Chapitre XIV « La rose, symbole d'espoir »

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Je suis restée alitée pendant toute une semaine, comme l'a ordonné le médecin. Trois fois par jour, Sirine et Yasmin m'ont aidé à mettre de la crème sur mes brûlures. Elles étaient aussi là pour s'assurer que je mangeais tout ce qu'il y avait dans mon plateau puisque j'ai eu le droit à un menu spécial et à tout un tas de cachets afin de pallier à mes carences et pour que je reprenne du poids. C'est vrai que je me sens de mieux en mieux grâce à ça, je sens que je reprends des forces. Ce n'est pas pour me déplaire.

J'ai aussi envoyé beaucoup de lettres, de très longues lettres à ma famille. J'ai avoué avoir tenté de fuir mais que cela avait été une erreur étant donné que j'ai risqué ma vie, mais que maintenant je vais mieux. J'y ai demandé plusieurs fois pardon pour avoir dû inquiéter mes proches encore plus.

Mais ma plus grande fierté, reste la façon dont j'ai mené cet homme en bateau. Kail est venu me voir tous les jours, au minimum une fois, pour s'assurer de mon état de santé et pour manger avec moi à midi.

« Je vous pardonne. Vous n'êtes pas mon ennemi... »

Voilà ce que je lui ai dit. J'ai menti. Il est mon ennemi puisqu'il aurait effectivement pu me sauver ce jour là, être un héro aux yeux de tous, mais à la place, il m'a emmenée ici, m'a fait passer pour une autre, une femme non recherchée. Il est calculateur. Il m'a seulement déplacée d'une prison à une autre, simplement, l'une est plus rutilante que l'autre...

Kail aurait pu réparer son erreur après ma tentative de fuite et me ramener au Danemark. Je crois que j'aurais su passer au-dessus, ma taire pour ne souligner que les efforts qu'il a fourni pour me sauver la première et la seconde fois, tout cela pour éviter de grands problèmes entre nos deux pays... mais il a loupé sa seconde chance. Il n'en aura pas de troisième. Je ne suis pas une princesse naïve qu'il doit êtres sauvée. Je me sauverai moi-même. Maintenant que j'ai complètement endormie sa méfiance, il me sera plus simple de déambuler dans l'enceinte de ce château des mille-et-une-nuits.

Aujourd'hui, les médecins, les deux infirmières et l'infirmier qui ont suivi mon état pendant une semaine sont venus me voir. Je trouve que ça faisait bien trop de monde seulement pour moi, mais Kail a insisté... Je n'ai pas beaucoup été tranquille durant cette semaine de « repos ». Finalement ils m'ont dit que je m'étais bien remise et que je pouvais partir de l'infirmerie, mes carences disparues et ma côte enfin ressoudée alors que je ne savais même pas qu'elle était fêlée pendant tout ce temps.

Quand je sors je trouve le sultan qui m'attendait.

― Bonjour Marie, dit-il me faisant une baise-main.
― Bonjour Votre Altesse, dis-je en faisant la révérence.

Je remarque son bras replié dans son dos.

― Que cachez-vous là ?
― Un bouquet. Pour vous, assure-t-il en me tendant un sublime bouquet de rose rouge.
― Mais je vous ai déjà dit d'arrêter de vouloir me faire ce genre de cadeau. Cela me met mal à l'aise, rappelé-je en acceptant tout de même le présent.

Ce n'est pas le moment de flancher et de l'envoyer valser. Je sens déjà mes joues rougir. Pour une fois qu'elles me servent, celles-là...

― Au lieu de faire semblant de râler, suivez-moi plutôt, me taquine-t-il en me tendant son bras.
― Je vous suis, acquiescé-je malgré tout curieuse.

Il me dirige dans les dédales de couloirs et d'escaliers jusqu'à ce que je me rende compte que nous nous dirigeons vers mes appartements. Quand nous nous retrouvons devant ma porte sculptée, je fronce les sourcils.

La Rose Des SablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant