CHAPITRE 1

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LE JOUR OÙ TOUT A CHANGÉ

L'Équipe d'Élite.

C'était les seuls mots qui résonnaient en moi depuis plusieurs minutes maintenant. Je ne faisais pas un bruit, je ne bougeais pas, je regardais sans émotion Erwin Smith toujours derrière son bureau nous regarder comme s'il annonçait la meilleure nouvelle du monde.

La jeune fille, Flora, avait les larmes aux yeux de bonheur, comme si elle attendait une nouvelle comme ça depuis des années. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle réagissait de cette manière, je trouvais ça légèrement excessif. Tristepin, dont je me questionnais beaucoup sur le prénom, affichait un immense sourire et Katsuki ne bougeait pas d'un poil.

- Je ne comprends pas, lâchai-je soudainement, brisant l'émoi de tout le monde.

Erwin perdit son sourire et me fixa comme s'il avait en face de lui une débile profonde. Je sentais le rouge me monter aux oreilles : j'étais mal à l'aise.

- Qu'est-ce que tu ne comprends pas Ali ? Demandait-il lentement en croisant ses doigts sous son long menton.

- Je ne comprends pas pourquoi nous serions si utiles pour le Bataillon.

Il se remit à sourire.

- Vous avez tous les quatre été sélectionnés pour vos aptitudes extraordinaires. Vous avez tous un don presque inexplicable pour la tridimensionalité. En vous mettant ensemble, et en vous entrainant correctement, vous deviendrez des soldats d'Elite, vous serez l'espoir du Bataillon.

- Quelles sont vos plans, Major ? Demandai-je froidement.

Je n'étais pas stupide, je connaissais Erwin Smith. Il ne prévoyait jamais quelque chose sans avoir une sombre idée derrière la tête : à quoi lui servirions nous ?

Les trois jeunes me regardèrent d'une étrange façon. Ils devaient me trouver bien culotté. Hanji posa une main sur mon épaule et la serra, signe de faire attention à ce que j'allais dire. Je n'osais pas regarder les autres gradés derrière nous.

Erwin Smith me regardait et ne paraissait pas en colère de mon impertinence. Il n'affichait aucune émotion. Il ferma quelques secondes les yeux, prit une profonde inspiration, et me dit en me provoquant un frisson de peur :

- Mes plans sont qu'à la prochaine expédition extra Muros, vous soyez en première ligne et que vous abattiez tous les titans autour de nous pour préserver en vie le plus de soldats possible.

Et la discussion s'arrêta là.

*

Le Major nous avait demandé de le suivre. Dans le château, nous marchions dans de nombreux couloirs étroits, nos épaules s'entrechoquant contre les murs de pierres brutes. Parfois, quand une grande fenêtre apparaissait, je jetais un regard au dehors et je me languissais de ne pas pouvoir prendre un verre d'eau le visage tourné vers le soleil.

Marchant de plus en plus en retraite du groupe qui parlait avec véhémence, je me mangeais l'intérieure de la joue, particulièrement stressée. Quelqu'un m'attrapa par l'arrière de la nuque et me chuchota :

- T'as été pas mal insolente.

Je reconnaissais à son odeur Livaï. Je recourbais les épaules pour qu'il me lâche, la sensation étant désagréable.

- Je fais ce que je veux, lui susurrai-je à mon tour.

- Tsss.

Il me lâcha et me dépassa sans un mot de plus.

Enfin, Erwin Smith ouvrit une porte en bois. À l'intérieur, deux longues tables en T étaient dressées avec de quoi manger dessus. Je regardais l'heure sur la montre de Hanji en lui prenant le poignet : il était effectivement bien au-delà de midi. Je soufflais. Ma tante me lança un regard oblique. Je n'avais pas envie de manger avec eux.

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