WHY ME...

Chapitre 30

Tom

Tu dors ? 

00:25

Je fronce d'avantage les sourcils et rapproche l'écran de mon visage. Je relis une deuxième fois le message pour m'assurer qu'il vient bien du destinataire que je pense. Oui, oui, c'est bien Tom. Qu'est-ce qu'il me veut et surtout à cette heure là. J'hésite à lui répondre. De toute façon je ne sais pas quoi lui dire. Je tourne la tête pour m'assurer que Zoé dors toujours et je me re-penche sur la conversation. 

Alex

Et toi ? 

00:28

Tom

Non

00:28

Ok Tom, chouette conversation. Et maintenant ? Que veux tu que je réponde à ça ? 

Tom

En fait je suis devant ta porte. 

00:30

Je manque un battement et m'étouffe avec ma salive. 

Tom

Je sais que tu ne veux pas me voir et je le respect mais j'aimerai te rendre quelque chose. 

00:31

Alors là c'est trop, il veut que je fasse un arrêt cardiaque ?! Je sors en douceur du lit pour ne pas attirer l'attention de Zoé. Je récupère mon jogging que j'enfile ainsi que mon gros gilet en tricot. Je m'avance à pas de loup vers la porte et l'ouvre tout doucement. Je passe la tête à travers la porte. Le couloir est noir, pas un seul bruit. Ça doit encore être une blague d'Harry. Je m'apprête à refermer la porte lorsqu'une petite lumière s'alluma non loin de moi. 

- Alex, dit-il en chuchotant. 

Je me pince les lèvres en entendant sa voix. 

- Tom ? demandai-je en sachant pertinemment que c'était lui. 

- Oui ... attend je vais allumer la lumière. 

- Non, tu vas réveiller tout le monde, m'empressai-je de dire. 

A vrai dire je ne voulais pas qu'il allume la lumière car je ne voulais pas avoir à le regarder. Je sors complètement dans le couloir et referme la porte derrière moi. Je m'adosse contre cette dernière. 

- Qu'est-ce que tu voulais me rendre Tom ?

Je l'entend faire quelques pas et je vois sa lumière se rapprocher de moi. Je sens du papier se poser sur mes mains. Je sursaute légèrement. 

- C'est quoi ? dis-je en regardant vers mes mains. 

Il baisse sa lumière vers nos mains et je vois un paquet emballé dans du sopalin. Je ne peux m'empêcher de rire un peu. 

- J'avais que ça, rétorque-t-il.

- Non, non c'est très bien. 

- Vas-y , ouvre-le.

Je relève la tête vers lui mais je n'arrive pas à distinguer son visage. Il doit le faire exprès car sa lumière reste orientée vers mes mains.

Je prend le paquet entre mes doigts et je commence à déchirer le papier blanc. Soudain je distingue une couleur verte puis une laine douce entre en contact avec mes doigts. Je sens les larmes me monter aux yeux. Je ne dis rien et le dernier bout de l'emballage tombe par terre tel la dernière feuille d'un arbre nu en hivers. 

- Est-ce que ... est-ce que c'est ... dis-je en essayant au mieux de masquer mes sanglots. 

- Oui ... quand ... quand je suis parti il y a un an, je n'ai pas eu le courage de te la rendre. C'était la première chose que tu m'avais prêter. Puis après tu me l'as laissait quand tu retournais pendant quelques semaines à Washington durant le tournage de Cherry pour ne pas que j'oublie ton odeur et après ... je sais pas ... je l'ai gardé car c'était mon dernier contact avec toi ...

Je ne dis toujours rien. Je me remémore la première fois où je lui ai prêté l'écharpe de mon père. C'était lors de sa première prise de mesure. Il avait froid alors je le lui avais prêté. Il ressemblait à un sapin de Noel avec ses chaussettes et son caleçon. C'était la première fois qu'il avait réussi à me faire rire. Je le revois aussi lors de nos appels, quand j'étais à Washington. Il l'a portait toujours et à n'importe quelle heure. 

Je dois avouer que ça fait beaucoup d'émotion et mes jambes ne me portent plus. Je me laisse glisser contre la porte tranquillement. Lorsque mes fesses touchent le sol. Je garde mes jambes recroquevillées par dessus ma poitrine. J'ai les yeux brumeux et quelques petites larmes salées dévalent mes joues. Tom pose la lumière de son téléphone par terre et il vient se laisser glisser contre le mur qui est en face de moi.

Nous sommes deux idiots, assis dans un couloir sombres, nous ne pouvons distinguer seulement les ombres de l'autre mais nous ne pouvons pas voir leurs émotions. Seulement les légers sanglots des deux personnes sont perceptibles. Je prend une grande inspiration pour tenter de baisser les sanglots. 

- Tom ? dis en chuchotant. 

- Oui ? 

- Pourquoi tu as passé cette porte il y a un an ? 

Je sens sa tête cogné doucement contre le mur. 

- J'ai eu peur Alex...

- Peur de quoi ? 

- De moi, de mes sentiments, du futur, d'elle ...

- Pourquoi ? 

- Parce que tu me rends fou Alex, tu ne te rends pas compte à quel point tu me rends vulnérable .   Je-j'ai eu peur de se que je ressentais pour toi et ... et j'ai eu peur que se ne soit pas de l'amour mais de l'obsession. Et devenir obsédé par toi était la dernière chose que je voulais car sa veut dire que je serai devenu comme Nadia et j'ai cru que j'allais devenir toxique ...

- Et alors ? C'était quoi ? de l'amour ou de l'obsession ? 

- En rentrant à Londres, j'ai d'abord pensé que j'étais obsédé par toi mais pas de façon pervers ou autre hein , tu étais juste mon obsession . Puis au fur et à mesure du temps mon cerveau à commencer à se détacher de toi et j'ai commencé à faire des différences pour les sentiments que j'avais pour toi. J'ai été en boite et je me suis fais plusieurs fois accostée par des filles. J'ai filtré avec elles mais aucunes d'elles n'avaient se qui m'avait fait craquer pour toi. Et c'est là que j'ai compris que mon obsession c'était transformée en amour, un amour sincère. 

- Pourquoi tu ne m'as pas rappeler alors ? 

- J'ai pas pu ...

- Tu sais que je t'ai attendu pendant un an. tous les jours je me réveillais en espérant recevoir un message venant de ton numéro, tous les jours, quand on venait frapper à ma porte j'espérais voir une tête bouclée dans l'encadrement, tous les jours, dans la rue j'espère entendre ton rire ou alors qu'on vienne me tapoter sur l'épaule et que, lorsque je me retourne je te vois et que je puisse t'embrasser . Mais rien de cela ne 'est produit. Tom si tu avais fais une de ses choses là je t'aurai accueillis à bras ouverts. Tu avais un an,une.putain. d'année Tom.

- Je sais ... J'ai merdé .

- Tu n'as pas merdé , tu m'as abandonné.

- Et est-ce que maintenant tu m'accueillerais à bras ouvert ?

- Tom ... tu sais très bien que je t accueillerais toujours mais je ne peux pas. Je ne veux pas recommencer la même erreur. Je n'ai plus confiance en toi Thomas.