Chapitre 26

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Point de vue de Sara :

Cette colère brulait toutes les molécules de mon corps. Un mélange de rage, de détresse, une chose qui me maintenait debout, devant elle. J'en ai marre qu'on me mente. Je veux comprendre, j'éclate en sanglot :

- Je veux des réponses !

Mon attention se porte instinctivement sur le livre dans mes mains. Les pages s'illuminent, c'est quoi ce bordel. Je me tourne vers Eleanor :

- Qu'est-ce que c'est ?

Elle ne réagit pas. Je ne pensais pas que la situation pouvait empirer, pourtant, des rayons lumineux tentent s'échapper du livre. Ils semblent emprisonner dedans depuis une éternité. Une force inconnue m'attire, m'obligeant de découvrir ce qui se cache dans ses pages originellement vierges. J'ouvre donc ce livre qui me parait plus lourds à chaque seconde. La lumière aveuglante se libère pleinement dans la pièce. Le livre me glisse des mains, j'en profite pour me couvrir les yeux. J'entends une voix retentir :

- Bonjour les filles, vous venez d'ouvrir le "Libro omnium responsionis". Êtes-vous prêtes ?

Le quoi ? Je m'apprête à baisser les bras pour voir, mais la luminosité m'éblouit. Je sens une fumée m'enrôler, je ne vois plus rien. La peur s'empare de moi, je suis paralysée, je hurle tous mes poumons. Sortez-moi de là ! Plus jamais je ne fouillerais dans les affaires d'Eleanor ou Jedusor, c'est promis !

Après quelques secondes, je sens du vent souffler sur mon visage. Je décide de baisser doucement mon bras et ouvrir mes yeux. Je n'arrive pas à y croire. Qu'est-ce que je fais là ? Je fais un tour sur moi-même pour vérifier que je ne rêve pas. C'est la maison de mon enfance. Elle n'a pas changé d'un poil : le jardin est aussi vert que dans mon souvenir avec cette veille balançoire au centre. Les murs de la maison sont constitués de différentes pierres laissant place à des volets en bois rouge. Je m'approche vers la porte d'entrer, mes doigts glisse sur la peinture rouge légèrement effrité. J'attrape la poignée et ouvre. Tout est exactement comme dans mes souvenirs. Quitter cette maison m'a vraiment brisée le cœur. J'étais si bien en France avant que mon père ne gâche tout. La même voix m'interpelle :

- Sara ?

Je sursaute et sors ma baguette sur mes gardes.

- Où suis-je ? Où sont mes amis ?

Je me remémore les instants qui ont précédés : livre, ma dispute avec Eleanor, tous ses secrets... Après quelques explications, je réalise que j'ai beaucoup trop de question à poser. D'ailleurs, je comprends mieux pourquoi Eleanor et Tom se chamaillait pour ce livre. Je demande d'abord les éléments logiques : comment sortir d'ici, comment vont Marilou et Eleanor. Puis évidemment, je l'interroge sur les secrets d'Eleanor. Il m'avoue qu'il n'a pas toutes les réponses, mais qu'elle a raison sur Jedusor. J'ai du mal à avaler ça sans plus explication.

- Alors Eleanor, me mentirait, Tom aussi ? Et Marilou ?

À croire que c'est la nouvelle tendance de me prendre pour un pigeon. Tout le monde me ment et j'étais bien trop crédule pour le voir. Je me sens si ridicule, même les personnes en qui j'avais confiance n'ont rien fait. Je m'énerve :

- Qui d'autre me ment et dont je ne suis pas au courant ?

- Vahé, Lucas, ta mère...

Il n'a pas le temps de finir, mon sang se glace, je l'arrête immédiatement :

- Ma mère ? Comment ça ?

Un silence s'empare de la pièce un instant, puis la voix me demande :

- Où est ton père ?

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