Pendant quelques jours, le calme a repris sa place au sein du groupe et dans la vie de Jake, même si ce n'est qu'une apparence. Ses dettes étaient toujours là, pointant un peu plus chaque jour le bout de leur nez. Un après-midi, je me trouve dans le salon sur mon téléphone tandis que Jake prépare à manger dans la cuisine à côté. J'ai un instant d'absence en voyant la date du jour.
—Putain Jake...
—Quoi ma puce?
Alors que mon coeur commence à battre la chamade, Jake me regarde, tout sourire.
—Sais-tu quel jour on est?
—Le dimanche je pense non?
Il hausse des épaules puis retourne à ses activités. Le voir cuisiner, remuant le wok plein de légumes, alors que je suis sur le point de littéralement imploser me rend complètement folle.
—Vendredi.
Il lâche les deux assiettes qui se fracassent, en une fraction de seconde, au sol en mille morceaux. Le bruit des éclats rompt alors la chaleur ambiante, nous laissant seuls face à un silence glacial.
—Arrête, rigole pas avec ça Leïa.
—Tu crois que je suis pas sérieuse? On est vendredi Jake! Tu devais l'argent à Tyler il y a plusieurs jours de ça! Mais comment on a pu oublier une telle chose!
Je m'agite dans tous les sens, ne sachant comment réagir face à la situation.
—Ne t'inquiète pas. Ça va bien se passer.
—Mais putain t'as pas le fric Jake! Tu te rends compte que tu lui dois 600 £, c'est énorme bordel!
Son sang ne fait qu'un tour. Il éclate de rage.
—Et tu crois quoi hein! Je n'ai pas de solution putain! Pas plus que toi en tout cas!
D'un coup de sang, il met un coup de poing de toute sa rage dans le mur à côté de lui. Un bruit sourd se fait entendre juste après.
—J'en peux plus Leïa, tu comprends? Je ne supporte plus d'être couvert de dettes, tout ça à cause de la drogue. Mais je sais très bien que je suis trop faible pour arrêter. Il ne me restait plus que ça avant ton arrivée dans mon existence qui pue le néant.
—Je te le donne cet argent. Attends-moi.
Ma phrase sonne presque comme un ordre. Je monte les escaliers sans attendre une minute de plus.
Je n'écoute pas la phrase de Jake et pars d'un pas rapide vers sa chambre. Je fouille rapidement dans mon sac et en sors une liasse de billets. J'ai cet argent grâce à une longue économie et à des cadeaux de ma tante. Je savais qu'il me servirait un jour. Heureusement, il m'en reste largement pour vivre convenablement chez Jake. Je les tends vers Jake, mais il ne bouge pas. Je prends ses mains brusquement et mets les billets de force dans celles-ci.
—Voilà, fini les problèmes.
—Je refuse.
—Tais-toi Jake. Ce n'était pas une proposition, mais un ordre. Alors ferme ta bouche et prends ce fric.
Il le met à contre cœur dans sa poche de jean et me prend dans ses bras.
—Merci. Merci mille fois Leïa. Je te le redonnerai cet argent, aussi rapidement que je le pourrai.
—T'en fais pas. Je veux simplement t'aider, c'est tout.
Jake prend mon visage dans la paume de ses mains et y dépose un doux baiser au creux de mes lèvres. D'un regard impétueux et pétillant, il me chuchote:
—Je sais pas ce que je ferai sans toi.
—Je sais.
La porte d'entrée s'ouvre violemment, interrompant le moment. Sans un mot, l'intrus accompagné de deux autres garçons derrière lui poussent Jake au sol. Ils le frappent de toutes leurs forces. Je comprends de suite qu'il s'agit de Tyler, venu pour les 600 £ que Jake lui doit. J'éclate en sanglots mais tente de m'interposer entre les deux camps. C'est alors que Tyler m'attrape par les épaules et me jette de toute sa force dévastatrice contre le mur. Ma tête se heurte violemment à un miroir accroché là, du sang sort de l'arrière de mon crâne.
Je tombe au sol, tout l'environnement autour devient flou. Je ne peux plus bouger tellement la douleur devient de plus en plus intense, tambourinant sans cesse dans mon esprit.Après seulement quelques jours de tranquillité, l'arrivée de Tyler semble montrer que la fin des problèmes n'est pas aussi proche que je le pensais.
VOUS LISEZ
Addictions.
RomanceTout me semblait dérisoire à présent. Je n'avais nulle part où aller. Il est vrai que je n'avais pas mis longtemps avant de prendre la décision de partir de chez ma tante, Faith. Enfin, de fuguer serait un mot plus approprié à la situation. Je ne po...