Addictions.

11.

Jake passe ses mains sur son visage, il tremble. Les veines de son cou sont gonflés, sa respiration se veut plus saccadée et haletante.

—Il t'a dit quoi? 

Il semble déjà énervé par la conversation qui s'annonce.

—Disons que maintenant, on lui doit 1800$. Et ce avant trois jours. Sinon on verra plus le soleil se lever.

— On? Non non et non Leïa! JE lui dois de l'argent, moi et personne d'autre. 

—On est impliqués tous les deux là dedans maintenant, d'accord? Alors laisse moi t'aider.

—Tu m'as déjà beaucoup trop aidé chérie.

—Je te donnerai ce fric, un point c'est tout. Maintenant mangeons. 

Mon ordre permet à cette conversation de s'achever et nous terminons notre repas en silence.

Trois jours plus tard, Jake est de retour à la maison mais c'était aussi le jour où nous devions ces 1800$ à ce connard de Tyler. Nous étions chez moi, Jake dans le sofa du salon et moi debout, à tourner en rond comme un lion en cage.

—Comment on fait pour le fric?

—Toi et moi savons la réponse Jake.

—Non! Je refuse que tu me sortes encore de ce pétrin. C'est à moi seul de te protéger Leïa!

—Mais tu me protèges bien assez! Pour l'instant, c'est à moi de t'aider.

Il baisse la tête vers le sol mais je la relève vite pour l'embrasser sur le front.

—Attends-moi devant, je vais chercher l'argent.

Je fais l'aller-retour en quelques minutes, et rejoins Jake en bas de la maison. J'ai l'argent dans ma poche de veste et Jake est à mes côtés.

—Tu as l'adresse?

—Tiens, il m'avait donné ce bout de papier.

Je lui tends le papier, un sourire désabusé s'esquisse sur son visage.

—Je sais où c'est. Allons-y.

On avance pendant un kilomètre, peut-être deux. Le lieu de rendez-vous est une impasse malfamée, étroite, sombre et lugubre. Je ne suis pas du tout rassurée à l'idée d'être en compagnie de Tyler et ses sbires donc un endroit aussi étroit que celui-ci. 

—Comment ça se fait que tu connaisses cet endroit Jake? 

La voix de Tyler se fait entendre derrière nous.

—Parce que c'est là qu'il achète la cam Leïa. 

La voix rauque et cassée de Tyler me fige totalement. Il sort de l'ombre pour apparaître finalement au bout de l'impasse, accompagné de deux de ses hommes. On se retourne complètement  vers lui. Mon attention se porte alors davantage sur ses hommes de mains -ou plutôt ses larbins- et je les reconnais tout de suite, ce sont les deux connards qui étaient venus chez Jake le tabasser.

—Alors comme ça on vient avec une batte de Baseball Jake? La confiance règne à ce que je vois. 

Tyler rit, une clope à la bouche.

—C'est une précaution, t'en fais pas Tyler!

Le sarcasme de Jake semble lui plaire.

—Je suppose que vous avez le fric?

—Tiens.

Je tends le paquet vers lui, mais il ne bouge pas. Jake prend le paquet de mes mains et le jette au sol, près des pieds de Tyler.

—Le voilà ton putain fric. Maintenant on s'casse. 

Jake crache ses mots, attrapant ma main.

—Oh que non. La partie ne fait que commencer les amis. 

Tyler sourit de façon machiavélique et mon sang ne fait qu'un tour. Il affiche fièrement un sourire des plus terrifiants. Tout cela n'est qu'un piège prévu depuis le début. Et Jake et moi nous sommes fait prendre comme de vulgaires proies.