Devant moi se tenait un homme.Sa capuche masquait son regard, ne laissant apparaître que la ligne acérée de sa mâchoire. Sa cape noire, brodée de motifs bleus et dorés, masquait quelques accents de cuir brun —comme des pièces d'une armure dissimulée. Sa ceinture large était un véritable arsenal, des fioles, des dagues et même un crochet d'escalade. Chaque élément de sa tenue lui donnait une apparence redoutable et impressionnante, à la fois élégante et fonctionnelle.
C'est un Hassassyīn.
Bras armé de l'Empereur, les Hassassyīns étaient réputés pour mener des enquêtes ou des assassinats, leur mission principale étant d'éliminer ceux qui menaçaient la stabilité de l'Empire.
Est-il là pour moi ? Ou pour une autre cible ?
La panique me saisit.
Il ne peut pas être là pour quelqu'un d'autre.
Pas maintenant. Pas ici.
« Vous ne pouvez pas, Althea. »
Le son de mon prénom prononcé par cet homme me heurta comme une gifle.
Althea ? Comment se permet-il ? Et ne pas faire quoi au juste ?
Il caressa de son pouce mon poignet en le libérant, inaperçu mais assez pour me faire frissonner de dégoût. D'un geste instinctif, je ramenai ma main contre moi, cherchant à effacer cette sensation désagréable.
« Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? » lançai-je d'une voix tranchante.
Il s'avança d'un pas et je reculai aussitôt.
« Francesco Guicciardini n'est pas votre combat. »
Que vient-il de dire ?
Une sueur froide coula le long de ma nuque.
Il connaît mon nom et mes intentions. Il a dû m'observer depuis mon arrivée.
C'est lui, alors ?
« Laissez-moi m'en occuper. » il fit un pas de plus, la distance entre nous se réduisant encore. « Laissez-moi vous aider. »
« M'aider ? » un rire amer s'échappa de mes lèvres. « Vous ne connaissez certainement que mon nom, tout au plus certaines rumeurs, et vous pensez que cela vous donne le droit de m'importuner de la sorte ? J'en ai vu des dérangés dans votre genre, mais c'est bien la première fois qu'on se permet de se montrer aussi familier. »
Je fis un mouvement pour me détourner mais sa main surgit, saisissant mon poignet pour me tirer vers lui —juste assez pour me faire éviter un éclat de verre.
« Faites attention. »
Une chaleur se diffusa dans mon ventre, se mêlant à la peur qui me serrait la gorge.
« Votre sollicitude est mal placée. » sifflai-je, les dents serrées.
Il relâcha mon poignet comme s'il craignait d'avoir été trop brusque. Mais il ne recula pas pour autant. Non, au contraire. Il plaça ses doigts sous mon menton de sorte à le relever. Sa mâchoire se contracta, un soupir s'échappant de ses lèvres.
« Vous devez comprendre que c'est mon devoir. »
Son devoir ? Qu'est-ce qu'il insinue ?
Mon regard s'accrocha au sien —ou du moins à ce qui était dissimulé sous la noirceur de sa capuche. Je pouvais sentir son parfum —un mélange entêtant d'agrumes et d'épices. Mon cœur s'emballa, plus par crainte que par charme, mais le mélange des deux était suffocant.
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𝐁𝐎𝐑𝐍 𝐓𝐎 𝐃𝐈𝐄
FantasyL'histoire l'a salie. Les siècles ont terni son nom, l'accusant de tous les crimes. Le passé l'a réclamé. Non pas pour laver son nom, mais pour devenir exactement ce qu'on craignait d'elle. « Pourquoi viser la rédemption ? Ils ne méritent pas que je...