Chapitre XII « Les roses craignent le Soleil »

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J'arrive dans la salle à manger pour le souper. Il fait presque nuit et je suis en retard car ma réunion s'est éternisée mais je voulais tout de même aller manger avec mes trois maîtresses et surtout avec Marie-Mette. Je veux la revoir le plus vite possible. Tout s'est si bien passé lorsque je lui ai offert les bijoux ce matin et puis... il faut battre le fer pendant qu'il fait encore chaud comme on dit... Mais en passant les portes, je ne vois qu'Ady, Isis et Blossom.

― Où est Marie ? questionné-je étonné et suspicieux.
― Je ne sais pas. Votre Altesse, répond Isis.
― J'ai cru un instant qu'elle serait avec vous ou qu'elle était en retard parce qu'elle lisait à la bibliothèque, explique Blossom.
― Peut-être manque-t-elle encore les repas, laisse planer Ady.
― Je ne pense pas, la contredit Blossom. Elle ne manque jamais le souper.
― Et elle n'est jamais en retard, souligne Isis.
― A moi, reprend Ady. Elle a juste avoué qu'elle souhaitait retrouver sa famille et ses amis. Elle est peut-être juste aller s'isoler parce qu'elle a le mal du pays.

Le mal du pays ? Non, non. Je ne veux pas qu'elle soit triste ! Je dois tout faire pour la rendre heureuse ! Pour qu'elle veuille rester auprès de moi !

― Et comment le savez-vous Ady ? demande Blossom suspicieuse. Nous ne pouvons pas dire que vous vous entendiez bien.
― C'est vrai, approuve Isis. Ady, lui avez-vous dit quelque chose ?
― Mais vous êtes de quel côté vous, vous ?
― Aucun. Marie est gentille, elle ne mérite pas de malheur.
― Ady ? Votre comportement est suspect, dis-je. Savez-vous quelque chose ?
― Mais je ne sais rien, s'emporte-t-elle en se levant. Qu'est-ce que j'en sais de ce qui a pu lui passer par la tête et de où elle a pu fuir ?

Fuir ? Je suis persuadé que Ady à quelque chose à voir dans toute cette histoire...

Je fais signe à deux gardes d'emmener une Ady courroucée jusqu'à mon bureau, et dit à Isis de me trouver Adil pour qu'il lance des recherches dans tout le palais et ses alentours pour retrouver Marie. Puis je demande à Blossom de se rendre aux écuries pour voir si elle n'y est pas.

Moi, je coure à ses endroits habituels : la bibliothèque, la salle de musique, chaque pièce de ses appartements, et même le petit salon de tout à l'heure. Je ne la trouve nulle part mais en entrant dans ses appartements, je vois sur la table basse la bague et l'ornement de tête que je lui ai offerts. J'ouvre la lettre, lis ce qu'elle a adressé à ses proches, il n'y a rien d'intéressant pour moi mais au verso je trouve une phrase manifestement écrite à la hâte : « Je vous rends vos présents. Je dois saisir ma chance de retrouver les miens. Adieu ».

― Merde. Merde ! MERDE ! hurlé-je en lançant mon poing dans le mur.

Je cours à nouveau pour chercher Adil et le trouve avec Isis, Blossom, le chef des gardes du palais ainsi qu'Ady assise dans un coin.

― Nous ne l'avons pas trouvée
― Elle s'est enfuie !
― Comment ? demande Blossom.
― Et où ? ajoute Isis.
― Je sais qu'il y a eu un couac avec les gardes, me prévient le chef des gardes. Le changement de onze heures au niveau de l'entrée secondaire de l'aile nord s'est fait en retard. Le premier groupe de garde à été éloigné pour une fausse alerte et le deuxième groupe a mis de nombreuses minutes avant d'arriver à son poste.
― Mais c'est quoi ces soldats ? vociféré-je sur l'homme à la poitrine décorée de médaille. Vous m'avez donné des débutants ou quoi ?
― Majesté, m'arrête Adil. On m'a dit que Ady était impliquée, ce serait elle qui aurait retardé le deuxième groupe de gardes en chutant à cheval.
― Votre Altesse, ce n'est pas de la faute de Ady dans ce cas ! s'exclame Isis prenant peur pour son amie.

La Rose Des SablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant