- Le premier c'est toujours un peu douloureux.
Comment ça douloureux ?! Il n'était pas question de douleur quand j'y avais pensé. Mes amis plus âgés ont toujours dit que c'était un sentiment de fierté après. Maintenant que j'y réfléchis, je comprends mieux. Ils n'ont jamais parlé de souffrance pour montrer à quel point ils sont forts.
Je commence à être effrayée. Je ne sais plus où regarder. Les murs qui sont remplis de dessins ou la lumière du plafond.
J'entends le bruit tout petit de l'aiguille et ensuite elle se pose sur ma peau et ça commence à faire réellement mal.
- Ça va ?
Je hoche la tête. Pas de souffrance, pas de souffrance. Il faut que je montre que je ne souffre pas. Le tatoueur doit pouvoir témoigner, me dis-je. L'aiguille continue à entrer dans ma peau. Il y a je crois des blessures plus graves qui m'arriveront et un simple tatouage ça doit être ridicule.
Ce tatouage fait tout mon bras gauche. J'ai mis beaucoup de temps à me décider quels dessins je voulais sur mon bras. Et puis finalement, j'ai fait le tri et je les ais rassemblés dans un grand dessin.
J'ai mis je ne sais combien de jours à dessiner ce grand dessin et le tatoueur est en train de le recopier sur mon bras le plus vite possible et le mieux possible. J'espère surtout qu'il s'applique.
Il a finalement coupé mon dessin en trois. Je reviendrais encore deux fois. Le tatoueur me met un pansement autour du haut du bras et je sors du chez tatoueur avec plus ou moins une douleur au bras. J'espère que personne ne va me bousculer ou quoi que ce soit dans le train parce que je ne réagirais pas du tout bien, je crois.
Je me dirige vers le train et je mets mon doigt sur l'écran pour pouvoir prendre le train. À cette heure-ci, il n'y a presque personne. Tout le monde travaille. Le train arrive et je monte. Je reste debout et je sors ma carte. Je consulte l'actualité du Monde.
Il y a pleins d'images de tatouages. J'aime bien les regarder, beaucoup sont très réussis, d'autres... Sont inqualifiables.
Mais je tombe bien évidemment sur les publicités aussi. Vu que je ne suis pas abonnée au site, les pubs sont un peu partout.
Je déteste les pubs. Elles me proposent que des offres de vêtements, mais je n'ai aucun argent pour m'en payer à présent. J'ai tout dépensé pour le tatouage. Je fouille dans ma poche droite, il me reste à peine quatre mangles. J'ai de quoi déjeuner pour deux jours maxi. Je fais le compte de ce qu'il y a chez moi... Je crois qu'il reste des pâtes mais rien d'autres.
Le train s'arrete toutes les trente secondes pour desservir et laisser monter des gens. Les gens de classe moyenne sont tous descendus. Il ne reste maintenant que les misérables, qui vivent dans de petits appartements qu'ils doivent partager à plusieurs pour réussir à payer.
On arrive à la R26L06. Je descends comme certains, d'autres vont continuer et je sais qu'ils sont encore plus pauvres que moi.
Je me sens un peu bête d'avoir utiliser mes économies dans un tatouage.
Je quitte la gare et je rejoins la résidence. Je passe devant pas mal de garçons qui me sifflent. C'est juste horrible. On pourrait penser se sentir flatter mais par eux... C'est se sentir à faire un métier au bas de l'échelle.
Je prends l'ascenseur pour monter jusqu'au seizième étage. Avec beaucoup de chance, je partage l'ascenseur qu'avec un petit groupe de filles qui sont très maquillées et qui mâchouillent un chewing-gum. Elles se parlent et m'ignorent totalement. Heureusement pour moi, elles s'arrêtent au huitième. Mais malheureusement pour moi, un mec y rejoint et monte. Tout seul, il est silencieux.
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L'Héritage
ActionCae habite dans la cité. Elle essaie de vivre comme elle peut et légalement. Une nuit, après son travail, elle essaie d'aider une fille qui se fait agressée en tuant son agresseur. Agresseur plus fort, et sans aide, elle est prête à mourir ou faire...