Cap ou pas cap ? Qui gagnera la partie..[𝐑𝐮𝐠𝐠𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭𝐢𝐧𝐚] (𝕋𝕠𝕞𝕖 𝟙)

Chapitre 27

Ruggero

[Lundi 7 Octobre, 19h08 , Université Berkeley, Californie]

En m'approchant de l'ancien atelier d'art, je distingue des voix féminines s'échapper de la pièce. Il ne me faut pas longtemps pour reconnaître le ton enthousiaste d'Anita, rien qu'à l'entendre je souris instinctivement. C'est plus fort que moi, cette fille me donne vraiment la prêche, même quand je suis déprimé elle arrive à me faire sourire.

C'est vraiment un don chez elle et le plus drôle dans cette histoire c'est que mon amie à ce pouvoir or elle ne s'en rend vraiment pas compte.

Mon sourire se fane quand je reconnais la deuxième voix après m'être un peu plus rapproché, il s'agit de Vale. Qu'est-ce qu'elle fait ici avec Ana ? D'accord elles se sont rencontrées par hasard, mais que Valentina soit spécialement ici n'est pas une autre coïncidence... quelque chose m'échappe et j'avoue ne pas trop aimer cela.

Puis mon sourire disparaît entièrement après avoir entendu une phrase prononcée par la rousse :

— Oh et ça reste entre nous, je ne dirai jamais rien à Rugg c'est promis.

Je me stoppe dans un premier temps, comme m'étant cogné à un mur si violemment que le choc m'en donne le tournis.

Pourquoi ces deux-là parlent de moi ? Qu'est-ce qu'elles me cachent ? Pour qu'Ana vienne à promettre de tenir sa langue, c'est que le sujet abordé est important. Je ne vois pas d'autres explications et il est évidemment que je ne vais pas rester dans l'ignorance après ce que je viens d'entendre.

Je me reprends alors et entre à mon tour dans l'atelier en demandant d'un ton sérieux :

— Qu'est-ce que tu ne me diras jamais Ana ?

Ana se crispe en écarquillant ses yeux avant qu'elle ne les tourne vers moi, semblant prier pour que je ne sois pas vraiment là.

L'expression de la blonde est identique à celle de la peintre, voire même pire. Je la connais par cœur et je sais pertinemment qu'elle est paniquée à l'idée que je découvre de quoi elles étaient en train de parler. Mon regard méfiant et curieux ne la rassure en rien et elle a raison puisque je ne compte pas reculer, elle l'a parfaitement compris.

Le temps semble comme arrêté, aucune des deux n'a l'air de vouloir me donner une réponse clair, ce qui commence à me faire perdre patience. Ce dont j'ai véritablement horreur c'est qu'on me fasse languir et là c'est ce qu'il se passe.

— Alors ?

Valentina s'empresse de déglutir en baissant la tête, comme si elle était incapable de soutenir mon regard. Merde ça a l'air bien plus grave que je ne le pensais et ça ne me rassure en rien... mon impatience s'est mélangée en inquiétude et Ana semble le remarquer puisqu'elle se met à me rassurer directement après avoir capté mon expression.