Chapitre 12

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LES SECRETS DÉVOILÉS

Le vent soufflait dans mes cheveux. Enfin, du moins, je les voyais voler autour de mon visage. J'entendais une voix, au loin, qui me parlait.

- Ali, tu es juste comme moi. Je n'ai jamais réussi à revenir.

Je fronçais les sourcils, essayant de me tourner, de chercher du regard la provenance de cette voix. Mais impossible, mon corps refusait de bouger, j'étais scotchée à fixer le vide.

En face de moi, il n'y avait rien. Était-ce la mer au loin ? J'aimais beaucoup l'océan. Livaï souffla à coté de moi. Je n'avais même pas vu qu'il était là.

- On reste ici, c'est tout, dit-il.

Mais je ne reconnaissais pas sa voix, à lui. Je me sentais mal à l'aise, et je compris que je rêvais.

J'ouvrais les yeux d'un coup, le cœur battant, allongée de tout mon long sur le lit de l'auberge dans laquelle nous nous étions arrêté la veille. Ma tête était fermement enfoncée dans l'oreiller dure. Je fixais le plafond, battant des cils, essayant de me souvenir de ce rêve qui commençait déjà à m'échapper. A qui appartenait la voix que j'avais entendu au début ? Que me disait-elle déjà ? Je soupirais : le cerveau était un appareil insupportable du corps humain, et le mien s'amusait particulièrement à me rendre la vie difficile.

Je me tournais sur le coté. Flora, dans le même lit que moi, dormait encore profondément, ses mains recroquevillées contre son visage. Pour économiser nos maigres économies, nous n'avions pris que deux chambres. L'auberge était plutôt aisée, car elle se trouvait à Orvud, l'un des districts du mur Sina. Nous étions arrivés hier, tard, et avions décidé de nous reposer avant de se rendre chez les parents de mon amie.

On ouvrit soudainement la porte.

- Réveillez vous bande de grosses feignasses, dit Pinpin. Il est dix heure du mat' déjà.

Entrant dans la pièce, suivi de Katsuki, ils avaient tout deux l'air en forme. Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas eu de grasse matinée. Je souriais en m'étirant. Flora grogna en soulevant les couvertures sur sa tête, tentant de se replonger dans le sommeil.

Pinpin se jeta sur le lit, écrasant nos jambes. Je riais, tandis que le roux nous serrait dans ses bras. Katsuki, un sourire discret sur le visage, ferma la porte derrière lui.

- Bien dormi ? Me demanda Pinpin, le visage collé au mien.

Je tentais de le repousser, mais il s'accrochait désespérément à mes épaules.

- Oui, je répondais, mais lâche moi !

Katsuki se mit à pouffer. Sa voix étouffée par les couettes, Flora nous dit :

- J'essaye de dormir ! Fermez là !

- Allez Flora, dit Pinpin en se roulant sur elle malgré les hurlements de la brune. On a une journée entière rien qu'à nous... Allons nous promener au centre avant d'aller chez tes parents.

Je hochais la tête.

- C'est vrai, je dis, je suis jamais venue ici...

- Et puis sérieux, c'est aussi des vacances, dit Katsuki qui s'était assis sur le fauteuil en face de nous.

Flora retira brutalement les couvertures de sa tête. Ses cheveux étaient dans tous les sens, et elle avait les yeux légèrement gonflés de sommeil.

- C'est pas des vacances ! On se concentre sur Ali !

Je levais les yeux au ciel, vite imitée par Katsuki. Je posais une main sur l'épaule dénudée de la brune.

- C'est moi, qui veut qu'on s'amuse. Profitons de la vie qu'on à...

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