Chapitre 7

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NI LE CALME NI LES CARESSES NE DURENT JAMAIS VRAIMENT 


Je frappais plusieurs coups à la porte en bois. Une voix à l'intérieure de la pièce m'invita à rentrer. Erwin Smith écrivait avec véhémence sur un parchemin, accoudé à son bureau. En me voyant, il me tendit le fauteuil devant lui d'un coup de main pressé.

- Pardon de vous déranger, Major...

- Tu ne me déranges pas.

Je m'asseyais sur le fauteuil. J'attendais qu'il finisse d'écrire, mais il dit :

- Dit moi la raison de ta venue.

- J'aimerai parler de l'enquête.

Les yeux toujours plongés sur son parchemin, il fronça les sourcils. Il trempa sa plume dans l'encrier et recommença à écrire.

- Je vois, dit-il seulement. Je t'écoute.

- Ce Commandant à parlé à Lara et Margareth, les anciennes colocataires de Silly... il leur à raconter des choses étranges...

- Oui je suis au courant, m'interrompit-il.

Je me tordais les doigts, posés sur mes cuisses. 

- Major, je ne me sens pas en sécurité.

Erwin Smith soupira et posa finalement sa plume. Il s'adossa à son fauteuil et ferma quelques secondes ses yeux.

- La première fois que nous nous sommes rencontrés, je continuais, vous m'aviez promis que le Bataillon veillerait sur moi. Pourtant, je me retrouve dans une situation difficile qui m'empêche de travailler correctement. De plus,  nous n'avons toujours pas, après un an et demi, trouvé un moyen de me faire rentrer chez moi, et je n'ai pas l'impression que vous soyez très... passionné par ça.

Je me mordillais les lèvres : j'espérais ne pas me montrer insolente.

- Nous avons eu beau chercher, commença le Major d'une voix lente et posée, avec le Lieutenant Hanji Zoe, de nombreuses solutions pour que tu rentres chez toi, nous n'avons rien trouvé, soldate. Pourtant, pendant de long mois, nous n'avons pas arrêté. Sache que retrouver le portail par lequel tu es entrée il y a un an et demi nous intéresse aussi énormément, mais ton arrivée ici reste un mystère absolu.

- Je suis donc destinée à rester ici pour toujours ?

Cette fois-ci, il me regarda. 

- Je suis heureux que tu emploies le terme destiné plutôt que celui de condamné. Car, vois-tu Ali, dit-il en s'appuyant sur son bureau pour se rapprocher de moi, je suis persuadé que ta venue ici est ton destin, et que ton destin est de nous aider.

Je hochais la tête, pas très convaincue. Mais après tout, je n'avais pas d'autres choix.

- En ce qui concerne le Commandant... reprit le Major en récupérant sa plume. Je me charge personnellement de cette affaire : tu n'auras plus à le rencontrer et il ne viendra plus enquêter ici. Tu peux oublier toute cette histoire. Les soldates Birgler et Kidman seront elles aussi surveillées et je leur parlerai pour qu'elles te laissent et servent correctement le Bataillon.

Je hochais une nouvelle fois la tête. 

- Le Caporal Livaï et moi même travaillons d'arrache pied pour dissiper toutes rumeurs à ton sujet. 

- Le Caporal vous aide ? Je pensais qu'il n'était pas au courant de ce que vous faisiez ?

Erwin Smith leva l'un de ses épais sourcils d'un air interrogateur. 

- Je l'ai mis au courant hier.

- Pourquoi ? Je demandais.

- Il semblait curieusement s'inquiéter à ton sujet.

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