Le personnel médical m'ordonne de sortir tandis qu'ils font tout pour sauver Jake. À dire vrai, je suis en état de choc, je tremble sans pouvoir me contrôler, mes joues sont noyées par les larmes. Une infirmière me fait alors asseoir et elle s'agenouille face à moi. Son regard est celui de quelqu'un de compatissante, consciente que la situation n'ira sûrement pas en s'arrangeant. Mon cœur se serre, mes voies respiratoires sont de plus en plus serrées à tel point que j'ai l'impression de suffoquer.
—Tout va bien se passer Mademoiselle, on va sauver votre ami. Ne vous inquiétez pas. Mais d'abord, il faut que vous vous calmiez, c'est la seule chose à faire pour l'instant.
Je vois bien qu'elle tente de me rassurer mais rien ne peut y faire. Sa main se pose de manière hésitante sur mon épaule droite.
Je ne l'écoute pas, la seule chose qui m'obsède, c'est Jake. Je pense à la possibilité de ne jamais le revoir, de ne plus jamais le serrer dans mes bras. Cette perspective me glace le sang et pétrifie tous mes membres. Une dizaine de minutes plus tard, tous les aides-soignants sortent. Le médecin est le dernier. Il referme la porte derrière lui. Je n'ose pas le regarder, par angoisse d'entendre la nouvelle, par peur que son regard en dise de trop sur la situation.
—Il s'en est sorti. De justesse.
J'inspire de toute la force qu'il me reste, c'est à dire moins que je ne l'espère; et esquisse un sourire en coin. Putain, celui pour qui je me suis éprise en une fraction de seconde est encore bel et bien sur cette Terre.
—Il a demandé à vous voir. Mais il est trop fatigué pour recevoir de la visite, vous devrez...
Je ne le laisse pas terminer et accourais dans la chambre. Je tente de réguler ma respiration tant que je le peux et avance plus raisonnablement vers le lit de Jake. Il a les yeux fermés. Je me penche au-dessus de lui et l'embrasse sur son front. Je tremble. Pendant ce baiser, il prend mon visage entre ses deux mains, comme si le contact entre sa peau et la mienne était vital, comme s'il reprenait vie à chaque seconde.
—J'ai cru ne jamais pouvoir sentir l'un de tes baisers ni le moindre de tes touchers.
—Jake, tu as... Tu as eu un arrêt cardiaque alors je ne pense pas que penser à moi soit approprié. C'est vraiment insensé.
Je m'assois sur le même fauteuil qu'auparavant et le rapproche du lit. Il pose ses yeux sur moi.
—Leïa, tu as volé mon âme pour la rendre si belle, alors c'est normal. Et puis tu sais, j'ai le cœur solide, il m'en faut bien plus pour m'achever, sans compter, que Tyler n'est pas près de se débarrasser de moi!
—Tu m'as fait une de ces frayeurs, je n'en reviens pas.
Je tente de me calmer et de réduire cette tension grimpante en moi.
—Moi non plus à vrai dire.
On échange un sourire pendant qu'il attrape ma main et entrelace ses doigts avec les miens. Il tente de serrer sa main fortement contre la mienne. Visiblement, il surestime ses capacités physiques pour le moment.
— Malgré toutes ces épreuves, je suis vraiment heureuse d'être à tes côtés.
—Moi aussi.
J'embrasse le dos de sa main et pose ma tête sur celle-ci. Lui comme moi avons vraiment besoin de nous reposer. Je me réveille quelques heures plus tard, mon sommeil interrompu par une porte claquant dans le couloir de l'hôpital. Jake dort encore, son visage est doux et apaisé. Attrapant mon sac et ma veste, je me lève sans faire de bruit et quitte la chambre, en direction de chez lui.
Arrivée devant la porte d'entrée, je remarque qu'elle est entrouverte, des fracas de vaisselle me parviennent même aux oreilles. La tension monte en moi, mon cœur s'accélère et mes tempes deviennent trempées. Je saisis la poignée et entre sans faire de bruit. J'aperçois alors un homme, un pauvre type que je connais. Mon téléphone se met alors à sonner. Sans même avoir le temps de le couper, l'homme qui s'est introduit chez Jake m'a vu. En un instant, son visage passe de la colère à un sourire malsain et dérangeant. Une fraction de seconde plus tard, je suis plaquée au mur, son visage à quelques centimètres du mien. Il chuchote près de mon oreille, en prenant soin de mettre sa main sur ma bouche pour que je ne puisse pas crier à l'aide.
—On se revoit vite dit donc. Leïa c'est ça?
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Addictions.
RomanceTout me semblait dérisoire à présent. Je n'avais nulle part où aller. Il est vrai que je n'avais pas mis longtemps avant de prendre la décision de partir de chez ma tante, Faith. Enfin, de fuguer serait un mot plus approprié à la situation. Je ne po...