre rencontre. Pour les idées originales et amusantes à mettre en œuvre le jour de la récolte de fonds, je lui fais confiance.

― Mais cela me fait plaisir de te revoir Maï. Cinq ans en Angleterre, c'est long... Toutes mes félicitations pour ton diplôme à la London School of Economics !
Mange tak Niko. Je suis heureuse d'avoir réussi. Maintenant je me sens prête à succéder à mon père, expliqué-je avec un sourire.

Nous continuons à discuter quelques minutes pour que Nikolaï puisse me tenir au courant des quelques petites choses importantes que j'ai pu manquer depuis les dernières vacances d'été. Malgré ces années à être plus souvent éloigné l'un de l'autre que réunit, nous sommes toujours aussi proches. Cela me fait plaisir, c'est même rassurant à vrai dire. Nikolaï est l'ami le plus précieux que j'ai, et le plus ancien également. Ma famille a pris depuis un bon moment l'habitude de nous taquiner en disant que nous finirons mariés. Mais plus tard, surtout au collège, cette blague me mettait très mal à l'aise. Surtout à cause de gamines jalouses qui me disaient des choses comme " Alors on veut passer de comtesse à duchesse ?".

La Rose Des SablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant