18. Pulsions refoulées

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Deux semaines sont passées, durant ce laps de temps, Satoru et moi avons trouvé pas mal de pistes qui nous reliaient toutes à une certaine boîte de nuit dont les patrons sont relativement louches et où l'un correspond à la description que nous a fait le travailleur du café.

Il est à peine 23h et je cherche déjà une tenue adéquate pour cette soirée d'enquête. Je suis peut-être légèrement mesquine mais imaginer la tête de Satoru lorsqu'il me verra dans une robe à couper le souffle me fait terriblement envie. C'est donc avec un léger gloussement que j'enfile une courte robe rouge moulante, j'intensifie mon regard vert avec du crayon et finis par coiffer mes cheveux en une couette haute. Je prend un manteau long avant de sortir en trombe de mon appartement, étant encore une fois en retard. Je devrais véritablement songer à changer cet aspect de moi.

Après quelques détours, je trouve enfin la boîte de nuit au détour d'une ruelle dans Shibuya, la façade dorée affiche le nom de "Jumanji 33" et j'entend déjà la musique électronique s'échappant du sous-sol. J'aperçois alors Satoru adossé non loin de là, mes pas me guident jusqu'à lui et son regard heurte immédiatement le mien mais il descend rapidement sur mes courbes. Je toussote pour attirer son attention plus haut.

- On y va ? On a pas toute la nuit non plus.

Il hausse un sourcil puis un sourire que j'avais perdu l'habitude de voir ces dernières semaines apparaît sur ses lèvres, il se redresse.

- On a la nuit entière devant nous, susurre-t-il en me dépassant pour aller à l'entrée de la boîte.

Je reste décontenancée devant son comportement, malgré notre conversation de l'autre soir, notre relation restait froide et purement professionnelle. Je tourne les talons et le suis dans les escaliers descendant jusqu'à la grande salle, ici l'odeur de transpiration règne, les cris déchaînés des jeunes me vrillent les oreilles, les lumières m'éblouissent et la fumée m'aveugle légèrement. Une main attrape la mienne et me traîne jusqu'à l'accès VIP, nous y entrons sans préambule après avoir payé et nous parcourons les escaliers nous menant plus en hauteur avec d'autres personnes. L'ambiance y est nettement plus calme et nous pouvons enfin nous entendre parler.

- Va falloir faire en sorte que le propriétaire des lieux se pointe avant la fin de la nuit ou on devra aller le chopper dans son bureau, m'explique l'exorciste, alors sois à l'affût.

- Oui chef !

Mon partenaire lève les yeux au ciel avant de s'installer confortablement sur l'un des canapés en cuir noir de la salle VIP. Pour ma part, je file au bar et commande un Kamikaze, le barman me lance un regard enjôleur avant de s'affairer à sa tâche. Il me tend finalement mon verre avec un clin d'œil, je lui offre un sourire puis pars m'asseoir aux côtés de Satoru. Les regards d'une grande partie de la gente féminine présente le dévorent littéralement tandis que les autres hommes semblent vouloir l'assassiner pour leur avoir volé la vedette. Soudainement, la plupart des lumières s'éteignent sauf celles qui lancent des couleurs chaudes telles que le rouge, l'orange ou encore le jaune. Les premières notes d'une musique débutent et dans la pénombre j'arrive à voir un homme plutôt grand aux longs cheveux ébènes s'engouffrer dans un couloir. Je cogne Gojo du coude et après avoir capter son attention, désigne d'un simple mouvement de menton le long corridor et la silhouette de l'homme disparaître.

Nous nous levons en même temps et partons en vitesse et discrètement dans le sillon de notre cible, ignorant totalement l'interdiction de passage. Le long couloir est à peine éclairer par quelques panneaux de sorties de secours ou d'autres enseignes bleues, des portes jalonnent les mûrs et je devine aisément qu'il s'agit de vestiaires ou de loges pour le personnel de la discothèque. Nous continuons d'avancer en silence quand tout à coup, des ombres se profilent sur le sol. Ma respiration se coupe brutalement et des voix se font maintenant entendre ; Yaga nous a durement fait comprendre que nous devions en aucun cas utiliser nos facultés pour cette mission et d'être le plus discrets possible sans faire de vagues, l'hypothèse de leur faire face est donc à écarter. Satoru réagit en ouvrant vivement une porte puis me pousse à l'intérieur, il referme derrière lui et la seule lumière qui nous est accordée est une fois de plus un panneau de sortie de secours. J'entend désormais les pas dans le couloir et peine à trouver une solution, les hommes s'arrêtent devant la porte et murmurent à voix basses entre eux.

𝐘𝐨𝐮'𝐫𝐞 𝐝𝐮𝐦𝐛 / 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐱 𝐎𝐂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant