ET FINALEMENT
J'attrapais avec rage l'une des chemises qui trainaient dans ma chambre. Enfin, dans mon ancienne chambre. Par terre, chiffonée, le tissu ne ressemblait plus à rien et je le mettais en boule dans un gros carton.
Cela faisait une petite heure que je rangeais mes anciens appartements et que, pire, je demenageais. Je regardais avec tristesse ces pièces que j'aimais tant. Mon lit en baldaquin allait me manquer. Mon bureau, si peu de fois utilisé, me manquerait aussi. J'ouvrais en grand la fenêtre : il faisait fraît aujourd'hui. Aussi, nous étions le matin, en plein mois d'avril. Je soupirais. Il était temps.
J'attrapais le dernier carton et le fermais. Puis, à bout de bras, je le portais et descendais les marches du batiment. Arrivée au rez de chaussée, je posais parmi mes autres affaires mon lourd bagage. Maintenant, il ne me restais plus qu'a porter tout ça jusqu'au bâtiment qui m'avait été assigné avec le reste de l'équipe d'élite.
Je toquais à la porte. Flora l'ouvrit : elle était en tenue de sport et suait légèrement, ses tempes humides.
- Ah, t'es enfin là toi.
Elle se poussa du seuil, me laissant la place pour rentrer.
C'était un salon, une grande pièce mais tout de même plus petite que ce que j'avais eu pour chambre. A ma gauche, trois canapé me faisaient face avec une table basse, au milieu. Il n'y avait pas de tapis. A ma droite, une sorte de petite cuisine était à notre disposition, un évier, de quoi chauffer, et une cheminée sur un coin. En face de moi il y avait un couloir, et au bout de celui ci, un escalier droit. Tout le long du couloir se trouvaient des portes : quatre pour être exactes. L'étage avait une sorte de balcon, une barrière en bois, qui laissaient à ceux qui y habitaient une vue sur le salon. Je pinçais les lèvres, mais je ne dis rien.
- Où est ce que je dors ? je demandais à Flora.
- Où tu veux. La première chambre à gauche, c'est la mienne. Les garçons se sont mit à l'étage et il y a deux chambres en plus. Donc t'as le choix.
Elle était très froide et ne s'épuisait pas dans des longs discours. Une fois m'avoir dit ça, elle s'installa dans le salon à même le sol et commença à travailler ses abdos, ses bras relevés derrière sa tête. Je ne lui lançais qu'un regard embarrassé et partais vers le fond du couloir. J'ouvrais la dernière porte à droite, un carton sous le bras : j'aurai pu crier.
La chambre faisait cinq mètre carré à tout casser. Un pauvre lit une place reposait dans le fond, avec une fenêtre miteuse en bois décrépis, la couleur du rideau laissait à désirer. Un bureau qui, si il s'effondrait au moindre contact ne m'étonnerait pas, était contre le mur jaunâtre. Pour égayer le tout, un lavabo pas très propre était dans le coin, avec un miroir trouble.
- Oh t'es arrivée ! Clama une voix derrière moi.
La main toujours sur la poignet, je me tournais doucement, les yeux encore exorbités sous le choc, vers le rouquin, Tristepin, qui me regardait avec un grand sourire.
- Toutes les chambres sont comme ça ? Je demandais en visant la piaule avec mon pouce derrière moi.
Il se mit à rire, un bras derrière la nuque, les yeux fermés.
- Ouais, toutes ! Faut un peu nettoyer mais sinon, c'est extra.
Je levais un sourcil.
- Extra ? Je répétais.
- Ouais ! Répondit-il. J'ai dormi longtemps dans une grange avec des moutons et après j'étais dans les cabanes des soldats avec des mecs qui puaient la mort, pire que les moutons, j'en revenais pas. Alors arriver ici, c'est comme si j'étais tombée au paradis quoi.

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Notre Monde
Fiksi Penggemar" Il y a plus d'un an, une jeune fille est apparue dans son monde. Perdue, peureuse, seule, il a néanmoins réussi à l'entendre parmi des milliers d'hurlements. Ali Tainon à présent n'est plus perdue, n'a plus peur et est entourée de fidèles amis. El...