Mon grand oral sur la SF

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 Chose promise, chose due. Quand j'ai posé la question "Voulez-vous voir mon texte de grand oral ?" parce que je le trouvais intéressant, je n'ai obtenu qu'une réponse, positive. Donc, le voilà ! (je vous laisse le plan apparent)

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 La Science-fiction est un genre littéraire et cinématographique qui décrit un état futur du monde en extrapolant les données de la science ou de la technologie. Aussi appelée anticipation, un de ses buts est de prédire les dérives scientifiques et d'envisager les solutions. La science-fiction peut-elle apporter une réflexion utile sur les questions bioéthiques ?

On pourrait penser que la SF, dépassée par la rapidité des progrès en la matière, n'a plus d'utilité. Pourtant, de nombreux ouvrages de fictions récents abordent les sujets du clonage, de l'eugénisme, du transhumanisme. Pourquoi les auteurs s'y intéresseraient-ils encore si cela était entièrement vain 

  I. La science-fiction, une littérature dépassée ?

La science-fiction peut sembler inutile et dépassée.

 A) La réalité « dépasse » la fiction, les progrès de la science depuis 30 ans sont nombreux et rapides

 En effet, aujourd'hui, la science progresse à grande vitesse. Par exemple, le premier bébé-éprouvette a été créé en 1973 et seulement quarante ans après, en 2019, les premiers embryons chimères homme-animal sont créés en Chine. C'est un progrès si rapide que la science-fiction n'a pas eu le temps de l'imaginer, de l'anticiper, alors que les bébés-éprouvettes avaient été anticipés, dans le Meilleur des Mondes, publié par Aldous Huxley en 1932. Or, la science-fiction s'entend comme une prédiction de l'avenir. Si elle se trouve dépassée par la réalité, on la devine dépassée.

 B) Une fiction semble un bien faible frein au progrès

 De plus, une fiction semble un bien faible frein au progrès. En effet, le progrès est soutenu de plusieurs points.

 Ainsi, une des définitions de l'Homme, chez Nietzsche par exemple, est sa soif de progrès et de puissance. Vouloir arrêter le progrès apparaît alors comme contre-nature.

 Ensuite, un lecteur ou un spectateur de science-fiction peut, en sortant de l'oeuvre, même en ayant été touché, refuser le monde montré, les dangers imaginés, en se disant que ce n'est qu'une fiction.
De plus, d'un point de vue économique, le progrès scientifique entraîne une croissance par l'augmentation de la production, et ainsi des échanges.

 C) Faudrait-il même tenter d'arrêter ce progrès ?

 De plus, les progrès scientifiques amènent des progrès médicaux qui ont permis d'éradiquer certaines maladies, comme le choléra.

 Les progrès médicaux permettent aussi le développement des vaccins. Les vaccins à ARN messagers utilisés contre le COVID-19 ont été développés massivement et industriellement dans un court laps de temps, cette technologie n'était pas encore maîtrisée en 2019.

 L'arrêt des progrès médicaux serait aussi l'arrêt de la lutte contre le cancer, l'arrêt des DPN et des luttes contre les maladies génétiques.

 II. La SF a un pouvoir de réflexion.

On peut voir que, cependant, la science-fiction a un pouvoir de réflexion.

 A) La fiction agit comme un révélateur des questions induites par le progrès.

Aujourd'hui, le progrès et ses effets sont omniprésents dans la société. Tout le monde utilise un ordinateur ou un téléphone portable. Cependant, même s'il y a aujourd'hui un questionnement écologique généralisé, il n'y a pas de questionnement généralisé sur les questions bioéthiques.

Considérant généralement le progrès comme inéluctable, l'on évite ces questions.

La fiction les prends alors en charge avec des œuvres comme The Island et Auprès de moi toujours sur le clonage, Bienvenue à Gattaca et Le meilleur des mondes sur l'eugénisme...

 B) La fiction touche un large public

La philosophie n'est pas une discipline commune et répandue. Il n'y a qu'une année d'étude de la philosophie obligatoire, en terminale, puis ceux qui n'en font pas leurs études supérieures arrêtent.

Mais la littérature est accessible à tous, y compris et surtout les jeunes, avec des romans jeunesse comme « Ce qui fait battre nos cœurs » traitant du transhumanisme.

Et quand bien même la science-fiction littéraire ne serait pas lue, la science-fiction cinématographique, avec des films comme "Bienvenue à Gattaca", accède à un public immense.

 III. Synthèse

La science-fiction a sans doute un impact nuancé.

Il est nécessaire d'avoir une prise de distance par rapport au progrès. Mais il est impossible de la demander aux économistes, plongés au cœur des aspects positifs de ce progrès, ou aux scientifiques, qui ne peuvent pas remettre en question le sujet de leur travail. C'est alors aux littéraires de prendre le rôle.

La réflexion sur le progrès n'est pas forcément un refus du progrès, mais on peut faire évoluer l'idée de progrès, inventer des alternatives comme ce que fait la littérature. Ainsi, Bruno Latour propose un progrès buissonnant, organisé dans plusieurs directions.

Mais il ne faut pas oublier que la fiction est un impact à long terme.

IV. Conclusion

On a vu que la fiction a un impact à long terme. L'objectif n'est pas de stopper le progrès, mais d'y réfléchir, pour en imaginer des versions différentes.

La fiction n'a pas directement le pouvoir de changer le monde, mais celui d'imaginer un autre monde.

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 Voilà, voilà... Normalement, ça tient dans le timing des 5 minutes, même si j'ai pas vérifié avec attention.

 Si y a des premières avec spé HLP l'année prochaine, vous pouvez vous en inspirer, ça ne me dérange pas... (au moins, je serais utile ;-) )

 Bises, 

 Jeanne.

Pensées Éparpillées Où les histoires vivent. Découvrez maintenant