19. L'incident de Shibuya (1)

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31 octobre, c'est Halloween et surtout la date butoir, le dernier espoir pour sauver Yuji, il de notre devoir de découvrir ce qu'il se trame. Mais mon espoir s'éteint peu à peu, Satoru est introuvable depuis ce matin et un horrible pressentiment me pèse aussi.

Je me trouve actuellement en compagnie de Nanami chez moi, nous essayons de trouver une quelconque solution mais rien ne nous vient à l'esprit. Je m'étale dans le canapé, mon avant bras posé sur mes yeux, j'entend le blond touiller son café.

- Tu sais où est Satoru ? je demande faiblement.

- Non, il est injoignable.

- À quoi il joue bon sang, je me lamente encore.

- Il cherche peut-être dans son coin, tu sais qu'il préfère travailler seul.

- N'importe, il pourrait au moins répondre à mes appels. Il est 15h, il aurait quand même eu le temps de me rappeler depuis 9h.

L'exorciste pose sa main sur ma cuisse dans un mouvement de réconfort, je rouvre les yeux et pose mon regard vert sur lui. Mon côté taquin refait alors irrépressiblement surface.

- Hé bien Kento, je ne te pensais pas aussi entrepreneur mais si tu veux tant que ça ba-...

- T'es irrécupérable Saori, soupire-t-il profondément en retirant sa main.

- Tu dis pareil de Satoru, je ne te permet pas d'employer les mêmes termes pour nous désigner !

- Vous vous ressemblez sur beaucoup de points pourtant.

Je fronce le nez et m'enfonce un peu plus dans le cuir du canapé. Le sentiment qui m'oppresse la poitrine depuis mon réveil ne fait que de s'intensifier au fil des minutes, il m'empêche presque de respirer correctement. J'inspire longuement en essayant de me détendre mais rien n'y fait, un fourmillement parcourt mes doigts et remonte dans tout le reste de mon corps. Nanami semble remarquer mon mal-être puisqu'il demande inquiet :

- Qu'est-ce qu'il t'arrive Saori ? T'es étrange depuis que je suis arrivé.

- Un simple mauvais pressentiment depuis que je suis réveillée.

Ses yeux s'écarquillent.

- Tu n'es pas la seule à l'éprouver, marmonne-t-il.

[...]

- Nomura tu vas à la gare du sanctuaire Meiji, l'équipe de Mei Mei t'y rejoindra, Yaga finit de donner les directives.

Je m'empresse d'acquiescer, met fin à la conversation téléphonique puis m'éclipse immédiatement dans la direction qui m'a été assignée. Finalement mon instinct avait bel et bien raison : un rideau s'est abattu sur la gare de Shibuya, il emprisonne les gens à l'intérieur mais les exorcistes peuvent y entrer à priori. D'après le rapport établi, la foule ne cesse de scander le nom de Gojo Satoru et demande à ce qu'il vienne pour qu'ils soient libérés. Cependant, Satoru est toujours introuvable et injoignable.

Je descend les escaliers qui mènent aux quais de la ligne Fukutoshin, je suis immédiatement interrompue en bas des marches par une dizaine de fléaux, enfin est-ce vraiment des fléaux ? Je me doute que ce coup a été monté de toute pièces par le maître des fléaux que l'on recherche accompagné des fléaux de classe S que nous avons rencontré récemment. La présence du recousu à Shibuya ne serait donc pas une surprise, je souhaite seulement qu'il ne fasse pas trop de dégâts chez nous.

Je saute les dernières marches et arrive enfin au dernier niveau, les quais sont remplis de personnes paniquées, le rideau est étendu jusqu'ici mais j'en sens un second plus loin. Je sors mon téléphone et tente de joindre Satoru, je tombe une énième fois sur le répondeur. Je jure à voix basse avant de me diriger vers la foule pour tenter de la rassurer, j'allais ouvrir la bouche mais me ravise : je ne peux pas leur expliquer l'ampleur de la situation sous peine de créer un mouvement de foule et de causer de nombreux blessés. Je me contente de slalomer à travers cette marée humaine, pas certaine de se que je cherche. Soudainement, une aura pesante se dresse dans mon dos, un long frisson me prend et je fais volte-face. J'évite de peu une main et effectue un grand saut en arrière pour mettre une distance avec l'individu menaçant, je le détaille un court instant avant de deviner aisément que le fléau devant moi n'est autre que le recousu. Son apparence très proche d'un humain est troublante, ses yeux me fixent avec une étincelle guillerette tandis qu'un très large sourire antipathique prend place sur sa bouche. Je grimace.

𝐘𝐨𝐮'𝐫𝐞 𝐝𝐮𝐦𝐛 / 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐱 𝐎𝐂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant