Anytime...

Chapitre 4

Après avoir discuté pendant un moment, nous décidons d'aller manger à la Grande Salle. Rien que d'y penser, mon ventre gargouille. C'est vrai, je n'ai presque rien mangé de la journée. Grâce à Sarah, je crois être au courant de tous ceux qui se passent au sein de Poudlard. Après avoir traversé de nombreux couloirs et escaliers, nous sommes arrivés. Je sens comme un frisson, la pièce est immense. Une illusion d'étoile plafonne la salle, ce qui n'aide pas la sensation de grandeur. Je ne me suis jamais sentie aussi petite. Heureusement, les nombreuses bougies flottantes apportent du contraste et de la chaleur à l'endroit. Je distingue quatre grandes tables, une pour chaque maison et au bout, la table des professeurs. Nous allons nous assoir avec les Serdaigles, où Lucas est déjà installé. Le garçon avec lequel il discute doit être en septième année. Il nous voit arrivé et ses yeux noisette me parcourent d'un air interrogateur. Il doit se demander qui je suis, normal à peine hier, je n'avais jamais mis les pieds à Poudlard. Lucas me présente à la table, beaucoup de Serdaigle ne lèvent même pas la tête. Je suis toujours scrutée par le septième année. Je le scrute un moment. Je m'attendais qu'il détourne le regard, mais au contraire, il esquisse un sourire et incline sa tête. Son visage se libère de ses cheveux bouclés. Je sens Sara qui nous observe, puis elle s'exclame :

- Alors, Vahé, comment va ta copine?

Il lui lance un regard noir. Merci, Sara, c'est toujours bon à savoir qu'il a une copine. Au fond ça me rassure, je ne dois pas m'attacher ni me laisser distraire. Je n'appartiens pas à ce monde-là. Pendant que je mange, je jette un coup d'œil à Dumbledore, il est toujours aussi impassible. Je me demande s'il l'a parlé à son frère. D'après ce que j'ai compris, ils ne sont pas en bons termes depuis la mort de leur sœur, mais connaissant Abelforth, il réussira peut-être à mettre sa fierté de côté. Maintenant, ma mission est de commencer à chercher des pistes sur mon ancienne vie. C'est le néant pour l'instant, mais quelque chose va bien me revenir, hein ? Je lève le regard pour essayer de me remettre dans leur conversation, mais Jedusor m'interpelle juste en face de moi, il a un livre à la main et me fixe. Il ignore délibérément un groupe de filles qui tentent de lui faire la conversation. Il les calcule à peine, ses yeux semblent avoir trouvé quelque chose de bien plus intéressant. Ses yeux se posent une seconde sur Dumbledore puis reviennent sur moi. Je me sens inspecté pourtant, son air change dès qu'il capte mon attention. Il me sourit accompagné d'un léger mouvement de tête que je traduis comme : bon appétit. Il est difficile de comprendre ses réelles intentions, il a perfectionné son rôle du préfet parfait. Je lui rends son sourire. Je lui rends son hypocrisie, après tout c'est la sienne. Il paraît à la fois intrigué et confiant. Je ne lui donne pas la satisfaction de continuer cet échange et l'ignore.

Les garçons sont emballés et énergiques, j'attrape au vol quelques mots « Quidditch », « gagner », « vendredi ». Vahé et Lucas sont tous les deux dans l'équipe des Serdaigles, je me renseigne sur le Quidditch et demande si je pourrais tenter d'y jouer. Autour de moi, les garçons et Sara éclatent de rire. Ma question semble insensée et naïve. Un sourcil se souleva sur mon visage, tandis que je la fixai sans sourire. Sara réalisa son erreur et me dit qu'aucune fille ne joue au Quidditch. Il est plus ou moins interdit pour les filles de faire partie d'une équipe, puis « elle serait en difficulté », ajoute Vahé. Je désapprouve, mais je préfère ne pas attirer l'attention, alors je me mords la langue. Tout le monde parais trouver logique que les hommes aient une meilleure prédisposition que les filles pour le sport, ce consensus collectif me fait presque douter. Je me tourne vers Marilou, je lui demande ce qu'elle en pense, c'est la seule qui n'ait pas ri ou parlé jusqu'ici. Elle lève les yeux au ciel et hausse les épaules, m'indiquant qu'elle ne veut pas prendre parti. Il s'agit d'une bataille déjà perdue d'avance. Je demeure convaincu, malgré tout, qu'il y a des filles dans cette salle qui sont cent fois plus douées au Quidditch que la plupart des hommes.

Après le diner, je m'affale sur mon lit. Je suis exténuée de la journée. Je suis ravie qu'elle se termine enfin. Demain m'angoisse, je crains de ne pas avoir le niveau. Je regarde une dernière fois mon emploi du temps. Je commence avec botanique accompagnée des Pouffsoufle, puis la classe de métamorphose avec les Gryffondors. Enfin, je finis avec astronomie, toujours accompagnée des Gryffondors. Je suis plutôt contente, car je n'aurai pas à croiser Abraxas Malfoy ou Tom Jedusor demain. Bien qu'ils cherchent à minimiser l'importance des événements, Jedusor suscite en moi une certaine appréhension. Je ne sais pas, il dégage quelque chose et il ne m'inspire pas confiance. Je m'endors en moins de cinq minutes.

Je ne vois rien, la noirceur de la pièce entrave ma vue. Il fait bien plus sombre que dans le dortoir la nuit. Je sens mon corps trembler comme une feuille, impossible de contenir les émotions qui le traversent. Je distingue une porte en face de moi, la pièce ne fait pas plus de deux mètres carrés. Une explosion me fait sursauter, de nombreuse explosion suit la première à la chaîne. Je fais un pas en arrière, trébuche sur un balai. Je suis au sol, nez à nez avec le balai. Une étiquette mentionnant « ce balai est à James Potter » m'est tombée dessus. Mon attention est maintenant submergée par le battement de mon cœur résonnant dans mes oreilles, tout s'assourdit alors qu'un cri retentit derrière la porte.

Je sursaute, la main de Marilou secouant mon épaule me ramenant efficacement au monde réel. Je tente de reprendre une respiration plus calme et moins superficielle alors que je remarque les yeux de Marilou inquiets. Elle chuchote pour ne pas réveiller Sara :

- Tu fais souvent des cauchemars comme ça ? Tu trembles...J

e remarque qu'elle tient ses chaussures à la main. Je reprends mes esprits.

- Comment as-tu pu me voir si tu dormais ?

Elle baisse le regard. Elle ne dormait pas, son lit n'est même pas défait, elle vient de rentrer.

- Bonne nuit Eleanor. Je ne te pose pas de questions si tu ne poses pas de questions.

J'acquiesce, j'ai sûrement plus à cacher qu'elle, alors je ne bataille pas. Elle me sourit, reconnaissante et va se coucher dans son lit. Malgré tout, ça m'intrigue quand même qui sait peut-être, elle a un amoureux secret... ou bien c'est une meurtrière. D'accord, mes hypothèses sont catastrophiques, mais bon, il est 3 heures du matin. J'essaie de me rendormir, mais en vain. Mon cauchemar de tout à l'heure plane toujours dans l'air. J'ai l'impression d'être vulnérable. Tout semblait si réel ; je tends à croire que c'était un souvenir. Je ferme les yeux un instant et repense à toute la peine que j'ai ressentie. Mon cœur se serre.

J'espère que ce chapitre vous a plu, j'ai été un peu absente à cause des examens, mais je reviens en force. Je vais poster le chapitre 5 très prochainement. Puis je reprendrai le rythme de poster toutes les semaines. Fin bref, merci :))))