Chapitre 35

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Hi! J'espère que vous allez bien?

Merci infiniment pour vos commentaires sur le dernier chapitre je vous remercierais jamais assez. Je les ai tous lu et je vais maintenant prendre le temps d'y répondre, j'étais occupé ce week-end pour y répondre mais ça sera chose faite promis!

Merci d'avance à ceux qui laisseront à nouveau des commentaires sur ce chapitre qui me touche particulièrement et qui, j'espère, vous plaira!

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CHAPITRE 35
Retournement de situation

« Et l'absence de ce qu'on aime, quelque peu qu'elle dure, a toujours trop duré. » -Molière

(Mansion_NF, Fleurie)

Harry Styles

Il est treize heures lorsque nous arrivons devant le grand portail de ma maison familiale à New-York. Et je sens déjà mon coeur se serrer ainsi que mon estomac se nouer. Je crois que si Gemma n'était pas là, à mes côtés, jamais je ne rentrerais dans cette maison. Ce qui fait le plus mal, c'est de savoir que je m'y sentais protégé avant. Que ces murs représentaient un réconfort. Que, petit, j'aimais courir dans cette maison et m'y cacher, n'ayant jamais l'impression d'y étouffer.

Aujourd'hui, je lève la tête devant notre grand portail et je n'y vois que les portes du passé en train de s'ouvrir, faisant exploser les souvenirs sous mes yeux. Et mon corps aussi contient des souvenirs. Les battements de mon coeur qui battent plus vite, ma gorge qui se noue, ma main qui pourrait trembler si je ne me concentrais pas pour rester imperturbable.

Le Harry que j'ai laissé ici avant de partir à Londres est en train de paniquer. Comme s'il me demandait ce que je foutais ici, pourquoi je suis revenu. Je pourrais l'entendre hurler qu'ici rien n'a changé, rien n'a évolué. Que les meubles de ma chambre contre lesquels mon corps s'est heurté plusieurs fois sont toujours là. Que, si on ferme les yeux trop longtemps, on peut encore entendre son rire se lier à celui de mes parents.

Je l'ai laissé entrer dans la maison qui me protégeait depuis que j'étais enfant.

Et, en seulement deux ans, c'est comme s'il avait rempli cette maison de cris et de sang.

Sauf que seul moi entendait ces cris.

Mes cris.

Alors seul moi voyait mon sang couler aussi.

Je déglutis difficilement en même temps qu'un violent frisson me traverse. Le coeur battant, j'échange un regard avec Gemma qui me sourit tendrement, posant délicatement sa main sur mon épaule pour m'encourager à la suivre dans notre grand jardin. Alors je hoche simplement la tête, devenant à nouveau le robot muet que j'étais en partant d'ici.

Lorsque nous traversons le chemin qui mène à l'entrée, j'écoute le bruit que font mes pas sur le gravier. Ce chemin, je l'ai traversé des centaines de fois, même des milliers de fois. Je l'ai traversé toute ma vie. Pourtant, je n'étais pas toujours le même.

Petit, je courais sur le gravier en riant, sous les regards amusés de mes parents qui me surveillaient. Ma seule crainte était de tomber et de me blesser. Evidemment, c'est arrivé. Mais, une fois tombé, j'ai réalisé que je n'avais pas tant de mal que ça à me relever.

Petit, je me disais que tomber n'était pas une fatalité.

Puis j'ai grandi. Et je l'ai traversé à ses côtés. Je l'ai traversé alors que lui me tenais la main. J'ai toujours pensé que tenir la main de quelqu'un était forcément réconfortant. Mais à ce moment-là, ça ne l'était pas. Parce que ce n'était rien d'autre qu'une emprise. Ses doigts serrant beaucoup trop fort les miens, comme pour me rappeler que je ne peux pas m'en aller. J'étais debout. Je marchais. Physiquement, je souriais.

Ouverture De Rideaux  {L.S} ✓  AUTOÉDITÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant