Chapitre 7

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Points de vue d'Eleanor :

Ces premières journées ont été exténuantes. J'ai découvert de nouvelles thématiques, notamment l'astronomie et la botanique. Soyons honnêtes, ce n'est pas mon domaine d'expertise. Pourtant, je me plais beaucoup à Poudlard, les sujets étudiés sont tellement intéressants et les étudiants ainsi que les professeurs rayonnent de bienveillance. Ma seule appréhension est pour la journée de demain. En effet, les serdaigles sont en binôme avec les serpentards pour les classes de potions et défense contre les forces du mal.

Le soleil se couche à travers les fenêtres de la bibliothèque alors que je reprends les notes de Marilou. Tandis que le calme enveloppe la salle, seul le bruit de ma plume grattant le papier persiste. Je relève la tête après ce qui m'a paru comme quelques minutes, mais la nuit est déjà tombée. L'horloge de la bibliothèque confirme mon impression, ça fait plusieurs heures que je suis ici. Je range mes affaires et me dirige vers ma salle commune. Les couloirs sont déserts, et plus j'avance, plus la luminosité s'amenuise. Alors que je continue de m'enfoncer dans l'école, quelque chose ne m'inspire pas confiance.

La noirceur m'enveloppe tandis que ma baguette a disparu de ma poche. Je ne comprends pas ce qui se passe. Mon cœur s'emballe, je ne reconnais plus le couloir de Poudlard. Je suis dans le même placard à balai que dans mon rêve. Ça ne peut pas être réel. Je cligne des yeux pour faire disparaître l'illusion, mais rien ne change. Je m'accroupis pour attraper ma baguette brisée en deux, à son contact, un liquide rouge se dépose sur mes paumes. Ma gorge se resserre au point où j'ai l'impression qu'une main s'enroule autour de mon cou et bloque ma respiration. Mes mains tachées de sang ne sont plus les mêmes, elles vieillissent, puis rajeunissent. Un sentiment d'angoisse me submerge. Un poids indescriptible me paralyse. Une très forte lumière verte m'éblouit. Je vois la porte qui était fermée à clé s'ouvrir. Mais au moment où elle s'ouvre, un sentiment affreux se déploie. Le sort a été rompu. Je suis incapable de bouger. Je sèche mes larmes pour tenter de garder de la lucidité dans ce cauchemar, tandis qu'un vide énorme s'empare de moi...

La douleur est si insupportable qu'elle me réveille. J'ouvre les yeux dans un corridor de l'école. Je ne sais même pas l'heure qu'il est. Je tente de me rappeler les événements d'hier, mais c'est trop flou. Je ne sais pas où aller. 

Retournée dans mon dortoir serait bête. Je me prendrai un avertissement par mon préfet. Je décide donc d'aller dehors. Le soleil émerge, il doit être bientôt 6 h. Je sillonne la cour désertée par les bandes d'élèves habituelles. Je suis surprise de voir, entre deux poutres, une silhouette tenant un livre. Après quelques pas, je me ravise. Je reconnais Jedusor. Seule élève debout à cette heure-ci, je commence à comprendre que son aigreur découle surement d'un manque de sommeil. Je continue de m'éloigner. Arrivée, je m'installe près d'un arbre envahi par les souvenirs de cette nuit. Je prends une respiration et me plonge dedans. J'essaye d'analyser sans me laisser submerger par les émotions. J'étais dans une toute petite pièce, un placard à balai. Ma baguette a été cassée et je ne portais ni l'uniforme de Poudlard ni le retourneur de temps comme à mon arrivée. Il doit s'agir d'un vieux souvenir qui ne m'explique pas pourquoi je suis ici. 

 La vie commence à reprendre vie à Poudlard alors que les pas des élèves résonnent dans l'établissement. C'est aussi le signe que la grande salle est ouverte pour le petit déjeuner. Je suis affamée et mes pieds avancent tous seuls. La salle n'est pas encore aussi remplie qu'à son habitude. Il est bien trop tôt. À l'heure actuelle, seuls les joueurs de l'équipe de Quidditch sont réveillés. Heureusement pour moi, Vahé et Lucas sont installés sur une table en train de prendre des forces. Je les rejoins et ils m'intègrent dans la discussion. Vahé est en septièmes années. Ils discutent donc des ASPICS. 

 D'un coup, Lucas se décompose, il arrête immédiatement de sourire et commence à paniquer. Il se lève, part en courant et nous crie "J'ai oublié un truc !!". Nous explosons de rire et la conversation en tête-à-tête avec Vahé reste fluide et complice. Assez spontané, il précise : 

Anytime...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant