Le labyrinthe d'Harley : au milieu de la terre brûlée

Chapitre 3

Une fois que tout le monde est aligné le long du mur, les gardes nous escorte jusqu'à un grand réfectoire déjà bien rempli. De longues tables accompagnées de bancs meublent la pièce. Une cinquantaine de personne de notre âge doivent déjà être présent, des filles et des garçons. Nous entrons tous les uns après les autres dans le réfectoire, mais un homme, grand, les cheveux grisonnant, portant un col roulé blanc et une veste noir, s'approche de Thomas pour lui demander de le suivre. Thomas le suit en nous jetant un regard qui se veut confiant.

Nous restons groupés au milieu des tables pour essayer de repérer des places de libre qui nous empêcheraient d'être séparés. Je suis nerveuse, c'est la première fois que je rencontre autant de nouvelles personnes en une seule journée. Le niveau sonore qui règne est étouffant, je ne comprends rien de ce qui se dit, je n'entends qu'un bourdonnement sourd qui m'empêche de réfléchir et d'avoir les idées claires. Je suis entre Newt et Minho et tape nerveusement du pied jusqu'à ce que Newt me saisisse le poignet pour me calmer. Je tourne la tête vers lui et tente d'esquisser un sourire pour le remercier.

Minho me donne un coup de coude et m'indique une table presque vide à quelques rangées de nous. Nous nous dirigeons vers cette table, les autres blocards nous suivent.

Dix d'entre nous arrivons à nous asseoir à cette table, les autres s'installent à proximité par petit groupe de trois ou quatre. Je me retrouve encore une fois entre Minho et Newt, cela me rassure de sentir mes meilleurs amis autour de moi. A notre table se trouve déjà deux garçons, l'un d'eux est brun, petit et maigre, Tom, l'autre est roux et grand, plutôt musclé, Andy. Par eux, nous apprenons qu'il n'y avait pas qu'un seul et unique labyrinthe.

" Vous voulez dire que les créateurs ont fais subir ça plusieurs fois ? Je ne peux m'empêcher de m'exclamer.

Exactement. Je crois que c'est une espèce d'expérience grandeur nature même si on en connaît pas le but. Confirme Andy.

Moi qui trouvait déjà que les créateurs étaient de sacrés enfoirés. Dit Minho.

Nous sommes là depuis quatre jours, poursuit Andy, beaucoup de nos potes ont laissé leur peau dans notre labyrinthe. Nous avons entendu parlé d'un labyrinthe où il n'y avait que des filles avec un seul garçon.

Le veinard, commente Tom."

Je me retiens de faire une remarque pour ne pas interrompre les révélations d'Andy. Ce dernier se retourne et nous montre un garçon blond, maigre, avec une capuche sur la tête, qui semble absorbé par le contenu de son assiette.

"C'est lui. Nous précise Andy.

Dans notre labyrinthe, il n'y avait que des garçons jusqu'à il y a un peu plus d'un an où Harley est arrivée (je hoche la tête pour appuyer ses propos), puis Teresa à débarquée juste avant que les choses ne commencent à se détraquer. Explique Newt

Je crois que ça s'est passé à peu près de la même manière pour tout le monde, quelqu'un débarque inconscient avec un mot disant que tout est fini. En tout cas c'est cette histoire qu'on a entendu partout. Ajoute Tom. Au fait, vous avez croisés des fondus en arrivant ?

Des quoi ? Je demande.

Des fondus, des espèces de zombie complètement ravagés par la Braise. C'est comme ça qu'on appelle les personnes infectées par le virus, ils sont totalement dérangés. Il y en a qui nous ont attaqués quand on est arrivés.

Non, il n'y avait personne quand nous sommes arrivés." affirme Minho.

Nous gardons le silence, le temps d'assimiler toutes ces nouvelles informations. Nous observons les gens qui nous entourent. Des fondus... c'est donc ce qu'étaient devenus mes parents dans les seuls souvenirs que j'ai d'eux. J'ai du mal à appréhender la désinvolture avec laquelle Tom les a évoqués. Comme s'ils n'étaient plus humain. J'ai l'impression d'être détachée du monde, la seule chose qui m'empêche d'être complètement déconnectée est le genoux de Newt contre le mien et l'épaule de Minho contre la mienne. Je tourne la tête et vois la porte s'ouvrir pour laisser passer Thomas.

"Thomas est là, j'informe les autres.

Je vais le chercher, dit Minho en se levant."

Il rejoint Thomas et l'amène à notre table tout en lui résumant ce que nous venons d'apprendre. Thomas s'assied à côté de Minho.

"Vous savez où est Teresa ?

Non nous ne l'avons pas vu depuis tout à l'heure, lui répond Newt.

Qu'est-ce que ce mec te voulait ? Je lui demande. Et qui est-ce que c'était ?

Il a dit s'appeler Janson, il voulait me poser des questions sur ce qu'il s'est passé dans le labyrinthe.

Et tu lui a dis quoi ?

Rien de précis, je lui ai raconté l'histoire dans les grandes lignes.

Et..."

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase. Le dénommer Janson fait irruption, un bloc-notes à la main. Il s'arrête au centre de la salle.

"Bonjour à tous, pour commencer, bienvenue aux nouveaux arrivants. Je viens pour vous annoncer les noms des personnes sélectionnées aujourd'hui..."

Janson énumère plusieurs noms, à chaque nouveau nom une personne se lève pour aller s'aligner le long du mur derrière Janson. Lorsque Janson a finis plusieurs soupirs de déception se font entendre. Janson sort de la pièce.

"Pourquoi est-ce qu'ils ont été appelé ? Demande Newt.

Ils ont été choisit pour rejoindre un nouveau havre de paix comme ils disent. Lui répond Andy. C'est un espèce de ferme où ils peuvent commencer une nouvelle vie, une vie normale.

Ils appellent de nouvelles personnes tous les jours, on espère tous être appelé."

Nous finissons par nous servir, et pour la deuxième fois d'affilée, nous avons droit à un vrai repas qui n'est pas du porridge ou un autre des plats de Frypan.

Mais nous sommes moins détendus que la veille, notre instinct de survie semble s'être réveillé. Je ne peux m'empêcher de scruter les moindres détails présent autour de moi pour les imprimer dans ma mémoire, ni de repérer toutes les sorties de la salle. Je me demande si ce sera toujours comme ça, si je serai un jour capable de me détendre complètement, de lâcher prise sans regarder par dessus mon épaule.

Quand tout le monde commence à quitter le réfectoire, d'autres gardes nous accompagnent à nos nouvelles chambres. Le nombre de places y est limité à six, trois lits superposés alignés le long des murs. Je m'installe dans l'une d'elles en compagnie de Minho, Newt, Thomas, Frypan et Winston. Les gardes ne font aucun commentaire, peut-être ont-ils entendu parler de notre refus de la veille quand ils avaient voulu me séparer du groupe.

A peine la porte fermée, nous entendons le bruit d'un verrou claquer. Nous nous regardons tous, mais personne ne fait de commentaire.

Nous avons choisi la même disposition que le veille, Newt au-dessus de mon lit, Minho au-dessus de celui de Thomas et Winston au-dessus de Frypan.

Personne ne parle ce soir, je ne sais pas si c'est parce que nous sommes fatigués ou si nous n'arrivons toujours pas à croire que nous nous en sommes sortis. Je m'étends sur mon lit sans enlever les couvertures et fixe la couchette de Newt, perdue dans mes pensées. Comme hier, j'écoute la respiration des autres ralentir au fur et à mesure qu'ils s'endorment. Je commence à somnoler et sombre peu à peu dans l'inconscience.

Je crois entendre un bruit métallique qui me réveille un peu, mais en tendant l'oreille je ne perçois aucun autre bruit. Alors je me glisse sous les couvertures et m'endors à mon tour sans penser à rien.