𝐁𝐎𝐑𝐍 𝐓𝐎 𝐃𝐈𝐄

𝟏𝟑.

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Assise au bord du grand divan rouge, je jouai nerveusement avec un collier que je ne mettais jamais —par peur de le perdre. Sa chaîne dorée glissait entre mes doigt, s'accrochant à mon chapelet. Le pendentif était d'une améthyste ovale, projetant des éclats violets sur les murs. Tout autour de la pierre, des fils d'or minutieusement fin formaient certaines phases de la lune. C'était un bijou unique, un collier donné de génération en génération. Il était spécial, non pas pour sa valeur matérielle, mais pour ce qu'il représentait.

C'était le dernier cadeau de mon père.

Je m'accrochais à sa veste, les larmes aux yeux.

« Père, s'il vous plaît... Restez... Vous ne pouvez pas partir ! »

Il se baissa à ma hauteur et mit ses grandes mains sur mes épaules, un sourire tendre accroché à ses lèvres.

« Ma Princesse... Je dois partir. Mais ce sera rapide, je vous le promets. Quand je reviendrai, vous aurez plein de robes, même vos bonbons préférés. »

« Ceux que j'aime ? Les marrons qui brillent ? »

« Oui, exactement ceux-là. »

Mais au fond de moi, quelque chose n'allait pas. Une boule s'était formée dans mon ventre.

« Mais... J'ai mal au ventre... Et Mère dit toujours qu'il faut écouter son ventre quand il parle. »

Son sourire s'affaiblit et pris mes mains afin de les ouvrir. Il défit le collier qu'il portait autour de son cou, un bijou que je voyais souvent mais que je n'avais jamais osé toucher. L'améthyste au centre attrapa un rayon de soleil, sa lumière m'aveuglant pendant un instant. Il posa le collier dans mes paumes et referma mes doigts autour.

« Ma Princesse, écoutez-moi bien : prenez-le et gardez-le. À mon retour, vous me le rendrez. Ce sera notre promesse, d'accord ? »

Je levai les yeux vers lui, hésitante.

« Et si... Et si vous ne revenez pas ? »

Il posa une main sur ma joue, son regard se faisant plus doux.

« Je reviendrai, vous devez me faire confiance. »

Je hochai la tête même si mon ventre me faisait encore plus mal. Il se releva, ajusta sa veste et me sourit de nouveau.

« Maintenant, soyez sage et veillez sur votre mère et vos frères en mon absence. Je compte sur vous. »

J'essuyai mes larmes d'un revers de la main.

« D'accord, Père... Mais revenez vite... Sinon... Sinon je garde le collier pour toujours ! »

Il rit doucement.

« Alors, je reviendrai vite. C'est promis. »

Il leva la main en signe d'adieu, franchit la porte et je restai là, immobile, à serrer le collier contre ma poitrine.

« Althéa ? »

Je tournai la tête et découvris ma mère au pas de la porte. Elle prit place à mes côtés, ses prunelles bleues cherchant les miennes, avant de poser une main sur ma joue.

« Êtes-vous certaine de ne pas souhaiter que je vous accompagne ? Que je sois à vos côtés pour cette occasion ? »

Je posai ma main sur la sienne, la serrant légèrement.