Chapitre 8

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Nous nous arrêtons tous pendant que la détonation continue de résonner à nos oreilles. Des larmes roulent sur mes joues. Puis nous reprenons notre marche silencieusement.

Tout le reste de la journée se déroule dans ce même silence. La chaleur persiste tout au long de l'après-midi, une chaleur suffocante. Pourtant, ce n'est pas cette chaleur qui m'empêche de respirer, mais un poids qui m'obstrue la gorge.

Un coin de ma tête refuse d'admettre la vérité, Winston ne peut pas être mort. Pas lui aussi. Je retourne cette pensée dans ma tête, encore et encore. A chaque fois, l'horrible réalité s'impose à moi sans que je parvienne à l'accepter.

La nuit tombe peu à peu. Parallèlement, la température baisse et une légère brise nous permet de respirer un peu mieux. Nous sommes épuisés. J'ai les jambes lourdes malgré mes heures passées à courir dans le labyrinthe.

Je m'apprête à proposer que nous nous arrêtions pour la nuit quand Thomas s'écris brusquement:

"Là-bas ! Regardez ! Des lumières !"

C'est vrai. Au loin, nous distinguons des lumières. Au même moment, un grondement retentit au-dessus de nous. J'ai peur qu'il ne s'agisse encore d'un des engins du WICKED. Mais ce n'est pas ça. De sombres nuages s'approchent de nous rapidement. Un orage se prépare.

"Je crois que nous devrions essayer d' atteindre ces lumières avant que cet orage ne se déclare. Je suggère.

Bonne idée." Acquiesce Minho.

Des éclairs éclatent, zèbrent le ciel et descendent vers la terre. Eux aussi s'approchent de nous à grande vitesse.

"Trop tard." Fait remarquer Minho.

Nous nous mettons à courir en direction des lumières aussi vite que possible. Ce qui n'est pas facile dans le sable, nos pieds dérapent, glissent et s'enfoncent. Nous nous rapprochons vite de ces lumières, elles sont moins éloignées que nous ne le croyions.

Minho, Thomas et moi arrivons à maintenir un rythme soutenu, mais les autres commencent à ralentir, contrairement aux éclairs qui ne cessent de gagner du terrain. Alors nous ralentissons pour être sûr de ne perdre personne, nous les poussons un peu pour qu'ils accélèrent.

Teresa atteint enfin le bâtiment éclairé que nous avons aperçut de loin. Aris la rejoint bientôt, puis Frypan.

Il ne reste plus que Newt devant nous. Il est presque arrivé à la porte. Minho, Thomas et moi courons côte à côte. Les éclairs commencent à pleuvoir tout autour de nous, de plus en plus près.

Puis une explosion se produit. Une lumière aveuglante éclatent. Je suis propulsée en arrière et atterris sur le ventre. Je ne vois pratiquement rien autour de moi, mes oreilles sifflent, je suis sonnée. Je roule sur le dos et essai de comprendre ce qu'il s'est passé.

Je me redresse et regarde autour de moi. Ma tête me tourne. Minho est allongé, inerte, derrière lui, Thomas se redresse péniblement. Je comprends alors que nous venons d'être frappés par la foudre et Minho s'est pris la décharge de plein fouet.

Je me lève péniblement, Thomas en fait de même. Ma tête tourne toujours, mais je me force à rejoindre Minho. Thomas et moi lui prenons chacun un bras et l'emmenons vers le bâtiment. Newt nous cri des encouragements.

Nous pénétrons dans le bâtiment et allongeons Minho sur le sol. Il est toujours inconscient. Nous nous regroupons autour de lui. Frypan colle son oreille sur le torse de Minho pour écouter son cœur.

"Il est faible." Nous dit-il en se redressant.

Nous ne savons pas quoi faire, si nous avions un medjack avec nous, lui le saurait. Nous restons sans bouger, pétrifiés.

Ce n'est pas possible, pas Minho. Pitié, pas Minho. Je ne peux pas le perdre lui aussi. Je n'y arriverai pas sans lui.

Minho se redresse brusquement, les yeux écarquillés, en inspirant de grandes goulées d'airs. Il roule des yeux fous tout autour de lui, perdu.

Je respire à nouveau, je ne m'étais même pas rendu compte que je retenais ma respiration. Tous les visages autour de moi sont soulagés. Je me jette dans ses bras et le serre à l'étouffer.

"Crétin ! Ne nous fais plus jamais peur comme ça !

Harley... J'aimerai pouvoir reprendre ma respiration, suffoque t-il

Idiot." Je souffle en le lâchant.

Tout le monde lui demande si ça va. Nous nous détendons légèrement. Mais un grognement vient troubler le silence qui s'est installé. La tension reprend en une demi-seconde, elle est palpable, pesante.

Teresa récupère sa lampe torche et éclaire tout autour de nous. Dans le raie lumineux de la lampe, apparaît un visage décomposé, balafré, fou. Un visage de fondu. En déplaçant la lumière, nous découvrons que la pièce est entièrement remplie de fondus. 

Le labyrinthe d'Harley : au milieu de la terre brûléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant