Chapitre XXIX: Les souvenirs de Tante Faith.

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En rentrant à la maison, il devait être aux alentours des 18-19h. Jake se trouvait dans la cuisine, entrain de se verser une tasse de café. J'entrais dans la pièce et passais mes bras autour de sa taille en étant derrière lui. Il eut un petit sursaut de surprise et se retourna pour me prendre dans ses bras.

-Alors? Ça s'est passé comment cette après-midi avec Gen? demandait-il calmement.

-C'était super, ça m'a fait du bien de pouvoir parler avec elle. dis-je doucement, ma tête enfouie dans le creux de son cou.

-Et toi? T'as fait quoi durant mon absence? demandais-je, relevant ma tête pour le regarder avec un sourire.

-J'ai retapé un peu la voiture parce qu'il y avait un problème dans le moteur et sinon un mec des assurances a appelé. dit-il un peu plus bas sur la fin.

-Des assurances? l'interrogeais-je, intriguée.

-Oui, pour.. Ta tante Faith. Celui qui assurait la maison a dit qu'il fallait qu'on enlève toutes ces affaires avant la première heure demain car il faut la libérer pour qu'il puisse la revendre le plus tôt possible. soufflait Jake, plutôt abattu par la nouvelle.

-Je suppose qu'on a pas le choix. dis-je en un souffle.

-Alors on y va? demandait-il prudemment.

J'acquiesçais par un hochement de tête et on partait directement vers la voiture de Jake. Il allait côté conducteur tandis que je m'asseyais à ses côtés. Il démarrait et la radio s'allumait au même instant. Green Day résonnait à présent dans la voiture. Jake baissait le son quand il avança pour sortir de la rue. En s'engageant sur l'autoroute, il posait sa main sur ma cuisse pour m'apaiser. J'esquissais un sourire et posais à mon tour, ma main sur la sienne.

Après 20 min de trajet silencieux, on arrivait enfin devant la maison où j'avais passé le grande majorité de ma vie. Quand Jake éteignit le moteur, il eut un soupir et tourna sa tête vers moi, pressant un peu plus ma cuisse.

-Prête? demandait-il, faisant rouler son percing à la lèvre avec sa langue.

-Prête. affirmais-je dans une expiration.

Il déposa un baiser chaste sur mes lèvres et on descendit tous les deux.
En ouvrant la porte, l'odeur de renfermé me sauta directement aux narines. Les volets étaient tous fermés, de la poussière glissait sur le sol. Voilà près de 6 mois que Tante Faith n'habitait plus ici, alors forcément, la saleté s'était installée. On ouvrit tous les volets du domicile afin de laisser entrer la lumière et d'y voir plus clair.

-Bon, on commence par le salon? demandais-je à Jake, un peu perdu dans cet endroit malfamé, inconnu pour lui.

Il n'eut qu'un hochement de tête en guise de réponse et on se dirigea vers la pièce à l'opposé de la cuisine. J'ouvrais le plus gros placard et y découvrais trois grandes boîtes en carton. Jake en peut un et je fis de même.

-Tout ce qui est bon à jeter, n'hésite pas. le rassurais-je avant que l'on commence à trier.

Après plusieurs minutes de tri intensif, je trouvais au fond de la boîte, un papier plié en deux accompagné d'une enveloppe. J'ouvrais d'abord la note:

"Si tu lis ceci ma fille, c'est que je ne suis plus de ce monde. Pardonne-moi de ne pas te l'avoir donné plus tôt mais c'était pour ton bien.

Tante Faith."

J'eus une larme s'échappant de mon œil gauche mais l'essuyait rapidement pour ne pas que Jake me voit. J'inspirais profondément puis ouvrais l'enveloppe:

"Ma fille,

Je ne sais pas par où commencer à vrai dire. Je sais que je n'étais sûrement pas la mère parfaite, mais aucune mère ne l'est.

Ça ne m'excuse pas, j'en ai conscience.
Je t'ai fais souffrir et ça me tue de savoir que je n'es pas été capable d'assumer mon rôle de mère comme j'aurai dû le faire.

Malgré tout ce que tu peux penser, je persiste à croire que t'envoyer chez Tante Faith était la meilleur décision que je pouvais prendre pour toi. Je ne pouvais pas accepter de te voir vivre au milieu de la violence et de la drogue. Je ne voulais pas que tu restes dans un monde aussi chaotique que le mien et celui de ton père.

Tout ce que j'ai toujours voulu, c'était uniquement te rendre heureuse, te permettre d'avoir une vie simple et comblée. Durant ma vie, je n'ai fait qu'enchaîner les erreurs, hormis une seule. Tu resteras la plus belle chose que j'ai accomplie dans toute ma vie.

On t'aime ma fille.
Adieu."

Addictions.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant