5. Réalité augmentée

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- Tu es partie où après nous avoir quittés ? demande Shoko en mettant fin à mes idées noires.

Au ton de sa voix, je devine qu'elle ne souhaite pas me brusquer, je lui offre un sourire chaleureux avant de répondre :

- Je suis allée retrouver ma mère, je savais qu'elle m'aiderait et me soutiendrais émotionnellement parlant. Néanmoins, je savais aussi que c'était l'un des premiers endroits où l'on viendrait me chercher donc je ne me suis pas éternisée là-bas. Ensuite j'ai erré pendant 1 an autour de Nikko pendant lequel je retrouvais régulièrement ma mère ou oncle Yuri pour qu'ils m'apprennent un maximum de choses sur mes dons.

- Donc tu n'as jamais été vraiment loin... souffle Ieiri.

Je lui adresse un regard désolé puis reporte mon attention sur Satoru, il n'a pas bronché depuis le début et semble fixer un point imaginaire dans son verre.

- À mes 19 ans, je suis retournée à Tokyo en dissimulant mon énergie occulte puisque je savais que Satoru aurait pu la reconnaître sans problème. C'est là que j'y ai fait la rencontre de Naoya Zenin, un homme vraiment complexe. Je ne peux pas dire que j'ai sympathisé avec lui non plus mais il m'a quand même accueilli deux mois chez lui.

- Attend, m'interrompt Gojo, t'as été dans l'une des résidences des Zenin sans qu'on ne le sache ? J'avoue que c'est bien joué.

- Trop de talent en moi.

- Continue donc ça m'intéresse, me pousse Shoko.

- À la fin du printemps, j'ai croisé une silhouette que je connaissais que trop bien dans les rues de Tokyo : Suguru. Il était en pleine forme et quelle a été sa surprise quand il m'a vu. On s'est raconté nos aventures autour d'une bonne tasse de thé puis les choses se sont faites naturellement, j'ai fini par squatter chez lui la plupart du temps. Ça a été duré environ deux ans, je vivais avec lui à Tokyo dans le plus grand des secrets. Puis un jour, j'ai décidé de réellement partir plus loin, Aomori s'est avéré être une belle opportunité.

Je m'arrête dans mon récit et avale une gorgée de plus.

- Donc à 23 ans, après avoir éradiqué une lourde menace qui planait sur la préfecture d'Aomori, j'ai réclamé la classe S. J'y suis clairement allée au culot mais j'avais besoin de ce grade pour vivre, plus d'argent et plus de libertés. Les hauts placés n'ont jamais réellement cherché à savoir qui j'étais du moment que je coopérais quand il fallait. Et c'est ainsi que je vécue pendant environ 5 ans, jusqu'en début 2018-...

- Yaga t'a retrouvé, me coupe Gojo.

- Exactement, c'était en février, le 28 pour être exacte. J'avais décidé de faire une excursion à Kyoto pour voir leur école d'exorcisme, malheureusement pour moi, il a fallut que Monsieur Yaga aie justement des rendez-vous avec Monsieur Gakuganji au même moment. Je l'ai croisé par hasard et il n'a même pas pris la peine de savoir ce que je faisais ici ou ce que je devenais, il m'a juste demandé de revenir à l'école d'exorcisme de Tokyo pour enseigner.

- C'est super étrange ça, murmure Shoko.

- Carrément, j'ai pas vraiment compris mais n'ayant rien à faire je me suis dit qu'il s'agirait d'une expérience à se faire et surtout un moyen de vous revoir, je finis à voix basse. Donc me revoilà !

La femme me regarde avec une certaine tendresse tandis que l'homme se contente de boire un énième verre d'alcool. Je ferme un instant les yeux en inspirant longuement, il faut que je demande. Je relève la tête vers mes anciens camarades de classe, Satoru semble lire dans mes pensées puisqu'il déclare d'une voix morne :

𝐘𝐨𝐮'𝐫𝐞 𝐝𝐮𝐦𝐛 / 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐱 𝐎𝐂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant