Chapitre 16

159 11 0
                                    

  Les silhouettes de Sander et de la fille disparaissent de mon champs de vision. Le seul qui pouvait réellement m'aider. 

- C'est un peu bête de quitter Tanea non ? 

- C'est comme ça que tu m'as retrouvé, demandais-je. 

- Exactement. Mes hommes suivaient Tamara partout. 

  Je glousse. Il me surveillait depuis le début, partout et je n'avais rien remarqué. C'est ce genre de détail, qui me désespère. Je n'aurais jamais dû quitter Tanea. 

- Allez viens. 

  L'ordre de Di Castro est ridicule. Il m'empoigne par les cheveux pour me faire entrer dans la fourgonnette blanche. Il me pousse dedans et je tombe sur les acolytes de Di Castro. Je reconnais deux visages. Ceux qui ont voulu m'agresser. L'un en face de moi, l'autre à ma gauche. Je cache le revolver et espère ne pas tirer sur moi-même, parce que le cran de sécurité est désactivé. Ou même activé. Je ne me souviens plus. 

  Me retrouver piégée, brouille mes idées. 

- Comment on se retrouve ma beauté ? 

  Je n'ose pas lever ma tête en face. Je préfère regarder du côté droit, le siège où Di Castro s'installe. 

- Ta gueule. 

  Les trois autres camarades rigolent. Celui que j'ai agressé en rit jaune, pour montrer qu'il l'a pris comme une blague. Mais on sait très bien que mon insulte n'était pas une blague. 

  Le fait qu'ils soient cinq me bloquent. Cela me rappelle quand le groupe de Nicolette m'attendait derrière la porte des toilettes. Ça s'est plutôt bien passé parce que ce sont des filles. Je ne veux pas dire que les filles sont faciles, mais... Celles-là étaient très faciles. Elles m'ont directement demandée d'avoir de la clémence. Ce à quoi j'ai refusé. A plusieurs elles auraient pu me battre. 

  Vous montrez une fois votre part de sympathie, et la rencontre suivante, la scène se répétera. Et je n'ai pas envie qu'on me traite d'indulgente ou quoi que ce soit. Le respect ça se gagne. Le respect c'est... C'est compliqué. Il y a une sorte de peur dans celle que je convoite, et un honneur d'être respectée. 

- Où on m'emmène ? 

- Ça ne peut pas se finir ici, vu que tu es protégée. Ça se finira chez moi. 

  Di Castro est monté à l'avant et il dit tout cela comme si j'étais la seule à tout savoir. Chez lui, ce n'est pas probablement là où la mafia s'est installée. Chez lui, c'est l'Italie.  

  Et pour une fois, je n'ai pas envie de voyager. Je veux resyer ici à Londres. Je ne parle pas un mot italien, donc il aura beau me traiter de tous les noms, je comprendrais rien. Tant mieux pour moi non ? 

  D'ailleurs ça commence déjà à parler sur moi. Egli je ne sais pas quoi. En général, dans une langue on comprend toujours les insultes. On les comprend parce que le ton que prend la personne pour les dire, ça se veut méchant, hostile, cruel. 

  Je regarde à travers la vitre pour savoir  si on arrive dans le quartier où se trouve l'hôtel, mais j'ai l'impression qu'on n'y passera jamais. 

- Bon, okay c'était super comme trajet, mais on m'attend pour le souper. 

  La plupart des italiens froncent les sourcils. 

- Souper, essaie d'imiter l'un avec l'accent italien. 

  Je remarque que le feu rouge vient de s'allumer. Sauf que la voiture grille. 

L'HéritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant