Anytime...

Chapitre 5

Il est six heures du matin, l'école est plongée dans un profond sommeil. Je suis fatiguée de regarder le plafond, alors je me lève de mon lit et enfile des vêtements. Je me promène sur le bord du lac alors que le soleil se lève en douceur. L'air frais donne l'impression que mes poumons sont purifiés. Je m'assois et apprécie le silence et l'eau du lac qui laisse de légères vagues envelopper la terre. Pendant un instant, toutes les interrogations autour du cauchemar disparaissent. Mes yeux sont absorbés par le lac devenu le miroir du ciel. Une palette de couleur se dessine dessus au fur et à mesure que le soleil se lève.

Quelques dizaines de minutes passent avant que Lola arrive dans ma direction accompagnée d'un garçon. Il est étrangement grand et épais. Ses cheveux sont volumineux et son sourire contraste son physique imposant. Il s'agit peut-être d'un demi-géant. Lola m'interpelle alors qu'elle est maintenant qu'à quelques mètres.

- Tu ne m'as jamais dit ton prénom ?

- Eleanor

Elle sourit et son compagnon me tend sa main :

- Enchanté Eleanor, moi, c'est Rubeus Hargrid. Je te remercie d'avoir aidé Lola avec Malfoy.

Il me sourit, il m'a l'air bienveillant. Lola me raconte qu'Hagrid est un ancien élève de Poudlard. Il a été renvoyé l'an dernier, accusé d'avoir ouvert la Chambre des Secrets. Jedusor est bien entendu à l'origine de l'accusation. En conséquence, Hagrid est devenu le garde-chasse de Poudlard. Dumbledore est de son côté et je ne crois pas qu'il soit coupable. Sara m'avait mentionné des rumeurs ; il élève des bébés loups-garous sous son lit ou bien, il combattait des trolls dans la forêt interdite. Je suis abasourdie que tous les élèves croient de Jedusor. Il manipule les apparences en sa faveur et personne ne s'intéresse à ce qui se cache derrière. Il ne faut pas un génie pour voir que Hagrid ne fait pas de mal à une mouche.

- Je ne crois pas que tu sois coupable, Jedusor n'est qu'une ordure de toute façon.

Il sourit comme un enfant à Noël. Cela ne m'étonne pas vu le peu de personnes qui doivent le croire. Je lis l'heure sur la montre de Lola et réalise qu'il est 8h. Je dois y aller. Je suis en retard. Heureusement, les serres de Poudlard ne sont pas loin du Lac. Le professeur n'a toujours pas commencé son cours. Soulagée, je cherche une place, tout le monde est debout autour d'une longue table où sont posées de nombreuses plantes. Marilou me fait signe de les rejoindre.

Le cours finit et je remarque à quel point je suis nulle en Botanique et je n'exagère pas, j'ai réussi à tuer ma plante. Le professeur m'a assisté tout le long de la classe. En quittant les lieux, Sara se met à rire en mentionnant que j'ai "fait exploser ma plante". Elle exagère.

La prochaine leçon est celle de Métamorphose. Dumbledore est debout et attend patiemment que l'on s'installe. Quand c'est le cas, il commence son cours. J'essaye de nombreux sorts et je les réussis tous à la perfection. Alors que je suis assez fière de moi, Sara, elle n'y arrive pas et se plaint que je triche. Elle me fait rire. Dumbledore semble agréablement surpris. Il augmente la difficulté des sorts à effectuer.

La classe s'est arrêtée de travailler et me regarde en train de faire ces exercices. À la fin du cours, je reste pour discuter avec Dumbledore. Les filles me disent de les rejoindre à la bibliothèque quand j'ai fini, j'acquiesce, et je rejoins le professeur.

Dumbledore est posé sur son bureau, il est pensif. Il se tourne vers moi et me dit :

- Abelforth m'a parlé, il m'a expliqué la situation. Tu peux me faire confiance, Eleanor.

J'acquiesce, je suis assez contente d'avoir un professeur de mon côté. Et si Abelforth décide de lui faire confiance, je lui fais aussi. Il voit mon approbation et décide de continuer :

- Si tu viens d'une autre époque, essaye d'interférer un minimum avec les gens, tu pourrais modifier ton présent. Je vais partir en voyage la semaine prochaine pour me renseigner sur le sujet et les pertes de mémoire. C'est l'une des conséquences d'une magie trop forte. Je ne sais pas si Poudlard est un lieu sûr, dans tous les cas, tu dois être prudente et n'en parlais à personne.

- Monsieur, j'ai fait un rêve cette nuit et je crois qu'il s'agissait d'un souvenir. Je crois que me retrouver à Poudlard m'aide vraiment à raviver des souvenirs.

Il me regarde suspicieux puis ajoute :

- D'accord, mais reste prudente et ne fait pas confiance à tout le monde, j'ai cru sentir un sous-entendu dans sa voix, mais il reprend, tiens-moi au courant si tu as d'autres informations.

Je sors de son bureau absorbé par mes pensées. Dans mon rêve, quand j'étais enfermée, je n'avais pas de retourneur de temps autour du cou. Donc, c'était bien avant mon voyage temporel. Et les cris, les explosions, une lumière verte...

- Eleanor, une voix que je connais trop bien m'interpelle.

Je me retourne, tente de sortir de toutes mes pensées, lève la tête et lui lance un sourire hypocrite. Jedusor me regarde, il a un sourire en coin et comme ça on pourrait presque croire que l'on est amis. Il pose sa main sur mon épaule, ce qui me surprend et me fait frissonner. Il me gouverne par sa taille.

- Je viens de te voir quitter le bureau de Dumbledore, son regard dans le mien rempli de soucis, puis il ajoute, qu'est-ce qu'il te voulait ?

Surprise par sa question, je ne suis vraiment pas d'humeur à lui raconter ma vie. Je décide donc de lui répondre franchement :

- Qu'est-ce que ça peut te faire ?

Son sourire disparait et toute bienveillance dans son expression aussi. Je sens sans son regard noir habituel sur moi, ce qui refroidit directement l'atmosphère. Sa main se crispe sur mon épaule, il s'approche. Je me sens encore plus petite alors qu'il ordonne :

- Je ne me répèterais pas Eleanor !

Son ton est si autoritaire qu'il ne me laisse pas le choix, je ne peux pas prendre la fuite. Je sens qu'il faut que je trouve quelque chose si je n'en veux pas éveiller ses soupçons. Instinctivement, je lui réponds :

- Comme tu veux tant le savoir, je baisse les yeux et continue, je suis extrêmement en retard sur le programme de métamorphose et Dumbledore veut que je suive des cours supplémentaires pour rattraper mon niveau,

Je le vois qui tente de déchiffrer si ce que je dis tient la route, je décide donc d'ajouter en faisant comme si j'étais vexée :

- C'est bon, tu es content ?

Il esquisse un sourire et me répond amicalement :

- Ne t'inquiète pas, tu y arriveras, je n'en doute pas

D'ici, je sentais son hypocrisie, mais je m'en moque complètement tant qu'il me croit, c'est le plus important. Il repart donc vers la cour. Je décide d'aller rejoindre les filles à la bibliothèque.