Chapitre 11

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LA COURSE VERS LA VÉRITÉ 


J'ouvrais doucement les yeux, me sentant quelque peu étouffer. Battant des cils, je tentais de m'extirper du poids qui s'appuyait sur moi. Mais soudainement, je sentais une odeur familière, une odeur apaisante, et j'arrêtai de bouger.

Livaï avait ses bras tout autour de moi et appuyait sa tête et une bonne partie de son torse contre mes côtes. Il faisait bien jour dehors et nous avions sans doute dormi trop longtemps.

Je n'arrivais pas vraiment à comprendre ce qu'il se passait. Je ne me rappelais même pas m'être endormie, et encore moins que le Caporal se soit assoupie à mes cotés. Cela faisait presque un an et demi que je le connaissais, et pourtant, c'était la première fois que je le voyais dans cet état. Dans un état de sérénité complète.

Sa tête reposait entre ma poitrine et je l'entendais à peine respirer, à croire que même enfoncé dans le sommeil il était incapable de faire du bruit. Je réussis à sortir une main qui était enfoncée sous son corps, et posais presque en tremblant mes doigts sur ses cheveux.

Ils étaient doux. Je souriais, en soupirant d'aise, et continuais à le caresser, avec plus de force. Mes yeux rivés sur la fenêtre, j'entendais de temps à autres des soldats dans la cour au dehors.

Le Major nous avait bien entendu donné une journée de pause juste après la fête de fin d'expédition. J'entendais un grognement. Papillonnant ses paupières, son visage se durcit immédiatement des que son regard comprit où il était. Ses sourcils se fronçant, il se mit assis, enfonçant sans ménagement sa main dans mon ventre, m'arrachant presque un cris.

Il passait une main sur son visage, me tournant le dos. Je couvrais ma nudité avec les couvertures.

- C'est quoi ce délire ? Dit-il durement.

Mon ventre se contractait.

- De... de quoi ? Je demandais.

Il attrapa rageusement la petite horloge qui se trouvait sur la table de nuit. Fixant son regard gris sur les aiguilles, il semblait plus froid que jamais.

- Putain, jurait-il.

Il attrapa l'un de ses vêtements qui trainaient par terre, mais, grimaçant, il le jeta finalement à l'autre bout de la pièce. Se levant, sans un mot, il attrapait dans son armoire ce dont il avait besoin pour s'habiller, et se dirigea vers sa salle de bain sans un regard pour moi.

Je sentais le rouge me monter aux joues. Je me sentais à présent mal à l'aise, comme si j'avais commis une lourde faute. Je ne savais pas quoi faire, alors je me redressais dans son lit, ma main fermement accrochée aux draps pour les maintenir sur ma poitrine, et je m'adossais en position assise contre les coussins. Ensuite, me mordillant la lèvre inférieur, j'attendis.

Au bout d'un moment, le Caporal sortit de la pièce. Directement, il posa ses yeux sur moi. Son visage ne témoignait d'aucune émotion.

- T'es toujours là ? Demanda-t-il sèchement.

Je pinçais les lèvres.

- Bah... je... oui...

- J'ai du travail. Et du ménage.

Mes oreilles me chauffaient de gêne. Je baissais les yeux, incapables de le regarder plus longtemps.

- Je comprends... pas de soucis...

Je venais à peine de me réveiller. Je ne comprenais pas son changement d'attitude violent. Serrant toujours les draps contre moi, j'essayais d'attraper mes vêtements dispersés autour de nous. Réussissant enfin à attraper ma culotte, j'entendis la porte du bureau de Livaï claquer. Il était partit.

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