𝟐.

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Alors que je regagnais ma demeure après un voyage mouvementé, la pluie tombait à verse, trempant mes vêtements et obscurcissant mon chemin. Mon esprit était absorbé par les nouvelles que je devais porter à mon époux, le Prince d'Iispanie, concernant les derniers développements politiques. Cependant, lorsqu'enfin je pénétrai dans le salon, ce que j'y découvris me saisit d'effroi, me glaçant jusqu'aux os. Le Prince gisait sans vie au sol, sa silhouette paralysée contrastant avec l'élégance de la pièce. Horrifiée, je réprimai aussitôt un mouvement de nausée, pressant ma main sur mes lèvres. Son visage, habituellement empreint d'une aura de dignité, était désormais pâle et figé, ses yeux vitreux reflétant l'horreur de ses derniers instants.

« Appréciez-vous la vue, Althéa ? » chuchota une voix taquine.

Je sursautai lorsque des mains se posèrent sur mes épaules, reconnaissant la voix familière.

Cesare.

Je me retournai brusquement pour faire face à mon frère, dont le sourire insolent me fit frissonner.

« Qu'avez-vous fait ! »

Cesare éclata d'un rire moqueur, balayant mes préoccupations d'un geste nonchalant.

« Un simple jeu de dupes, ma chère Sœur. Pourquoi cette mine boudeuse ? »

« Vous êtes allé trop loin ! » relevai-je le ton, mes émotions bouillonnant sous la surface.

D'un geste vif, je reçus une gifle cinglante, suivie par sa poigne brutale sur mon visage, me rapprochant du sien.

« Qu'importe cela pour vous ? » rugit-il avec fureur. « Éprouvez-vous le moindre sentiment pour cet homme ? »

« Non. Nul besoin d'éprouver des sentiments envers quelqu'un pour ne pas lui souhaiter la mort ! »

Cesare me poussa au sol avec mépris, sa colère incontrôlée éclatant à la surface. Alors que je tentais de me relever malgré la douleur, je sentis quelque chose d'humide s'insinuer dans ma robe déjà trempée. Sidérée, mon regard se posa sur la flaque de sang qui s'étendait sous moi, son liquide rougeâtre imprégnant chaque fibre de mon être. Un frisson d'horreur parcourut ma colonne vertébrale alors que la réalisation brutale de la situation s'imposa à mon esprit. Lorsque je repris enfin conscience de mon environnement, je vis Cesare se dresser devant moi, un fouet à la main, un sourire âpre étirant ses lèvres.

« Vous avez besoin d'un rappel, Sœurette. Vous semblez avoir oublié qui détient le pouvoir ici. »

Ses mots résonnaient dans mon esprit, une bouffée de colère mêlée à une profonde terreur montant en moi. Je savais que j'étais prise au piège, à la merci de la cruauté sans limite de mon propre frère.

Je me réveillai brusquement, le souffle court, le corps en sueur, les battements de mon cœur résonnant dans mes tempes. D'une main tremblante sur le front, j'essayai de calmer ma respiration, de dissiper les vestiges du cauchemar qui m'avait enserrée dans ses griffes. J'essayai de me redresser, mais une main ferme m'en empêcha.

« Restez tranquille, Althéa. Hier après-midi, vous vous êtes évanouie. »

Je tournai la tête et mes yeux rencontrèrent ceux de Cesare. Il se tenait près de mon chevet, une expression indéchiffrable sur le visage. La mémoire des événements précédents revint en un flot soudain et chaotique, et mon cœur se serra d'angoisse.

𝐁𝐎𝐑𝐍 𝐓𝐎 𝐃𝐈𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant