CHAPITRE 2

797 57 183
                                        

RAVALER LA COLERE

- Réveille toi, ordonnait une voix masculine.

Je me tournais sur le ventre et attrapais l'oreiller pour le mettre sur ma tête, les yeux toujours fermés. Je gémissais : il faisait si chaud dans ce lit, je voulais y rester toute la journée.

- Oï, réveille toi j'ai dit, commençait à gronder la voix.

Je sortais une main du lit et la bougeais dans l'air pour intimer à la personne qui dérangeait mon sommeil bien mérité de partir. Ni une, ni deux, on arracha la couette qui m'enveloppait et j'ouvrais les yeux face à un Caporal tenant ma couvertures dans ses mains.

Les cheveux dans tous les sens et l'esprit encore brumeux, je le fixais avec des petits yeux. Je mis quelques secondes avant de me rappeler de mon horrible journée d'hier qui s'était terminée dans le lit du Caporal.

- J'ai jamais vu quelqu'un galérer autant à se réveiller, bougonna-t-il. Sors et va te rincer la figure.

Je ne disais rien et m'avançais à quatre patte hors du lit.

- Tiens toi correctement, râla-t-il.

Je m'agenouillais, mes fesses nues s'appuyant sur mes talons. Je ne portais qu'un simple sous vêtement. Je levais les bras au ciel et les étirais. Mon dos craqua légèrement, et avant que je ne puisse étirer quoi que ce soit d'autre, je me reçue la couverture en pleine poire. Les draps étaient si lourds que je tombais sur le coté du matelas dans un bruit étouffé.

- Je t'ai dis de te tenir correctement, grognait-il encore. Maintenant bouge ton cul et dégage de chez moi.

Il sortit précipitamment de la pièce, je ne pue même pas l'apercevoir avant d'avoir enlever les couvertures sur moi. En soufflant, je me dirigeais pieds nus vers la salle de bain.

- Bonjour à vous aussi, Caporal, je me chuchotais à moi même, ironique.

Une fois dans sa salle de bain, je me rinçais la figure et les dents. Puis, je retournais dans sa chambre et commençait à m'habiller avec mes vêtements de la veille. Dieu merci, ils n'étaient pas si sales que ce que je croyais. J'enfilais le pantalon blanc en sautillant sur place, puis, m'asseyais sur le lit. J'enlevais ensuite sa chemise. Je passais la tête hors du colle et commençait à enlever les manches, le torse à l'air.

- Au juste... reprit-il en rentrant dans la pièce.

Lentement, je ramenais le vêtement tout contre moi pour cacher ma nudité. Aucun de nous ne bougions, et nous tentions de montrer une indifférence totale face à la situation. Le rouge me montait petit à petit, non pas aux joues, mais au visage en entier. Lui, me fixait la bouche entrouverte. Je crois que je n'avais jamais vu le Caporal perdre ses moyens de cette manière.

A son tour, doucement, il fit demi tour, sans rien me dire de plus, et ferma la porte sans la claquer derrière lui. Je reprenais mon souffle et me dépêchais de mettre ma propre chemise. Ensuite, j'ouvrais les fenêtre pour aérer la pièce et refaisais le lit pour enfin plier son vêtement correctement sur celui ci. Je mettais rapidement mes rangers, et sortait de la pièce.

Il était tranquillement assis à son bureau.

- Qu'est ce que vous vouliez me dire ? Je lui demandais comme si de rien était.

- Que tu es très en retard, donc tu ferais bien de courir jusqu'à la forêt, ton équipe t'attends.

- Oh... je répondais. Et bien, merci...

Les yeux plongés dans un gros livre, il ne me regardait pas, et je partie sans un mot de plus en trottinant. En fermant la porte derrière moi, je me mis à courir un sprint dans le couloir. Comme ça, si quelqu'un me croisait, il penserait que mon visage était cramoisie à cause de ma course, et rien d'autre.

Notre MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant