𝟖.

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Le soleil commençait à peine à se lever lorsque je fus réveillée par un léger coup à la porte. Me redressant avec difficulté, encore engourdie par le sommeil, je murmurai:

« Oui ? »

Elise entra, un sourire timide sur les lèvres, qu'elle tentait de rendre réconfortant.

« Madame, le Duc Aarden a demandé à vous voir. Il vous attend dans le jardin. »

Si tôt ? N'était-ce pas suffisant, son intrusion impromptue d'il y a quelques jours ?

Avec une lassitude à peine dissimulée, je quittai le lit et me préparai rapidement. Avec l'aide d'Elise,j'enfilai la première robe qui m'était venue sous la main. De velours et d'un vert sombre, elle avait un corsage ajusté et des manches bouffantes. Sa jupe ample tombait en plis tandis qu'un léger froufrou s'élevait à chacun de mes mouvements.

Que peut-il bien vouloir si tôt le matin ?

Je jetai un coup d'œil par la fenêtre, apercevant le jardin encore plongé dans une douce pénombre.

Si cela ne tenait qu'à moi... Pris-je une grande inspiration et lissai les plis de ma robe. Je serais encore en train de dormir et non de jouer les jolies poupées. Me tendit Elise un châle léger avant que je ne sorte de mes appartements.

Une fois descendue, franchissant la porte qui menait dehors, je l'aperçus debout près d'un parterre de roses éclatantes, l'air pensif. Il se tenait là, immobile, les mains croisées dans le dos, observant l'horizon. Les pétales rouges des roses contrastaient violemment avec sa pâleur, et leur parfum enivrant me donnait la nausée.

« Bon matin, Althéa. » dit-il en se tournant vers moi avec un sourire aussi rare que suspect.

« Bon matin... Aarden. » croisai-je les bras.

Laissant échapper un soupir à peine audible, je me détournai et commençai à marcher le long de l'allée bordée de buissons. Il ne tarda à se joindre, avançant désormais côte à côte, sans un mot, seulement entourés par le bruissement des feuilles et le parfum entêtant des roses. Le silence s'étira progressivement que les minutes s'étendaient, semblant chercher ses mots.

Quel mensonge va-t-il me sortir cette fois ?

« J'ai réfléchi à ce que vous avez dit hier. » commença-t-il finalement. « Vous aviez raison de douter de moi. »

« Hier ? » répliquai-je avec un sourire amer. « Vous voulez dire il y a quatre jours, non ? »

« Oui, exactement... »

Je restai silencieuse, l'observant attentivement. Ses cheveux dorés scintillaient sous les rayons du soleil, chaque mèche captant la lumière comme des fils d'or, quant à ses yeux verts, ils brillaient d'une lueur qui semblait sincère. Pourtant, malgré leur éclat, une ombre d'incertitude trahissait cette profondeur cachée. Je savais que les apparences pouvaient être trompeuses, et celle-ci, en particulier, méritait une prudence accrue.

« J'ai pris une décision. » poursuivit-il, sans se départir de son air sérieux. « Je veux faire un geste pour montrer ma bonne foi. »

« Quel geste ? »

Il sortit une petite boîte de sa poche et me la tendit. En l'ouvrant avec précaution, je découvris un médaillon en or finement ciselé, orné d'un émeraude étincelant.

Je déteste l'or.

« C'est un bijou qui appartenait à ma famille depuis des générations. » expliqua-t-il. « Je veux que vous l'ayez, comme symbole de ma promesse de changer et de me dévouer à vous. »

𝐁𝐎𝐑𝐍 𝐓𝐎 𝐃𝐈𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant