𝟔.

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La grande salle de bal était magnifiquement décorée, avec des lustres étincelants et des guirlandes de fleurs suspendues, donnant à l'endroit une atmosphère féerique. Ma mère et moi arrivâmes à l'entrée, ses doigts serrés autour de mon bras dans une étreinte qui se voulait réconfortante.

« Souvenez-vous de venir me voir s'il y a un problème, Althéa. » murmura-t-elle en me guidant à travers la foule élégamment vêtue.

Je hochai la tête, essayant de dissimuler l'appréhension qui me gagnait. Nous atteignîmes enfin l'Impératrice, une femme d'une grâce et d'une autorité naturelles. Ma mère s'inclina avant de prendre place à ses côtés en tant que Maîtresse de la Garde-Robe, me laissant ainsi seule parmi les convives. Profitant de cette opportunité, je me dirigeai vers la table où l'on servait le champagne. Mais à peine avais-je porté le verre à mes lèvres qu'un groupe d'hommes s'approcha de moi.

« Mademoiselle Borgia, auriez-vous l'honneur de m'accorder une danse ? » demanda l'un d'eux, un sourire charmeur sur les lèvres.

« Non, c'est à moi qu'elle l'accordera. » répliqua un autre, tentant de s'interposer.

« Je suis arrivé le premier ! » protesta un troisième, plus insistant.

Très vite, la situation dégénéra. D'autres hommes commencèrent à se disputer bruyamment, leurs voix s'élevant au-dessus de la musique et des conversations.

Il ne manquait plus que cela...

Mon cœur se mit à battre à toute allure, sentant une vague d'angoisse m'envahir.

Ça recommence à nouveau.

Je n'arrivais plus à distinguer leurs visages, leurs voix se fondant en un brouhaha étouffant. Le monde autour de moi se brouillait, et je n'étais plus consciente de ce qui se passait. Les sons devenaient distants, comme étouffés par un voile invisible. Je posai maladroitement ma coupe de champagne sur une table proche, le liquide débordant légèrement du bord du verre.

Je dois m'échapper d'ici.

Je fis demi-tour et sortis machinalement de la salle, les yeux fixés sur la porte. Une fois dehors, je me retrouvai dans un couloir silencieux, loin de l'agitation et du tumulte. Je m'adossai contre le mur, fermant les yeux et essayant de reprendre mon souffle.

Inspirez, expirez... Me ramenait chaque respiration un peu plus à la réalité, loin du chaos et des attentes imposées.

L'air frais du couloir apaisa peu à peu mes sens, tentant désespérément de redevenir maîtresse de mon propre corps, de calmer ces battements frénétiques qui pulsaient non seulement mon sang, mais mon angoisse.

Je devrais y retourner...

Je mis une main sur mon front, essayant de me convaincre que j'étais prête.

Je n'ai pas le choix. Je dois garder une bonne image...

Je redressai mes épaules, prenant une dernière inspiration avant de m'approcher vers la salle de bal. Mais alors que je longeais les couloirs, des rires attirèrent mon attention. Un groupe d'hommes et de femmes, leurs visages partiellement masqués par l'ombre d'un pilier, murmuraient entre eux.

Que peuvent-ils dire de si drôle ?

« On chuchote que Mademoiselle Borgia participe à des soirées où règne une atmosphère de débauche, impliquant souvent des jeux d'argent et des comportements moralement répréhensibles. » disait l'un des hommes.

𝐁𝐎𝐑𝐍 𝐓𝐎 𝐃𝐈𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant