18/ Mission sauvetage

4 1 1
                                    

Si tu veux que je continue il va falloir que je t'explique ce qu'il m'est arrivé.

- Oui bien sûr. Dis moi, comment ça a été de ton côté, du coup ?

- Eh bien, comme je te le disais, on s'est séparé. Mon unité et moi sommes partis par la gauche. On a couru pour essayer d'atteindre l'arrière du palais le plus rapidement possible.

On a dû escalader l'une des bâtisses se trouvant derrière l'édifice, afin de pénétrer le bâtiment par l'une des fenêtres du dernier étage. Par chance, aucun garde ne nous a vu faire.

On a alors commencé à se précipiter sur les soutiens en bois de pars et là du bâtiment.

On les a tous induit de graisse animale et on les a brûlé.

Nous sommes parfois tombés sur quelques individus qui tentaient de fuir ou d'alerter notre intrusion et nos méfaits. Nous les mettions tous hors d'états de nous nuire au fur et à mesure que l'on avançait.

La mission était périlleuse et stressante car les cachots en eux même, ainsi que toutes les sales du palais, étaient en train de brûler. D'ici peu, nous allions tous être intoxiqués par la fumée.

On arriva finalement dans les sous-sols où la fumée commençait déjà à traverser le plafond. On tomba face à deux goeliers qui eurent comme réflexes de baisser leurs armes.

Après  tout nous étions six et armés.

Ça avait apparemment suffit à les démoraliser.

Je tendis ensuite ma main vers eux et ils me transmirent un trousseau de clés.
Nous les laissâmes s'enfuire en leurs donnant pour mission d'évacuer tous ceux qui restaient encore dans les étages. Par la suite, on ouvrit à tous ceux enfermés dans les donjons.
Il y avait 6 prisonniers en tout, dont Mawra. Nous finîmes donc par la trouver mais j'eus un choc lorsque je la vis.

Elle avait des hématomes sur le visage et elle était sale et apeurée. Recroquevillée au fin fond de sa cellule, comme une bête traumatisée. Ses habits étaient déchirés et j'ai alors crains le pire.

J'ouvris doucement la porte de la cellule avant d'approcher avec délicatesse :

- Mawra... Mawra, c'est moi... Tout va bien. Ils ne te feront plus de mal.

Elle me regarda dès qu'elle entendit ma voix et eut un sursaut de vie en se ruant sur moi pour me prendre dans ses bras.
Elle se mit alors à sangloter. Puis les premiers mots qu'elle déclara ne furent pas des mots de détresse ou de peur mais des mots qui indiquèrent ce à quoi elle pensait depuis le début de la journée :

- Ils ont tué papa... Ils ont tué papa.

C'est à ce moment là que j'ai compris quel genre de femme était ta tante. Elle était une battante, elle aussi. Elle fait partie de ces gens qui apportent plus d'importance aux autres qu'à elle-même.

C'est à ce moment précis que je me suis rendu compte que, dans notre folie vengeresse, nous n'avions même pas cherché à savoir où se trouvait le corps d'Alexander. Aucun de nous n'a eu la jugeote de demander à voir le corps et s'assurer que celui-ci ne patoge pas dans son sang dans la maison.

Quel honte.

Je décidai alors de me recentrer sur celle qui pleurait dans mes bras :

- Mawra... Tes habits, tes blessures... Est-ce qu'ils ont essayé de...

- ... Ils... Ils n'ont pas fait qu'essayer... Mais ne dis rien à ma sœur, répondit-elle en me serrant plus fort, alors que je faisais de même. Ne dis rien... À ma sœur. Répéta-t-elle à nouveau.

Je vécu ces quelques secondes d'étreinte comme un long voyage au fin fond de mon esprit et de mes entrailles.

Nous n'avions pas pu la protéger...

Après quelques instants à se regarder, nous fûmes ramenés à la réalité de l'action par les panaches de fumée qui nous firent tousser.

J'aidai ensuite en la montant sur mon dos car elle avait du mal à marcher. Puis alors qu'on allait pour ouvrir la dernière cellule nous y decouvrîmes Arminius.

Celui-ci me fixa comme stupéfait tandis que je lui renvoyait un regard sévère. Il m'implora par pitié de le laisser sortir et de le libérer. Il implora en s'excusant de son comportement et en jurant de m'être redevable. Après un dernier regard je lui envoyai un simple rictus avant de m'en aller.
Je le laissai hurler comme un fou au devant de la mort par le feu ou par asphyxie qui l'attendait... Tel fut la fin d'Arminius.

On dû ensuite se dépêcher de quitter les lieux car l'incendie avait bien pris désormais. Le feu et la chaleur avait transformé le palais en un véritable cauchemar.

Finalement, on parvint à sortir par la porte d'entrée principale et ce fut pour découvrir Fangorn qui courait dans notre direction.

Le plan avait fonctionné... Il courait se cacher à la maison mais il n'en avant plus désormais.

Il se stoppa en nous voyant sortir et en découvrant les flammes émanant de la porte derrière moi.

Une fournaise qui ne donnait absolument pas envie de rentrer dedans.

Il tomba à genoux en observant le résultat de notre opération. Puis il fixa Mawra qui le regardait, elle aussi, avec intensité.

Il était dans un sale état. Des blessures de partout ainsi qu'une flèche fichée dans le ventre.

Quelques instants après, je vis ta mère arriver à cheval jusqu'à notre niveau.

Comme de juste, elle avait un bras ensanglanté et quelques blessures au visage et au corps.

Elle descendit du cheval et la première chose qu'elle fit, ce fut de constater l'état de santé de sa sœur. Un constat qui se manifesta par un visage déformé par la haine, alors qu'elle se retournait doucement vers Fangorn.

Mawra demeurait toujours sur mon dos et l'expression du visage de Larwa me faisait peur. Donc je décidai de lui partager une chose qui me paraissait essentielle :

- Nous ne savons pas où est le corps d'Alexander. Ne crois-tu pas qu'assez de sang a coûlé, aujourd'hui ?

Larwa se retourna doucement dans ma direction avant de me fixer un instant. Puis elle porta son regard sur l'immense feu derrière moi. Si bien que la chaleur qui en échappait commençait à devenir insupportable.

L'incendie mit d'ailleurs fin aux hostilités. Les combattants sur la place constatèrent tout ce brasier infernal et la position de soumission de Fangorn. À genoux sur le sol, à nos pieds et avec une flèche dans le ventre.

Tout le monde savait bien que la bataille était terminée.

Par les fenêtres, les gens de Kotel regardaient eux aussi la scène avec stupéfaction.

TOUT était suspendu autour de la seule personne qui bougeait désormais.

C'était très intense !

Elle se dirigea doucement en direction de Fangorn avant de lui placer un violent coup de pied au visage. Celui-ci bascula en arrière et elle le frappa encore avant de lui écraser le visage avec son talon. Elle eut ensuite la vigueur de lui récupérer la flèche en la lui arrachant de son ventre sans plus de cérémonie.

Son loup, Neige, grognait juste à côté d'elle. Il était prêt à bondir à la moindre contre attaque.

Puis Larwa se servit doucement de son bras ensanglanté et, dans un effort, elle banda son arc en utilisant la flèche qu'elle venait de récupérer.

Elle visa la tête de Fangorn alors celui-ci tenta de la raisonner :

- J'ai été choisi par le roi Cerf, la Louve. Es-tu sûre de vouloir me tuer ? Je vous protégeait du monde extérieur...

- Kotel est à même de se défendre seul. Ce ne sera plus des étrangers qui vont nous dicter ce que l'on peut manger ou pas. Et puis... De toute façon... Tu étais mort au moment où t'as fait l'erreur de venir chez moi, ce matin !

Puis sans lui laisser le temps de répondre. Elle décocha sa flèche.

Saga: Larwa AlexanderssonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant