Chapitre 40

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Quelques jours plus tard :

- Mademoiselle Solina, reprenons. Où étiez-vous ce soir-là ?

Le silence pèse très lourd dans la pièce. Je n'arrive pas à le regarder dans les yeux, je préfère détailler tous ceux qui m'entourent. Les rayons du soleil se font de plus en plus rare alors que le crépuscule règne au travers des fenêtres. Il s'agit du moment de la journée où l'on ne voit que des silhouettes, où la lumière s'abandonne à la noirceur. Ses doigts tapotent frénétiquement sur le bureau, il commence à perdre patience. Pourtant, il m'est impossible de parler, rien ne semble réel. Un poids appuie tellement intensément sur ma poitrine, qu'il empêche ma voix de sortir, m'empêchant même de penser. En effet, je crois que mes pensées ont décidé de se cacher bien trop effrayé. Le calme de la pièce raisonne dans mon esprit, assourdissant tout à l'intérieur de moi. Il ne me reste plus que mes sens pour m'occuper.

Il se lève, grogne et appuie ses mains sur le bureau. Il prend une position ascendante me rappelant que c'est lui qui a le pouvoir ici. Cependant, ça ne me fait rien, mon regard reste bloqué sur une fenêtre et les derniers rayons du soleil qui se reflètent à peine dans la pièce. Cette pièce sentait même odeur que toutes les salles de classes à Poudlard, un mélange étrange entre du bois mouillé et un parchemin brulé. Le silence est si fort que j'entends toutes les portes qui grincent, les rires des élèves dehors, sa respiration agacée.

- Bon, mademoiselle Solina, je veux bien être patient, mais je ne pense pas que le Ministère de la magie le sera autant avec vous. Votre identité soulève beaucoup de question. Nous n'avons aucune information sur vous, aucune identité, aucune famille, aucun passé...

Il se coupe, il a la vue ma réaction. Je ne peux pas m'empêcher de réagir, car depuis quelques jours, je le savais, j'ai bien un passé. J'ai existé. Il reprit :

- Vous comprendrez que si vous ne coopérez pas, notre enquête à votre sujet sera beaucoup moins clémente. Nous finissons toujours par savoir, mademoiselle. Alors, je recommence, où étiez-vous le soir de la mort de votre camarade ?

Je comprends qu'il n'y avait aucun moyen pour me sortir de cette situation. Le soleil était définitivement parti, laissant place à la nuit. Je tourne ma tête dans sa direction, gardant le contrôle de mon esprit et lui réponds :

- Avec lui.

Il sourit, ravi d'avoir, enfin, un semblant de réponse. Il se rassoit et commence son interrogatoire :

- Pourquoi n'étiez-vous pas dans la grande salle comme tous vos camarades ?

- J'étais en retard. Je suis des cours particuliers, alors j'ai eu moins de temps pour me préparer.

Je tente de maitriser mes souvenirs, de ne pas laisser mes pensées s'affoler
, ni de perdre la face. Je respire calmement.

- Qu'est-ce que Vahé faisait avec vous ? C'est lui qui vous donnez des cours particuliers ?

- Non.

J'empêche tous mes souvenirs de cette soirée de remonter à la surface. Je ravale douloureusement mes larmes, je préfère qu'elle me brule de l'intérieur que de les montrer.

- Qu'est-ce que Vahé faisait dans la salle commune alors ?

- Je ne sais pas.

- Vous le connaissez bien ?

- Non.

- Savez-vous qu'il avait une sœur qui est morte plutôt dans l'année ?

- Non.

- C'est son père qui a demandé cette enquête. Il est bien décidé de trouver le coupable. Avez-vous une idée du coupable ?

- Non.

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