Chapitre 25

102 10 8
                                    







Ruggero



[Samedi 5 Octobre, 19h43 , Université Berkeley, Californie]



La musique est si élevée que je suis obligé de parler près de l'oreille de mon coloc pour qu'il puisse comprendre ce que je dis. Je finis ma tirade en concluant par le fait qu'il avait vu juste depuis le début sur Velasquez, même si au fond j'ai toujours cru ses paroles.


Mike me lance un regard très sérieux. Il est clair qu'il n'est pas du tout rassuré de savoir que son opinion se confirme malgré le fait qu'il était sûr de ce qu'il avançait sur le joueur de football. Il lâche un profond soupir tout en se passant la main dans sa tignasse brune.


— Alors le capitaine le savait depuis le début.


Tout comme moi, mon ami a dû se rapprocher de mon oreille pour pouvoir me répondre. J'hoche la tête pour le laisser poursuivre, sentant qu'il a besoin de s'exprimer.


— Merde ! Je le savais et pourtant j'aurais préféré me gourrer quitte à me faire passer pour un crétin auprès de Karol.

— Écoute Mike, même si Velasquez est bien un pourri ça ne change rien. Karol est loin d'être naïve et si moi j'ai pu remarquer son air hypocrite, Karolita le verra directement puisque c'est la reine pour cerner les gens.


Je m'éloigne de lui pour lui sourire, confirmant le fait qu'il ne faut pas qu'il s'en fasse. Or son air sérieux ne s'envole pas comme je l'aurais aimé.


Après tout je m'y attendais... Mike a beau savoir que ce que je dis est vrai, il n'en reste pas moins inquiété pour autant. Je peux tout à fait le comprendre car si nos rôles avaient été inversés et que ce mec tournait autour de Vale, même en sachant qu'elle ne se serait pas faite avoir, j'aurais été très inquiet. De plus, à la place de rester à l'écart comme le fait mon coloc, j'aurais à coup sûr joué les barrières entre celle qui me plaît et ce pourri.


En redressant la tête, j'aperçois que Vale et Karol sont arrivées. Bernasconi est avec elles et j'ai à peine le temps d'observer la blonde qu'elle disparaît avec le capitaine pour aller à l'étage.


Mon cœur se serre et un goût atrocement amer remplit ma bouche. Il est clair que je suis jaloux, beaucoup trop jaloux en voyant ces deux-là ensemble sauf que je ne peux que subir ce sentiment et rien d'autre. Je n'ai pas le droit de m'interposer dans leur couple et leur bonheur car j'ai réagi bien trop tard à cause de ma peur, c'est ainsi.


— Tu devrais lui dire ce que tu ressens Rugg.


La voix de mon coloc me sort de mes pensées. Mes yeux se braquent alors sur lui et son visage sérieux qu'il abordait depuis un moment vient de s'évaporer pour un autre plus détendu.

Cap ou pas cap ? Qui gagnera la partie..[𝐑𝐮𝐠𝐠𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭𝐢𝐧𝐚] (𝕋𝕠𝕞𝕖 𝟙)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant