Chapitre XXII: Fuir.

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Jake m'avait menti. Il m'avait dit que c'était sa première fois dans les combats de rue, mais il m'avait menti. Ma poitrine m'opprimait, je ne pouvais respirer. Des perles de sueur roulaient le long de mes tempes. Je me levais en un coup et me retournais pour faire face à la porte du bureau de Stone. Je l'ouvrais violemment et traversais le long couloir jusqu'à remonter au bar au rez-de-chaussée. Je ne pouvais plus rester ici, l'endroit était tellement lugubre, sombre et oppressant que ça en devenait suffoquant. Lorsque je sortais enfin du bâtiment, je ne m'arrêtais pas par peur que Jake me rattrape. Le grand boulevard qui traversait le bar me fit ralentir. Je regardais de gauche à droite afin de tenter de me rappeler par où on était passés. Sans grande conviction, je partis vers la droite, croisant mes bras contre ma poitrine car le vent était glacial.

Après une dizaine de minutes de marche, je ne savais absolument plus où je me trouvais. Je m'arrêtais quelques instants et regardais tout autour de moi à la recherche de la moindre voiture, ou même du moindre indice me permettant de m'indiquer où je me trouvais. Lorsque je ne vis absolument rien ni personne, je me félicitais mentalement pour avoir eu cette idée plus qu'absurde de partir comme ça. Mais je devais trouver une solution d'urgence. Après tout, il se faisait très tard, la nuit était sombre et la visibilité en devenait plus que difficile. Je tentais de réguler tant bien que mal ma respiration et m'asseyais sur le muret derrière moi. Je regardais mon téléphone et vis une trentaine d'appels et une quinzaine de messages de la part de Jake. Il devait sûrement me chercher. Mais même si je décidais de l'appeler, comment pouvais-je lui indiquer ma position si je ne la savais pas moi-même? Je soufflais bruyamment. Sur le muret, je posais mes coudes sur mes cuisses et passais mes mains à travers mes longs cheveux. J'étais tellement fatiguée, je voulais que tout ça s'arrête. Après quelques minutes, un bruit de moteur se fit entendre au loin, il s'arrêta juste en face de moi. Je relevais la tête, persuadée d'avoir rêvé mais vis une Mustang noire. La voiture de Jake.
Il abaissa la vitre et baissa son visage pour pouvoir me voir.

-Putain Leïa tu m'as foutu une de ces peurs! Pourquoi t'es partie comme ça du bar? Il aurait pu t'arriver n'importe quoi à cette heure-ci! s'exclamait-il, même si je ne pouvais discerner de l'énervement en lui, c'était surtout de l'angoisse et de l'inquiétude en fait. Monte dans la voiture maintenant. ajouta-t-il enfin, reprenant une place correcte en face du volant.

Je n'opposais aucune résistance et montais dans la voiture. Lorsque Jake redémarra, il posa sa main sur ma cuisse et traça de petits cercles avec son doigt. Ça avait le don de l'apaiser, et de me calmer aussi. Même si je refusais de l'admettre pour l'instant, encore sous le choc des révélations de Stone à l'égard de Jake. Tout le trajet se passa en silence, je ne voulais adresser aucun regard à Jake même s'il gardait sa main sur ma cuisse tout le long.

En arrivant devant la maison, je m'empressais de sortir de la voiture et d'entrer dans la demeure. Je partais directement dans la salle de bain, pour prendre une douche et me brosser les dents avant d'aller dormir. En grimpant dans la baignoire, j'allumais l'eau chaude et la laissais rouler sur ma peau et mon visage. Je laissais l'eau couler jusqu'à ce que la baignoire soit remplie à ras-bord. Quelques secondes à peine plus tard, la porte s'ouvrit.

-Je prends un bain Jake! m'exclamais-je, juste le rideau de douche me séparant de lui.

Il ouvrit le rideau et je le vis, sans aucun vêtement mis à part son caleçon. Il me regarda tout en long, l'air rempli d'envie et me dit:

-Je peux venir?

-Oui, viens. répondis-je, m'avançant vers l'avant pour qu'il puisse s'installer.

Il enlevait son bas, s'introduisait dans l'eau et se mît derrière moi pour que je sois adossée contre son torse. Je posais ma tête contre ses clavicules sculptées et il prit mes mains pour jouer avec. Je n'en oubliais pas ce que j'avais appris ce soir pour autant. Après quelques instants de silences, je me décidais à lui demander enfin ce qui me taraudait depuis bientôt 3 heures.

-Dit moi Jake. soufflais-je.

-Oui mon amour? hésitait-il, de sa voix rauque et cassée.

-Pourquoi m'as-tu menti sur tous ces combats? Pourquoi ne m'as-tu rien dit depuis le début? dis-je, tentant tant bien que mal de garder mon calme pour ne pas ruiner notre moment dans la baignoire.

Jake inspira un grand coup et passa délicatement son index gauche le long de ma nuque avant de commencer.

Addictions.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant